Éditeur :
Fox Interactive
Année :
1997
Support :
PC
Souvenez vous,
1996, la Fox
sort un blockbuster catastrophe qui allait marquer les esprits,
notamment avec sa bonne liste d’acteurs (Will
Smith et Jeff
Goldblum, Mr Jurassic
Park, alors bien en vogue) et des effets
spéciaux à la pointe des dernières technologies. Manquait plus que
Danny de Vito quoi. Si
vous n’aviez pas deviné, je parle bien entendu d’Independence
Day, ce film où les extra-terrestres ne sont
pas gentils et cherchent à détruire l’Humanité après avoir rasé
bien d’autres planètes avant la nôtre. Le film a eu un certain
succès notamment auprès du public (plus de 5 millions d’entrées en
France, plus de 800 millions de dollars de recettes), mais quand on y
regarde de plus, c’est un film plus que moyen avec beaucoup de
paillettes dans les yeux, un scénario pas très bien travaillé et
archi-vu, pas mal de lenteur dans la narration et un jeu d’acteurs
qui laisse parfois à désirer.
Et comme tout
bon blockbuster qui se respecte, le film a eu le droit à son
adaptation en jeu. C’est ainsi que dans la première partie de
l’année 1997 sort le jeu Independence Day
sur PC et consoles, et nous, nous allons parler de la version pour
ordinateur.
Independence
Day est un shoot’em up 3D inspiré du film
sorti en 1996. Il vous propose de vous mettre derrière les commandes
de différents avions de chasse, afin de sauver les grandes villes
mondiales (comme Washington ou Tokyo) de l’invasion
extra-terrestre. L’aventure est partagée en plusieurs niveaux où
vous devrez accomplir un objectif en un temps donné (souvent, dix
minutes maximum).
Il ne vous
reste plus qu’à vous envoler et aller casser du petit bonhomme vert
en pack de dix !
Pourquoi avoir
pris la version PC de ce jeu ? Tout simplement parce que c’est
celle que je connais le mieux, et puis parce que les versions sur
consoles de salon 32-bits sont juste affreuses. Alors si vous
regardez bien les screens présents dans ce test, vous remarquerez
que ce n’est pas non plus l’éclate ici. Et dites vous que j’ai mis
toutes les améliorations graphiques et la résolution au maximum !
Le level
design est assez moyen : les niveaux sont bien souvent vides, du
désert jusqu’au grandes villes, on voit quelques maisons et quelques
immeubles plantés ça et là, histoire de dire « hé les gars,
vous n’êtes pas dans un simulateur virtuel, c’est la guerre ! ».
Ouais, là ça fait pas trop guerre réelle avec des millions de vies
en jeu ; mais bon, c’est un jeu du milieu des années 90, on ne
va pas trop en demander sur ce point. Comme dans le film, les
vaisseaux ennemis se ressemblent tous ou presque, puisque d’autres
OVNIs viendront s’inviter dans les rangs ennemis, certains étant des
demi-sphères, d’autres des sortes d’araignées inversées, sans
oublier les lance-missiles pas bien beaux greffés au vaisseaux-mère,
ainsi que des générateurs que vous devrez souvent détruire pour
progresser dans votre mission. Vous pourrez débloquer dix avions de
chasse au fur et à mesure des niveaux (F-18, SU-27…) qui, pour
ceux qui n’ont pas l’œil fin, se ressemblent tous.
Les niveaux se
déroulent dans le Grand Canyon, Washington, New York, Paris, Las
Vegas, la zone 51 ou encore le vaisseau-mère. En fait, ces niveaux
se résument à un ciel couvert d’un énorme vaisseau, d’un champ de
force qui délimite la zone de combat et, comme dit plus haut,
quelques trucs typiques de la région éparpillés sur la map. Alors
oui, on n’est pas devant le vide sidéral des terres des anciennes
simulation d’aviation, mais on aurait pu avoir le droit à des
détails plus sympa et surtout plus de vie (même si on peut voir
quelques voitures passées de temps en temps).
Pour les fans
du film, notez que des extraits des périodes de combats aériens
seront visibles après certains niveaux.
Contrairement
au film qui dispose d’une bande-son correcte et d’une ambiance digne
d’un film hollywoodien, le jeu est très discret, voir trop, au point
qu’on se demande si on n’est pas en train de tester le simulateur de
formation de pilote de chasse avant de partir à la fameuse guerre.
