Éditeur:
THQ
Année:
1991
Support:
Nintendo NES
Qui, étant
enfant, n’a pas un jour cassé les pieds de ses parents dans un
hypermarché pour avoir un des fameux albums « Où
est Charlie? » comme cadeau pour son
anniversaire ou parce qu’il a eu de bonnes notes à l’école?
Beaucoup on fait des caprices pour avoir ses grands albums illustrés
de Martin Handford où
le but était de retrouver Charlie,
ses amis et leurs objets (voir même des intrus) à travers des
double-pages fourmillant de détails et de personnages haut en
couleur, bien entendu en contraste avec les petites têtes des héros
à trouver, histoire de rendre la recherche plus difficile. Le
principe sur le papier est vraiment génial, car on peut prendre du
temps en famille à parcourir les nombreuses pages de chaque illustré
de la série, mais est-ce que ce principe peut bien se marier avec la
NES, console 8-bits de
Nintendo encore
présente dans les magasins spécialisés au début des années 90?
C’est ce que nous allons voir (ou du moins chercher pour rester dans
l’esprit) avec Where’s Waldo?.
Where’s
Waldo? est un jeu… difficile de dire son
genre, c’est un jeu qui reprend le principe des albums du même nom.
Il est sorti sur NES
en 1991 et est développé par Bethesda
Softwork. Au cours des huit niveaux, vous
devrez retrouver Charlie qui s’est caché dans différents décors
bondés (ou pas) de personnes. Vous prendrez également part à trois
mini-jeux (compris dans le nombre de niveaux) pour diversifier un peu
le jeu, et accessoirement le rendre moins proche du principe de base,
à savoir la recherche.
Armé de votre
manette, de vos yeux aiguisés et de vos méninges, vous devrez
retrouver Charlie et l’aider à atteindre son but ultime: aller sur
la Lune., dans un temps limité
On s’en doute:
vu les capacités limitées de la console 8-bits de Nintendo,
faire en sorte que le jeu ressemble aux bouquins fut difficile, et le
pari est malheureusement perdu. Il était juste impossible de pouvoir
retranscrire les doubles pages ultra détaillées d’albums de grandes
tailles sur une résolution à l’écran de 256×240 pixels.Du coup, on
se retrouve avec un rendu moche, très moche, et des décors
finalement assez dépourvus par rapport à ce qu’on a déjà vu sur
papier. Mais je rappelle qu’on est sur NES,
et faire des plans avec pas mal de détails n’est pas possible comme
on le voudrait, et ce sont les recherches du jeune homme au pull rayé
qui en pâtisse: on confondra assez souvent Waldo
avec d’autres figurants… Pour ce qui est des mini-jeux, à part
celui de la cave où les développeurs ne se sont vraiment pas
foulés, le rendu est correct, idem pour la carte de déplacements de
zone en zone où seul notre héros fait un peu tâche par rapport aux
dessins clichés censés représentés le niveau.
On va faire
court au niveau de l’aspect sonore du jeu: une musique à l’écran de
menu, une sur la carte d’accès aux niveaux, un petit truc quand vous
trouvez Waldo et une
histoire de finir le jeu (aussi bien quand vous perdez que si vous
finissez le jeu avec la petite cinématique. Et en plus de cette
restriction au niveau du nombre de musiques en midi, il y en a eu une
au niveau de la qualité de ces musiques: très moyenne sans pour
autant être insupportable, vous les entendrez sans vraiment y porter
d’attention. Pas insupportable?! Oui… sauf une (que vous entendrez
plus souvent que vous ne le pensez si vous remettez souvent le jeu
dans votre console): celle de la cinématique de fin, quand vous
verrez la fusée arriver sur la Lune. Impossible de faire plus
insupportable que cette musique ou presque: aiguë, stridente et sans
thème particulier, elle ne vous donnera pas envie de finir le jeu!
