Éditeur :
Eidos
Année :
1996
Support :
3DO
Aaaah, le
milieu des années 90… Un vent nouveau soufflait sur l’univers du
jeu vidéo : l’arrivée des consoles de salon avec support CD de
série, l’arrivée de la 3D polygonale et enfin la fin de production
de Virtual Boy qui a
détruit la rétine de quelques enfants au Japon.
Mais c’est en
1996 qu’il y eu aussi les fameux Jeux Olympiques d’été d’Atlanta,
où la France a fini en bonne position (cinquième) mais assez loin
de ses concurrents au niveau des médailles (« seulement »
37 médailles, dont quinze en or). La sélection française olympique
de football ne s’est pas vraiment illustrée lors de cette édition,
se faisant éliminer en quarts de finale, malgré des noms connus
pour ceux qui suivaient le foot au début des années 2000
(Vairelles, Makélélé,
Candela, Pirès,
Sibierski ou encore
Wiltord, l’homme des
cinq dernières minutes).
Mais ce qui
nous intéresse, nous, joueurs, c’est de pouvoir réécrire
l’histoire grâce aux jeux dérivés de l’évènement ; et pour
cette année là, il y eu un jeu spécifique pour l’épreuve
footballistique, nommé Olympic Soccer.
Soyez les
bienvenus pour cette nouvelle rencontre de football, présentée par
Olympic Soccer sur
3DO. Sur le terrain
détrempé d’Atlanta, vous verrez 33 sélections réprésentatives
des six continents (il n’y a pas encore d’équipe en Antarctique)
s’affronter pour tenter de gagner l’or olympique. A vous de sortir
votre épingle du jeu parmi l’un des quatre modes de jeu proposé,
pour jouer seul ou jusqu’à quatre.
Amateurs de
simulation, passez votre chemin : à part au niveau des
graphismes (pour l’époque), le réalisme n’est pas vraiment de mise
ici, les deux équipes sur le terrain seront plus là pour le fun,
sans pour autant se trouver devant un match entre le Brésil et
Andorre (ou devant un ISS).
Mais pour les amateurs de prise en main arcade et de fun, c’est le
même topo : passez votre chemin.
On est
peut-être à un tournant du jeu vidéo, il n’empêche que la 3D
proposée dans ce Olympic Soccer
made in US Gold (sans
commentaire) n’est pas beau. C’est l’exemple typique du jeu vidéo de
sport au début de l’ère 3D. Mais ce n’est clairement pas une
excuse : quand je vois les couleurs, les mouvements des joueurs
ou tout simplement leur apparence, je me sens un peu floué. Et vous
savez pourquoi ? Parce que sur ce support, en 1994 (soit deux
ans avant la sortie de ce soft), un jeu de football aux graphismes
réellement révolutionnaires sortait, et portait le nom de FIFA
International Soccer, tout simplement dans sa
meilleure adaptation console.
Pour vous dire,
quand je regarde les sportifs dans ce jeu, j’ai l’impression de voir
des joueurs modélisés pour une console portable de l’époque !
Ce n’est pas très joli, ça ne brûle pas non plus les yeux, mais
c’est clairement pas terrible pour ce que peut proposer la console.
Bien que le
jeu soit traduit en plusieurs langues dont le français pour tout ce
qui est des menus, choix d’équipe et autres, les commentaires sont
exclusivement en anglais. Ce n’est pas plus mal si on ne comprend pas
la langue de Shakespear.
Mais même comme ça, force est de constater qu’il y a une constante
dans les jeux du genre : des commentaires ultra répétitifs et
un avis pas vraiment tranchant sur ce qui se passe sur le terrain. Et
il ne faut pas être bilingue pour comprendre qu’on nous rabâche
toujours la même chose : « He
touch the man, not the ball » sera une
phrase que vous n’aurez aucun mal à comprendre et qui reviendra très
souvent sur le tapis (vert).
Et pour ce qui
est du réalisme des effets au cours du jeu, vous pouvez passer votre
tour : des frappes aussi réalistes à ce niveau qu’un revers
dans Virtua Tennis 3
et des glissades dignes d’un bruit de patin sur de la glace. Et pour
ce qui est du public, vous l’entendrez assez peu et lui aussi est
dans la lignée des autres effets sonores.
