[LOOSE TEST] Charlie’s Angels: Les Anges se Déchaînent

Éditeur: Ubisoft


Année: 2003


Support: GameCube

Ce n’est un secret pour personne, mais les adaptations de films en jeux vidéo donnent rarement de bons jeux (ça arrive, mais c’est un phénomène rare), et bien entendu, un jeu vidéo possède rarement une bonne adaptation en film (si ce n’est jamais). Si un bon film n’a jamais un bon jeu sur consoles, qu’en est-il des mauvais films? Adapter un navet ne promet pas d’avoir un bon pot-au-feu, et je pense que vous vous doutez que le jeu issu de Charlie’s Angels: Les Anges se Déchaînent est l’exemple parfait pour illustrer cette recette.

Charlie’s Angels: Les Anges se Déchaînent est un beat’em all sorti en 2003 sur PS2 et GameCube (c’est sur cette dernière version que nous allons nous pencher aujourd’hui). Inspirez du film du même nom, vous incarnez Nathalie, Dylan et Alex, les trois drôles de dames de Charlie, et vous devrez trouvez la véritable identité des voleurs de monuments qui ont récemment volés la statue de la Liberté à New York. Vous devrez parcourir le monde pour accomplir diverses missions pour vous rapprocher de vos ennemis et en découvrir plus sur ce casse mondial, tout en mettant des pains à tout ceux qui veulent vous barrer la route (et ce sera principalement ce que vous ferez pour arriver à vos fins).

A la suite d’une cinématique d’introduction de l’histoire somme toute plutôt bien faite, nous présentant les héroïnes, Bosley et la voix de Charlie, on débarque sur une plage en pleine séance de miss Bikini. On pourrait se dire «tiens, ça commence bien, on va pouvoir voir les formes sympathiques d’une Cameron Diaz polygônisée»; et bien il faut une demie-seconde pour faire retomber la demie molle que vous commenciez à avoir. C’est laid, de proche ou de loin, y’a pas d’autre mot. Les trois personnages sont certes reconnaissables au premier coup d’œil (d’un côté, une blonde, une brune et une aux cheveux noirs, à moins d’être daltonien, on s’y retrouve) mais sont très mal représentées, contrairement à ce qu’on a pu voir dans les cinématiques. Aucune forme, un visage inexpressif et une animation raide. Il en va de même pour les ennemis, se ressemblant tous au sens propre du terme (le seul moyen de différencier différents ouvriers, différentes nageuses ou différents soldats, le nom en dessous de leur base de vie en bas à droite de l’écran de jeu).et aux animations toutes aussi raides. A croire que des choses se sont passées avec ces drôles de dames avant le début de la partie…


Pour ce qui est des décors, ils sont très clichés comme dans beaucoup de jeux d’action de cette période du jeu vidéo, mais aussi très cubique, comme une impression de découpe à la hache pour éviter d’avoir à lisser tout ça. Ce n’est pas pour autant qu’ils ne sont pas corrects et assez diversifiés au fil de l’aventure.


 


Le système de combat est assez simple à assimiler: B pour sauter, X pour donner des coups de pieds et Y pour les coups de poings. La gâchette R permet de verrouiller un adversaire pour se focaliser sur les attaques qu’on lui assène. Petit à petit, vous débloquerez des combos, se résumant à appuyer trois fois sur le même bouton, afin d’infliger un peu plus de dégâts en moins de temps qu’auparavant. Ce système n’est pas mauvais, mais frustrant: les premiers affrontements, en plus de ne pas être très passionnants, seront longs et imprécis, notamment à cause des grands mouvements pour pas grand chose que feront les drôles de dames. Vous pouvez attaquer en sautant, mais je vous le déconseille, les sauts faisant fi de la gravité, vous partirez loin et ne serez pas très précis (en plus d’infliger une attaque peu puissante). Une barre en dessous de votre barre de vie se remplira à chaque fois que vous battrez un adversaire, et une fois remplie, vous pourrez l’activer avec L pour gagner plus de points et être plus efficace, ça peut-être utile mais vous l’oublierez souvent tellement c’est dérisoire.