Les niveaux
reprenant le principe de recherches ne sont pas vraiment
intéressants: suivant la difficulté, la zone sera plus ou moins
importante, mais si vous ouvrez suffisamment les yeux, votre
recherche sera assez courte et ces niveaux ne vous poseront aucun
problème. Surtout quand on voit qu’il n’y a que six niveaux de
recherche de Waldo,
qui se finissent en moins de trente secondes, c’est bof, à la limite
du foutage de gueule. Heureusement qu’il y a trois mini-jeux en plus:
le premier dans la cave consiste à trouver Waldo…
dans une cave noire, avec un petit carré pour éclairer la zone,
puis sortir. Le second consiste à prendre un métro labyrinthique
qui vous fera rager par moment, car un vieillard apparaît sur les
petites zones où vous choisirez les prochains rails à prendre, et
vous fait perdre les précieuses secondes dont vous aurez besoin pour
les derniers niveaux, notamment celui de la rampe de lancement, où
il faut aligner trois têtes de Charlie
en respectant un bon timing, différent selon la ligne. Mais après
deux-trois parties de tests et de rodage, les mini-jeux n’auront plus
de secret pour vous (sauf le métro, dont le tracé est aléatoire)
et le jeu se finira à vitesse grand V (environ cinq minutes montre
en main). J’espère que personne n’avait acheté ce jeu à ces
enfants à l’époque, car vu le prix du jeu, le ratio prix en francs
/ temps de jeu donnerait le vertige aux associations de
consommateurs!
Bien entendu,
pas de scénario, vu que les bouquins n’en ont pas vraiment (sauf
peut-être un thème assez vague par tome), vous devrez chercher le
petit Charlie qui
s’est perdu dans le magasin et qui attend ses parents à l’accueil
central. Pour d’obscures raisons, il doit passer par divers endroits
de la carte pour partir sur la Lune, là aussi pour des raisons que
le commun des mortels ignore. Et croyez moi, en écrivant cette
critique, j’ai essayé de trouver une bribe de scénario imaginaire à
vous proposer, et je ne vois vraiment pas quoi dire à ce sujet: il
ne veut plus qu’on le cherche? Il voulait être le plus beau le plus
fort? il voulait simplement être dans un endroit où il était sûr
de ne pas se perdre dans la foule? Tant de questions sans réponse…
On pourrait
aussi parler de la prise en main: accessible à tous et ultra
simpliste, vous utiliserez les flèches pour déplacer le gros
curseur sur la carte et le bouton A
pour valider. Dans le niveau du métro, les flèches vous serviront à
tourner la direction du train, A
pour valider le chemin que vous aller prendre et B
pour faire pivoter la case devant vous. C’est
assez pauvre mais le jeu se veut accessible au plus grand nombre. On
peut lui reprocher des déplacements de curseur assez imprécis car
trop rapide, ce qui peut-être un peu irritant par moment, surtout
que la moindre erreur de recherche vous fera perdre d’un coup un
certain nombre de secondes. Et puis vu que tant qu’une partie du
héros est dans le carré quand on valide le niveau se finit, ce ne
sera pas un grand handicap.Le jeu n’est pas un exemple de gameplay
varié et réussi, et n’a jamais cherché à l’être.
Qu’on soit fan
ou non des livres illustrés, en jouant à ce jeu, on est obligé de
se sentir floué devant tant de pauvreté en terme de contenu, même
si la NES n’est pas
une console avec des cartouches de 512Mo d’espace. Quand on voit la
richesse de jeux comme les Zelda ou Super Mario Bros 3, on se demande
si les développeurs n’ont pas fait les fainéants, et ne nous ont
pas proposé au moins une quinzaine de plateaux de recherche par
flemme. Alors à 500F le jeu, un minimum d’efforts aurait été
exigé.
Verdict:
Where’s Waldo fait partie des dispensables de
NES… A juste titre.
bigvilo
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Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nines/Where%2527s%2520Waldo%2520%2528USA%2529/