[LOOSE TEST] Custer’s Revenge

Éditeur:
Mystique


Année:
1983


Support:
Atari 2600

Oui, je sais :
après le test de
Beat’em & Eat’em,
j’avais promis que je ne ferai pas le test d’un autre jeu sorti sur
Atari 2600
ET édité par Mystique.
Mais je suis faible… et puis je pense qu’il y en a beaucoup qui ont
la flemme de démarrer un émulateur de 2600 assez austère pour voir
ce que donne le jeu.


Pour ceux qui
ne connaissent pas
Mystique,
il s’agit d’un éditeur/développeur qui a sévi sur la console
d’
Atari dans la
première partie des années 80, en sortant des jeux politiquement
incorrects basés sur le sexe au premier degré. Alors oui, ce ne
sont que de gros pixels aux couleurs criardes, mais le principe reste
là ; et ne me dites pas que d’avoir deux blondes aux grosses
paires de loches en train d’avaler votre semence ou violer une femme
attachée ne choque pas même aujourd’hui. Et bien dans
Custer’s
Revenge
, on passe outre les mœurs
bienveillantes pour nous proposer un… j’ai du mal à l’écrire :
jeu.

Un an après
Beat’em & Eat’em, Mystique
remet ça sur
Atari 2600
en 1983 avec
Custer’s Revenge.
Fini les belles blondes époumonées qui attendent sagement en bas
d’un immeuble une petite goutte d’un homme bien membré, on passe à
la vitesse supérieure : retour à l’époque du Far West, où
vous incarnerez un cowboy, uniquement vêtu de son chapeau et de ses
santiags, qui est parti dans le désert afin d’assouvir ses bas
instincts sur une fille native amérindienne (que nous n’appellerons
pas
Pocahontas)
attachée à un poteau, nue elle aussi. Mais tout réconfort mérite
efforts : les jeunes de son village (enfin, je présume) vont
l’empêcher de violer une des leurs en lui envoyant des flèches sur
son trajet.


Vous l’aurez
compris, vous devrez traverser l’écran sans vous faire toucher et
donner le plus de coups de rein à cette jeune fille, le tout, sans
vous faire toucher pour augmenter votre score. Je suis sûr que même
Max Pécas n’a pas
pensé à un scénario aussi farfelu à son âge d’or…

Et la première
chose qu’on se dit quand on lance le jeu (car on s’est déjà posé
pas mal de questions avant, genre quand on l’a acheté, quand on nous
a donné un sac transparent pour l’amener jusqu’à chez nous, quand
on l’a ouvert, quand on a regardé la notice, quand on a tenu la
cartouche pour la première fois dans sa main…), c’est :
« hein ?! » Oui, ça peut paraître débile, mais
après tant de questions et devant tant de médiocrité, on ne trouve
pas grand chose à dire.


Pour ce qui
est de l’aspect visuel,
Atari VCS
oblige, c’était moche pour l’époque et ça l’est encore plus
aujourd’hui, mais bon, on s’est fait une raison en 1983 : si
tous les jeux des consoles de salon se ressemblent tous à ce point
au niveau de la pauvreté visuelle, ce sera comme ça pour encore une
dizaine d’années… Bon, malgré tout, on arrive à voir quelques
trucs au milieu de ces très gros pixels : pas besoin d’avoir un
écran HD pour voir que sur la droite, un cowboy est au garde-à-vous,
prêt à rejoindre une indienne un peu trop cambrée, le tout devant
deux montagnes des Rocheuses avec des signaux de fumée pas loin.
Mais c’est très très simpliste. Et en guise de flèches qu’on
reçoit dans la tronche (ou la verge, on sait pas trop), de simples
traits en diagonal.Pour ce qui est des quelques animations, on va
dire qu’aucun ralentissements n’est possible, même si le jeu était
sorti sur une calculette collège de chez
Casio.


Les musiques
comme les bruitages sont à l’image de 85% (chiffre totalement
arbitraire) de ceux des autres jeux du support, à savoir mauvais. On
reconnaît bien souvent la musique qui a tenté d’être imitée, mais
force est de constater que ce n’est clairement pas le fort de la
console et encore moins de ce jeu. Une petite musique guillerette
pour commencer une partie, un coup de feu (oui oui!) quand vous vous
faites toucher par une flèche, un petit son rigolo lors de vos coups
de rein et une musique de salut militaire lorsque vous perdez. Pas
très folichon, et pas très agréable non plus. Mais bon, au bout de
quelques heures de jeu (pas d’affilé, faut pas abuser), tout cela
peut porter à rire en mélangeant cette ambiance sonore et ces
graphismes archaïques.

Pour en parler
rapidement, la prise en main reste sommaire et accessible à tous :
le stick pour aller à droite et à gauche, le bouton pour faire
crier cette demoiselle quand vous êtes en face d’elle. Tout cela
répond assez bien, assez car le cowboy est lent dans ses
déplacements., ce qui peut être une tare plus on va loin dans le
jeu, car les flèches accélèrent en fonction de votre score (tous
les 50 points). Rien de sorcier, on comprend vite ce qu’il faut faire
sans avoir à trop réfléchir.


Mais descendre
ce jeu par sa pauvreté de contenu et son intérêt limité est bien
trop facile. Le gros souci de ce jeu, c’est plutôt tout ce qui
l’entoure. Pour vous remettre en situation, nous sommes en 1983 :
la pornographie n’est pas encore dans toutes les émissions de
télé-réalité qui passent sur les six chaînes hertziennes (tout
simplement car il n’y a pas de télé-réalité), Internet ne permet
pas encore un accès libre et illimité aux sites américains
spécialisés (tout simplement parce qu’il n’y a pas Internet) et le
sexe n’est pas aussi présent que maintenant dans les jeux trouvables
en grandes surfaces. Alors vous imaginez bien que l’annonce d’un jeu
comme
Custer’s Revenge
a fait l’effet d’une bombe, et cette sortie a été possible
notamment parce que l’
Atari VCS
était un support où l’on pouvait sortir ses jeux sans passer par
Atari (un peu comme
sur PC), ce qui a donné des tonnes de cartouches au design
différents, et des jeux comme celui dont on parle maintenant.


Mais en plus de
cet aspect sexuellement annoncé, c’est aussi un côté raciste que
l’on peut voir au travers de ce soft. En effet, on y met en scène un
cowboy en position de supériorité face à une indienne attachée
prête à se faire violer, et qui visiblement, apprécie le moment
lorsque ça arrive. Quand on sait ce qu les indiens ont subi de la
part des premiers américains et des colons européens, c’est
clairement un affront que de suggérer cette situation. J’étais
d’accord pour qu’on se marre un peu avec deux blondes qui aiment
avaler, mais il y a des limites, que Mystique a atteint en 1983. Il
faut croire que cette boite était en avance sur son temps : vu
les critères d’achats de jeux des adolescents en 2013, leurs jeux
auraient fait un carton, avec en tête d’affiche du sexe et de la
violence (même si on ne voit pas des têtes qui explosent, avec les
moyens actuels, ça aurait pu se réaliser lorsqu’on se prend une
flèche).

Verdict :
il y eut un crash du jeu vidéo en 1983, et
Custer’s
Revenge
est sorti la même année… Vous n’y
voyez pas un signe ?!

bigvilo

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Emulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/atari_2600/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/atari_2600/Custer%2527s%2520Revenge/

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