Les poings seront assez peu utilisés lors des combats, car les coups de pied sont légèrement plus rapides et infligent plus de dégâts. Vous pourrez infliger des dégâts en tapant avec X vers des caisses ou poubelles afin de les projeter. Cette technique sera également utile pour récupérer de la vie ou des objets cachés dans des cartons avec des emblèmes. Ils sont décidément pas très futés pour cacher leurs butins ces voleurs!

La bande son n’est peut-être pas digne d’un blockbuster hollywoodien, mais tient la route: les voix VF des principaux acteurs sont celles du film, au plaisir ou au grand dam des adeptes de la série. En tout cas, on n’aura pas le droit à des voix qui ne collent pas du tout aux persos, par contre les dialogues ne volent pas haut, avec quelques vannes qui tombent à l’eau et qui sont téléphonées, sans compter les répliques lancées lors de la neutralisation d’ennemis au cours du jeu. Les musiques ne cassent pas des briques, donnent tout de même un ton à l’action mais pas assez aux environnements des niveaux. Elles ne sont pas insupportables, se laissent écouter sans trop rechigner mais ne resteront pas dans l’histoire.


 


Pour ce qui est du scénario, rien de plus classique: des méchants ont décidé de mettre la zizanie dans le monde ne s’en prenant au patrimoine mondial, et sont terrés là où personne ne peut les trouver, tout en ayant une entreprise en couverture. Et en tant que bonnes agents secrètes, vous devrez remonter la filière, en utilisant vos atouts mais aussi la manière forte, tout ça dans un gant de velours typiques des agents agissant dans l’ombre. Sauf pour ce point: vous serez à découvert et devrez obligatoirement battre toutes les personnes venant vers vous avant de pouvoir progresser dans le niveau (un mur invisible vous empêchera d’aller plus loin), donc pas très secrète comme action. Après tout, on est sur un beat’em all, donc on ne fait pas dans la demie-mesure quand il s’agit de castagner. Bien entendu, il n’y aura pas que du pétage de mâchoire, vous devrez atteindre une zone avec une interaction avant de passer le relais à une coéquipière ou finir le niveau. Classique, je vous l’ai dit, un peu trop même pour sortir son épingle des autres jeux.

Un système de points a été intégré au jeu, et plus vous donnerez de coups d’affilé et neutraliserez d’ennemis, plus vos points augmenteront vite. C’est une bonne idée, notamment pour suivre les beat’em all d’antan où le scoring était présent. Souci, à l’époque, les jeux étaient adaptés de version arcade pour la quasi totalité, d’où le score; mais là, les points ne servent pas à grand chose: on ne gagne pas de vie supplémentaire, on ne peut pas acheter d’objets ou autres entre chaque niveau et on a pas vraiment envie de partager ses scores avec d’autres joueurs (il doit bien en avoir quelque part) de Charlie’s Angels. Totalement dérisoire, vous n’en tiendrez même pas compte lorsque vous taperez sur des tronches avec vos chaussures à talon.


 


Le jeu est dans la norme de durée de vie des jeux du genre de l’ère 128-bits, à savoir 6-7 heures pour arriver à la fin du mode histoire en difficulté normale, notamment par la longueur des niveaux et l’utilisation de trois persos pour finir un niveau. Mais ce n’est sûrement pas à cause de la difficulté que vous aurez du mal à avancer: même en mode difficile, c’est dur d’avoir des adversaires coriaces, tellement ils sont attentistes et pas très motivés pour vous attaquer! Essayez de mettre le jeu en mode Difficile et laissez trois ennemis autour de vous, vous verrez que vous allez attendre un moment avant de perdre une vie! C’est un peu ridicule car peu crédible, même dans un film de série B (sauf peut-être pour un Call of Duty). J’ose même pas imaginer pour le mode Facile…

Verdict: Charlie’s Angles: Les Anges se Déchaînent n’a pas la beauté ni le charisme de Cameron Diaz, ni même de Lucy Liu.

bigvilo

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