Éditeur: Broderbund Software
Année: 1987
Support: NES
La NES (ou la Famicom chez nos amis du Soleil Levant) est une console encore adulée aujourd’hui pour les véritables hits qu’elle a hébergé et les nombreuses licences phares qui persistent encore maintenant chez Nintendo. Cette adoration est clairement méritée, il faut dire que la console a profité du crash des jeux vidéo de 1983 pour avoir la mainmise sur les consoles américaines (notamment celles d’Atari) qui tournaient en rond et dont les graphismes étaient extrêmement pauvres.
Mais derrière tous ces Mario Bros, Legend of Zelda et autres Metroïd se cachent aussi des perles de mauvais goût et de manque de fun cruel, pour rester poli. Et ne faites pas les gens qui n’ont rien vu venir, vous avez tous eu un mauvais jeu dans votre enfance sur ce support! Mais aujourd’hui, je ne vais pas vous parler des jeux de votre enfance, mais d’un jeu qui n’est sorti en Europe, mais qui a fait le malheur des joueurs nord-américains et japonais: Deadly Towers.
Deadly Towers est un jeu d’action en 2D avec déplacements 3D (à la Streets of Rage pour imaginer) où vous incarnez un certain prince, le Prince Myer, qui, réfléchissant sur l’avenir de son royaume, voit apparaître du lac un ombre nommé Khan, lui annonçant qu’une puissance démoniaque à l’intention d’utiliser les Sept Cloches Magiques, pouvant invoquer une armée de monstres pour détruire le royaume et ses habitants. Khan dit alors à Myer de se rendre dans les montagnes du Nord pour détruire les fameuses cloches qui se trouvent en haut des sept tours du royaumes.
Mais vous vous douterez bien qu’il faudra aller au pied de chaque tour et les monter pour arriver jusqu’au sommet où se trouvent les cloches, mais les monstres maléfiques ont déjà été appelés par ces dernières, et l’ascension sera plus ardu que prévu.
Vous voilà projeter dans la recherche des cloches du royaume. Armé de votre épée qui se lance et qui revient sans vous en rendre compte, vous aller devoir survivre jusqu’au sommet des tours pour détruire ces bouts de bronze qui vous ont réveillé ce matin.
Vous commencez donc au pied de la première tour, en apparaissant comme par magie (après tout, on est dans un royaume, on peut faire ce que l’on veut). Entrez dans la tour et voilà que votre souffrance commence: vos ennemis n’ont l’air de rien comme ça, mais ils vont devenir votre pire cauchemar. Ce n’est pas parce que vous allez voir des espèces de flaques d’eau, de ballons en plastique et autre boule de feu grosse comme votre poing qu’il faudra les prendre à la légère. En effet, heurtez un des fameux ballons vous enlèvera presque la moitié de votre barre de vie de départ (que vous pourrez upgrader en ramassant des cœurs entourés) en sachant qu’ils sont indestructibles! Et puis pour se marrer un peu plus, lorsque vous heurtez les ennemis, vous allez reculer. Alors, vous vous en doutez, si vous êtes au bord du précipice, vous allez tomber et faire un très joli Game Over, mais si vous êtes au milieu d’une nuée d’ennemis, l’effet «flipper» va commencer pour vous! Mais je vous rassure, ça ne durera pas longtemps, votre barre de vie s’épuise plus vite qu’il ne vous faudra pour le remarquer.
Et puis je ne parle pas de la maniabilité horrible. En fait si, je vous en parle, faut bien que je justifie mon salaire minable, après Lenny va gueuler… Bon alors: A sert à attaquer, les flèches à se déplacer et Start à voir votre inventaire (que vous trouverez bien vide au départ, vous êtes un prince fauché faut croire!). Dit comme ça, on pourrait se croire dans une prise en main à la Zelda, et bien oui et non: oui, car mise à part l’angle de la caméra, les déplacements sont les mêmes, mais c’est juste bien plus lent et frustrant. Pourquoi? Déjà, l’impossibilité de se déplacer lors des phases « flipper », ensuite les déplacements impossible lorsque vous êtes légèrement bloqué par un pixel du décor (qui fait qu’en général vous vous prenez dans la face un de ces ballons sauteurs ou une de ces chauves-souris qui passait par là, synonyme de… vous savez quoi), et enfin, les déplacements approximatifs qui font que vous allez parfois -souvent- tomber du bord de la zone… Bref, tout est fait pour que vous perdiez!
Parlons un peu des graphismes et de ce qui va avec: le jeu est assez simple graphiquement, même pour de la 8-bits, on va dire que l’aspect donjon y est pour quelque chose et que du coup, ça passe pas trop mal. Mais il faut quand même avouer que l’aspect de méchants que l’on croisera fréquemment dans le jeu sont dessinés plus que simplement: des ballons, des flaques d’eau, des espèces de saucisses animés qui se tordent sur le sol… Mais il y a quand même quelques ennemis plus détaillés que ça, comme par exemple les dragons. Le jeu dispose de couleurs très claires, qu’on peut considérer comme pastels à ce niveau, qui ne donnent pas de vraie crédibilité à l’aspect dur et quasi-apocalyptique que devrait avoir le titre pour rester dans l’histoire. Là, on a plutôt l’impression qu’un écuyer qui ne sait pas quoi faire de son dimanche par à la rescousse d’une demoiselle en péril en haut d’un château ensorcelé par sa belle-mère… Vous voyez à quel point ce n’est pas crédible quoi.
Pour ce qui est des musiques et des bruitages, sans surprise, c’est mauvais, frustrant et à la limite du suicidaire: la musique du jeu recommence du début lorsque vous quittez l’écran, et je crois que c’est ça le pire dans l’histoire. La musique est mauvaise dès lors qu’elle commence, et vous allez l’entendre durant tout le jeu, avec quelques variantes toutes aussi mauvaises les unes que les autres! Et les bruitages sont en deçà de ce qui se faisait à l’époque sur NES… Bref, un ratage total, jouez sans son si vous ne voulez pas avoir les oreilles qui saignent après dix minutes de jeu.
Le jeu est très long, vous devrez parcourir dix niveaux dont sept dans des tours, avec un boss en fin. Les niveaux en eux mêmes sont très longs: par exemple, le premier niveau dispose de 167 écrans de jeu (donc autant de fois vous entendrez la musique revenir au début, au minimum), de véritables labyrinthes! Il y a bien entendus des cul-de-sac, et rien qui vous indique quelle est la bonne direction à prendre pour monter en haut de la tour. Bref, un défi ardu de base, qui le devient encore plus quand on remarque que tout est fait ou presque dans ce jeu pour que vous viviez les plus épiques de vos « Game over » sur consoles. Surtout que, pour rendre le jeu plus drôle, un Game Over et c’est fini, on recommence le niveau; enfin, il y a bien des mots de passe, mais ils sont intéressants que de niveau en niveau.
Malgré tout, il y a quelques bonnes idées dans ce jeu: la très bonne durée de vie (mais un système de sauvegarde avec des mots de passe, qui ne fonctionnent que niveau par niveau, en clair, vous n’aurez que les upgrades de votre barre de vie sauvegarder), les boss de fin de niveau (en admettant que vous arriviez jusque là) et les déplacements sur trois axes (mais maniabilité aussi bien pensée qu’un album des L5).
Verdict: si Wayne’s World vous avait frustré au point que vous ayez dû subir des thérapies de groupe, ce n’est rien comparé à ce qui vous attend dans Deadly Towers.
bigvilo
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