[LOOSE TEST] Thrill Kill

Éditeur:
Virgin Interactive


Année:
annulé


Support:
Playstation

La violence,
c’est un peu comme le sexe: c’est vendeur. On en met à toutes les
sauces, de différentes manières mais de telle sorte qu’elle puisse
être acceptée du grand public. On a vu que ça fonctionnait auprès
des gamers en grande majorité masculin au début des années 2000,
avec des jeux comme
Grand Theft Auto,
God of War ou Soldier
of Fortune
. Quoi qu’on puisse en dire, ces
jeux ont fait scandale mais ont eu un succès critique et populaire
mérité.


Mais
l’overdose de sexe ou de gore n’amène pas forcément un bon jeu.
Quoi qu’en disent les fans de jeux hentaï ou les adeptes de jeux
racistes, la plupart de ces productions sont souvent de mauvais goût
et à l’intérêt limité.
Thrill Kill
pourrait servir d’exemple, sans pour autant être raciste ou
pornographique.

Initialement
prévu pour sortir en 1998 sur
Playstation,
Thrill Kill est un jeu
de combat en mode « chacun pour soi » (comme un battle royal chez
nos amis catcheurs) développé par
Paradox
Development
et devait être édité par
Virgin Interactive.
J’ai bien dit « devait » car le jeu n’est finalement pas sorti dans
le commerce suite à l’abandon de son édition par
Electronic
Arts
après le rachat de Virgin.
Et pour cause: vous incarnez un des dix personnages à l’esprit bien
tordu et damné, comme par exemple le Dr Faustus (pour les amateurs
de littérature). Vous devrez affronter vos adversaires dans des
lieux clos malsains comme une chambre d’asile, l’avenue des homicides
ou une cellule de prison. Le ton est donc donné, et votre but :
être le dernier debout.

Première
chose qu’on voit quand on lance le jeu (pas contre le mur, dans sa
console), une vidéo mettant en scène indépendamment chaque
protagoniste. Et heureusement qu’on a un effet flou/ancien, car ça a
très mal vieilli. Et ça continue quand on démarre une partie de
mêlée dans le mode Arcade : les combattants sont taillés à
la hache et ressemblent plus à une bouillie de pixels sombre. C’est
fort dommage, car les décors bénéficient d’un bon traitement,
sombres pour donner une bonne ambiance glauque et des détails aussi
rigolos que trash (la trace blanche d’un corps décapité, des
inscriptions au mur, des grilles d’aération…), donnant un peu
d’immersion dans les parties. Le mélange donne donc une note
moyenne, avec mention « peut mieux faire ».




Pour ce qui
est de l’ambiance sonore du jeu, on est accueilli par des rires
démoniaques, des gémissements féminins de plaisir malsains et des
bruits animaliers. Bref, on ne peut faire mieux dans le genre, sauf
peut-être rajouter des hurlements de douleur et des bruits d’os qui
craquent. Et croyez moi, si vous voulez vraiment donner une ambiance
horrifique, ce n’est pas le méchant qu’il faut mettre en avant dans
ses cris, mais plutôt la victime. Je suis un peu dur, mais juste à
la fois, à vous de vous faire une idée sur ce point.


Et pour les
musiques, on retrouve surtout des samples assez répétitives de
musiques électro/rock comme on peut trouver dans les jeux d’action
d’époque à l’action effrénée. Mais pas assez dans l’esprit combat
et horreur, même si du coup ça donne un peu plus de dynamisme aux
parties. Un mal pour un bien.


La prise en
main reste assez simple : déplacements en 3D dans une ère de
combat définie, des coups à faible, moyenne et pleine puissance,
propres à chaque lutteurs, pouvant enchaîner sur des combos si on
reste sur la même touche et ainsi faire augmenter sa barre de
puissance (vous verrez un peu plus bas dans le test pour ce détail).
Des prises également exclusives aux combattants peuvent permettre de
faire pas mal de dommage en un coup et devenir intouchable pendant
quelques secondes. Rien de compliquer donc, on reste dans le basique,
avec la garde en
L1 et
se baisser en
L2 et on
a le menu complet. Tout est donc fait pour que le jeu soit accessible
aux néophytes du jeu de combat, on est donc pas dans un
Street
Fighter
ou un King of
Fighter
, plus sur du Tekken.
Oui, ça veut dire que même une personne qui n’a jamais tenue une
manette de sa vie peut gagner un expert en appuyant sur tous les
boutons.