L’un des
points importants dans un jeu de foot est sa prise en main. Pour
cette version 3DO,
comme le veut la manette, il faudra faire avec trois boutons et deux
gâchettes, si on ne compte pas le bouton Start
pour mettre le jeu en pause. Le bouton A
sert à tirer et à donner un coup d’épaule (ou tout simplement pour
aller plus vite), le bouton B
à faire une passe et tacler et le bouton C
sert à dégager la balle ou… simuler. Oui, je ne vois que ça,
quand on appuie dessus le joueur se vautre de manière monumentale
sur 5-6 mètres ; sans doute un jeu fait pour les Ravanelli
en herbe. Et pour les adeptes de JPP,
vous pourrez tenter la bicyclette avec la gâchette de droite. C’est
d’ailleurs très sympa d’avoir mis une touche spécialement pour ce
geste, comme si on en voyait à tous les matchs, par rapport à des
protections de balle (bah oui, c’est bien connu, personne ne protège
sa balle pour ne pas que l’adversaire l’intercepte). Et pour ce qui
est du rendu in-game, c’est clairement pas glorieux : des passes
qui ne vont pas toujours dans la direction qu’on souhaite (souvent
des passes en retrait dans l’axe quand vous essayé de relancer de
votre camp en partant sur les côtés), des réceptions de
dégagements totalement aléatoires (dans le doute, attendez que le
ballon touche le sol) et des tirs… hallucinants. En effet, l’effet
des tirs doit être donné une fois que la balle est partie, ce qui
donne des frappes enroulées partant pratiquement à 90° (un peu
comme dans la série des Actua Soccer
oui). Soit on adhère, soit on n’adhère pas, je trouve que ça a un
peu vieilli et ça enlève une bonne dose de réalisme (pour un jeu
qui en manque cruellement). On peut également parler des fameux
tacles, que vous ferez sur dix bons mètres à la Captain
Tsubasa sans que l’arbitre ne siffle de faute
(ou si peu), et la balle finira souvent en touche à cause de cette
glissade digne du Zapping de Canal+.
Le jeu dispose
de quatre modes pour profiter des 33 équipes du jeu : un mode
arcade, qui se présente sous la forme d’une succession de matchs
contre des équipes choisie aléatoirement, un mode Olympique, un
mode Match amical pour jouer seul ou contre d’autres joueurs et un
mode Ligue. Ce dernier mode vous propose de créer votre petit
tournoi en sélectionnant entre 3 et 16 équipes. Le mode Olympique,
celui qui justifie le nom de ce jeu, vous propose de choisir l’équipe
de votre choix et de partir dans un tournoi compose de trois matchs
de poule et de trois matchs à élimination directe pour obtenir la
précieuse médaille d’or à ramener à votre délégation. Rien de
bien transcendant, à vous de donner un peu de volume à ces modes de
jeu grâce aux matchs que vous ferez. Seul regret : il manque un
mode Entraînement, qui n’aurait pas été de trop.
On a beau être
devant un jeu officiel des JO, ne comptez pas avoir les vrais noms
des joueurs, et ce, quelle que soit la sélection ! C’est fort
dommage de ne pouvoir profiter des noms joueurs qui deviendront
quelques années plus tard des joueurs idolâtrés dans le monde
entier. Il en va de même pour les maillots, qui auront juste leurs
couleurs originelles. Cependant, les cinq stades sont présents, et
vu le peu que vous allez en voir, c’est complètement anecdotique.
Et puis
n’oublions pas les problèmes d’IA récurrents à l’époque. Tout
d’abord, des gardiens au niveau inégal au sein des parties (vous
verrez parfois une frappe mollassonne sur vous se finir au fond des
filets car le goal se sera déplacé sur le côté pour plonger…),
des milieux qui seront aux abonnés absents lorsqu’il s’agira de
défendre au milieu de terrain (de 25 à 60 mètres de vos cages) et
surtout, surtout, le changement de joueurs automatique. C’était un
véritable fléau, et ça se voit clairement dans ce jeu : le
ballon s’arrête entre trois de vos joueurs, ce sera le joueur le
plus éloigné qui sera automatiquement sélectionné, et quand vous
voudrez le bouger, il ira dans l’autre sens et ce sera un autre
joueur qui se verra greffer du curseur, et ainsi de suite, jusqu’à
perdre la balle ; idem lors des phases de défense, pour savoir
qui va attaquer la balle… et au final personne ne l’attaque, le
curseur changement constamment de joueur).
Pour le fun,
vous pouvez changer quelques options du jeu : le stade (pour
voir que c’est inutile mais présent), le vent et son sens, le temps,
l’humidité de la pelouse et son état, les règles du jeu, ralentis
visibles ou non… Et pour que ça soit vraiment fun, mettez un temps
de merde avec beaucoup de vent, une pelouse humide et un terrain
bosselé. Vous verrez que faire une passe dans les pieds, ou tout
simplement qu’elle arrive à peu près à l’endroit voulu sera
extrêmement rare !
Au passage,
pourquoi j’ai testé la version 3DO
alors que la version Playstation
est plus pourrie ?! Tout simplement parce que je tiens à ma
santé mentale et à mes nerfs, lorsque vous verrez la caméra et la
prise en main qui en résulte dans cette version du jeu, vous
comprendrez.
Verdict :
Olympic Soccer… Non,
je ne vais pas vous mentir, Olympic Soccer
donne juste envie d’éteindre sa console et d’aller dehors tâter du
ballon.
bigvilo