Les musiques du jeu sont typiques d’un shoot/action comme ici,
donnant un peu de rythme et étant la seule pointe de motivation que
vous trouverez au niveau de l’ambiance sonore. Vous entendrez de
temps en temps vos coéquipiers baragouiner quelque chose dans votre
oreille, mais ça n’apporte pas grand chose (les voix dans le jeu
sont en anglais quel que soit la langue choisie au départ). Peu
d’explosions, des tirs trop discrets, pas de musiques monumentales
lors des grosses attaques… Une impression de vide et de lassitude
risque de s’installer au court des niveaux à cause de ça.
L’histoire
reprend dans les très grandes lignes le scénario du film : la
Terre est sur le point d’être éliminée à la suite d’une invasion
extra-terrestre qui s’attaquent aux grandes villes puis aux villes de
plus petites tailles, afin de griller jusqu’au dernier humain. Les
forces terrestres envoient leurs meilleurs pilotes pour tenter de
ralentir la progression ennemie. Point de Prince
de Bel-Air ici, vous êtes un simple pilote
des forces aériennes américaines qui va devoir remplir les missions
qui lui sont données, comme escorter des avions, détruire des
générateurs, neutraliser tant d’ennemis… tout en restant dans les
airs. Ces missions s’enchaînent et se ressemblent, surtout que
bien souvent vous vous ennuierez sur les missions de durer (l’escorte
par exemple), et vous tournerez dans votre bocal à la recherche
d’ennemis qui bien souvent sont dans votre dos. Le scénario est
aussi vivant et captivant que ce que vous avez dans votre assiette un
midi d’été : froid et sans grande saveur si on ne rajoute pas
d’assaisonnement, ne donnant pas l’impression d’avoir de la vie.
La prise en
main aurait pu être sympa, mais quelques éléments viennent
perturber une bonne harmonie. A la base, le jeu se joue avec les
flèches du clavier, vous pouvez tirer des munitions (infinies) avec
Ctrl et des missiles
(que vous pourrez ramasser dans les niveaux, 20 maximum à la fois)
avec la barre d’espace. La touche C
permet de changer la caméra avec la plupart du temps des angles
qu’on aurait préféré ne pas avoir (la vue du chasseur allié est
totalement inutile et nous expose à des tirs ennemis ou des chocs
avec le décor). Tout ce qu’il y a de plus basique ou presque.
Presque, car une fois le jeu sous les doigts, on se rend compte que
la prise en main est juste atroce, du moins pour ce qui est des
déplacements. Les déplacements sont assez lents, notamment si on
veut faire un demi-tour, au point que les ennemis restent dans notre
dos sans trop se fouler, alors qu’on essaye de passer derrière eux
depuis deux bonnes minutes. Impossible de faire des loopings, ça se
comprend par la proximité des vaisseaux-mère avec le sol, mais les
manœuvres vers le haut ou le bas sont très très lentes et peu
précises, si en plus on essaye d’aller sur un côté, c’est le
fouillis total, on ne contrôle plus grand chose. Et inverser les
manœuvres (descendre avec le haut et monter avec le bas) est encore
moins précise et n’a pas l’air d’avoir été un peu travaillé pour
les joueurs qui ont l’habitude de cette prise en main (dont le
rédacteur de ce test). Pour ce qui est des tirs, c’est correct, avec
un mode de visée automatique vers les cibles lockées, qui peut être
désactivé.
De part ses
objectifs manquant souvent de précision, sa prise en main pas très
gentille avec le joueur et une IA (réglable certes) qui sait se
défendre, le jeu n’est pas des plus faciles. Et plus vous progressez
dans les niveaux, plus les missions à accomplir seront longues car
vastes et avec des ennemis de plus en plus résistants. Mais
heureusement pour vous, sachez qu’un crash au sol ou dans un bâtiment
ne sera pas mortel (surtout que ça risque d’arriver assez souvent) :
vous perdrez de la vie, mais en prenant un Mars,
ça repart. C’est d’ailleurs bien dommage que ça n’ait pas été
compris dans le jeu, ça aurait permis d’augmenter un peu plus la
difficulté du jeu, car il aurait fallu savoir gérer la distance.
Il faudra
compter bien cinq heures pour finir le jeu en mode facile, avec les
échecs compris bien sûr, pour venir à bout des dix niveaux qui
vous seront proposés. Comptez une ou deux heures de plus avec les
modes Normal et Difficile. C’est donc une durée de vie correcte pour
un jeu à licence, qui plus est pour un shoot’em up.
Verdict :
Independence Day n’a
pas célébré la victoire de l’Humanité sur les mauvais jeux, et si
le boulot avait été fait à cette époque là comme dans le film,
on aurait eu le droit à la paix éternel. Tant pis, on va continuer
à avoir une mauvaise image auprès des peuples de la galaxie.
bigvilo