Mais cette
prise en main ne faisait pas assez gore, et même si les coups font
mal et parfois jaillir du sang, le supplice n’est pas total sans un
finisher, ou une
fatalité comme on peut avoir dans la série des
Mortal
Kombat
. C’est pourquoi, plus vous donner de
coups et infliger des blessures à vos ennemis, plus votre barre de
puissance se remplie de sang. Une fois pleine, vous êtes en état de
grâce pendant quelques secondes, où vous être craint car tout
puissant. Comment ? C’est simple : dès que vous vous
approcher de quelqu’un et appuyer sur un bouton, une prise
surpuissante s’activera, réduisant votre ennemi à l’état de chili
con carne, avec démembrements, décapitations, écartèlements et
actes de cannibalisme. Original, gore et justifiant la fin d’un
combat, pas de point de vie ou de niveau de fatigue, on est toujours
à 100% mais un coup suffit pour voir sa partie se finir.




Ne pouvant pas
parler de scénario dans un jeu mettant en scène des tueurs et
autres tortionnaires dans une arène pour un combat à mort (même si
vous pouvez débloquer des cinématiques de fin pour chaque
personnage en finissant le mode Arcade), concentrons nous sur ces
fameux champs de batailles. Au nombre de 9 (dont un à débloquer),
ils sont assez variés et sont dans le thème comme je les ai cité
un peu plus haut dans ce test. On prendra plaisir à faire souffrir
ses adversaires dans une salle d’asile psychiatrique ou dans les
toilettes miteux d’un endroit qui l’est encore plus. Les détails
drôles sont de la partie, rien à redire sur ce point, les
développeurs ont fait du beau boulot.

Avec ses
différents modes de jeu (Arcade, Versus, Team et Practice), on peut
se dire que le titre en a sous le jupon en cuir. Mais le jeu
proposant finalement peu de challenge quand on est seul contre tous
une fois qu’on a compris quelle technique fait mal avec quel
combattant et les affrontements finissent souvent à votre avantage
contre l’ordinateur, même seul contre deux. Le jeu n’est clairement
pas équilibré, et la vitesse d’exécution ne compense que très
rarement sur la puissance de frappe. Il y a tout de même des
personnages à débloquer pour découvrir de nouvelles fatalités,
mais finalement peu de choses pour venir tenir en haleine si vous
êtes un gros joueur de jeux de combat.




Si vous êtes
restés attentifs tout au long de ce test, vous devez vous demander
pourquoi
Thrill Kill
fait parti des tests de la loose. C’est légitime, alors voici mon
point de vue. Et bien voici ma petite synthèse, avec quelques points
en plus.


Bien
qu’horrifiques, les personnages ne sont absolument pas charismatiques
et l’aspect visuel qui leur a été conféré n’arrange pas les
choses.


L’horreur et
le sadomaso sont poussés pour un jeu de l’époque (quoi que,
certains FMV l’étaient autant), mais juste pour un jeu, pas pour un
jeu qui basait son fond de commerce sur le politiquement incorrect
assumé.


Une petite
histoire justifiant ce rassemblement aurait été la bienvenue, même
si on sait que ce n’est pas le fort des jeux de combat, là on nous
propose dans l’assiette uniquement un contenu pré-mâché sans
réellement savoir comment on en est arrivé à ce point, comme
certains films pour adultes.


La comparaison
à
Mortal Kombat est
trop évidente. Certes, on est dans un jeu de combat 3D avec
déplacements libres sur le terrain (ce qui n’est pas trop le cas
dans les MK sauf dans ceux qui n’ont pas eu un grand impact sur les
fans, comme le 4), mais les fatalités et les effluves de sang nous
obligent à faire le lien.


Trop, c’est
trop. C’est bien sympa de proposer un contenu clairement pour
adultes, mais là on est à la limite du fan-service, au point qu’on
peut se demander si la plupart du temps de développement n’a pas
servi à chercher des techniques plus sadiques les unes que les
autres pour montrer la souffrance et le sexe, au détriment du
contenu demandé à un jeu de combat.


Le manque de
challenge et une IA faiblarde ne rattrape pas un navire qui n’était
pas forcément destiné à aller en enfer.

Verdict :
adulé par certains, hué par d’autres
Thrill
Kill
n’a laissé personne indifférent. A
vous de choisir votre camp… si vous osez !

bigvilo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *