[LOOSE TEST] Street Combat

Éditeur :
Irem


Année :
1993


Support :
Super NES

Aaaah, la
belle époque des jeux de combat 2D au début des années 90. On en
trouvait de partout, sur les consoles peu puissantes (comme la
Gameboy, la Master
System
, la NES
ou même sur
Commodore 64)
jusqu’aux supports de prédilection du genre que sont les bornes pour
les joueurs en arcade et la
Neogeo
pour les quelques privilégiés qui l’ont possédé.


Et puis pour
ceux qui étaient à jour niveau console de salon, avec la
Megadrive
ou la
Super NES, les
adaptations étaient au rendez vous. On trouvait des jeux de bonne
facture, avec la légendaire adaptation de
Street
Fighter II
sur SNES,
l’arrivée de
Mortal Kombat
et quelques jeux estampillés
WWF
(pour ne citer que ces titres), mais aussi des jeux qu’on aurait
voulu ne jamais voir s’introduire dans nos consoles. Et bien entendu,
c’est un jeu de cette dernière catégorie qui va être passé à la
loupe dans ce nouveau test de la loose, avec le légitimement peu
connu
Street Combat.

Street
Combat
est un jeu de versus fighting sorti en
1993 sur
Super NES aux
États-Unis uniquement. Uniquement au pays de l’Oncle Sam ? Pas
exactement… Ce jeu est également sorti au Japon, mais pas sous ce
nom ni exactement sous cette forme. Chez nos amis nippons, il s’agit
d’un jeu dérivé d’un manga bien connu dans les années 90, portant
le nom de
Ranma ½: Chōnai Gekitōhen. Mais
étant donné que ce n’est pas exactement le même jeu (et vous allez
bien le voir), nous ne ferons pas de grosse synthèse dessus. Dans
Street Combat, vous devrez vous battre, c’est tout, afin de
répondre à la provocation de vos adversaires.

La pauvreté graphique se
voit aux premiers coups d’œil : pour de la SNES, on trouve
des décors assez vides, moyennement bien représentés (du moins,
sans sortir des clichés du jeu de combat urbain) et très sombres
(mais ça, ça doit être fait exprès). On est réellement devant
une production moyenne voir bas de gamme de la console, comme si on
était revenu deux ans en arrière dans la production de jeux sur ce
support. On reste sur de la représentation simpliste tout au long
des combats. Et, juste pour faire le rapprochement avec le jeu
original, ces décors sont identiques à la version japonaise…


Il en est de même pour les
combattants. On a l’impression d’être devant un prémisse du cel
shading totalement raté, avec ces personnages au design simpliste,
moche et dénué de tout charisme et de profondeur. On serait devant
un mélange des personnages de World Heroes et de F-Zero,
mais avec les mauvais côtés de chacune de ces licences. On a un
Patrick Swayze version Point Break en armure bleue, un
Heihachi qui a fait trop d’UV, un clown version Kid Klown
qui joue de la chaîne ou encore un Flash Gordon du pauvre.
Avouez que ce casting n’est pas très transcendant. Et pour ce qui
est des animations des combos et des mouvements des persos, on est
dans une copie de Street Fighter II, du pauvre là aussi :
on verra de petites boules de feu, quelques armes se balader de temps
en temps, un peu de feu, des doubles sauts et des coups points
tellement rapides qu’on en verra plusieurs (comme le coup de pied de
Chun Li). Sauf qu’ici, tout est fait avec un balai dans le
derrière, on a l’impression que nos combattants n’ont pas
d’articulations comme nous et ne peuvent pas plier les genoux, les
coudes, ou même se plier eux-mêmes. C’est donc très frustrant de
voir ça, on s’énerve de voir des athlètes aussi maniables que des
robots des années 80, surtout que ça influence sur la prise en
main.




Le jeu possède des
musiques (quand même, pour un jeu sur une console qui a la
réputation d’avoir un bon rendu sonore) d’une qualité qui tend vers
le bas : et ça commence avec la musique d’introduction du jeu,
qui ressemble plus à un mix amateur aléatoire d’effets tirés du
jeu Music sur Playstation, la qualité CD en moins.
Ensuite, les musiques lors des stages sont composées de boucle assez
courte pas vraiment inspirées qui prennent la tête très vite, et
les combats étant souvent assez longs, vous allez en bouffer. Et,
sauf votre télécommande, il n’y a aucun moyen intégré au jeu pour
désactiver ces hideuses musiques. Et ce n’est pas les bruitages et
quelques petites voix que vous allez entendre (ou du moins, essayez
d’entendre au travers des musiques) qui sauveront un bateau avec une
énorme faille dans la coque. On dirait des « fuitements »
de plastique ou de cuir quand on tape dedans (oui, c’est assez
bizarre à se représenter dans sa tête). Ce n’est absolument pas
réaliste, et ça n’essaye même pas de s’en approcher ; ce
n’est pas non plus drôle et comique, car ça ne donne pas envie de
rire, d’autant que l’univers ne s’y prête pas. Et enfin, pour les
quelques voix qu’on peut entendre, difficile de comprendre ce qui se
dit en dehors de quelques onomatopées, mais au moins, ce n’est pas
ça qui vous donnera envie de détruire les enceintes de votre poste
de télévision.

En ce qui concerne le
scénario, comme je l’ai dit un peu plus haut, il n’y en a pas.
Réellement. Ce n’est pas une pique que je lance au jeu pour dire que
son scénario est inutile ou sans queue ni tête, il n’y en a
réellement pas. J’ai regardé la petite vidéo d’introduction, et à
part mes futurs adversaires qui me narguent, je n’ai pas vu une seule
ligne de scénario : pas de vengeance, pas de copine à sauver,
pas d’honneur à laver, pas de riches méchants qui contrôler la
ville ou la Terre. Alors, il y avait peut-être une petite page
explicative dans la notice, mais ici, on fait fi de la notice
(surtout que pour un test de la loose, on ne teste pas les jeux comme
si on les avait complets).




C’est une prise en main
assez spéciale que nous propose Street Combat. A l’heure
d’une manibilité made in Capcom qui a su s’instaurer comme
une norme pour la 16-bits de Nintendo, le jeu d’Irem
propose un produit hybride, entre jeu de combat et jeu
d’action/plate-forme. Tout d’abord, pour les aficionados du jeu de
combat 2D dit « classique », il vous faudra un temps
d’adaptation pour assimiler qu’il y ait une touche pour le saut qui
ne soit pas la flèche du haut et une touche pour se défendre qui ne
soit pas la flèche vers l’arrière. En effet, il s’agit
respectivement de la touche Y et des gâchettes. La touche B
permet de donner un coup de pied et la touche A un coup de
poing. La touche X permet de faire une attaque spéciale un
peu lente qui varie en fonction du perso, et appuyer sur B et
X permet de faire une super attaque une fois par combat. Ce
n’est pas la meilleure des prises en main et ça se voit : les
premiers combats seront calamiteux, notamment à cause de la garde et
de saut.


A part le combo où il faut
appuyer sur les deux touches en même temps, je ne pourrai vous dire
comment en faire d’autre, ne serait-ce des coups de points plus
puissants, car quand on essaye de les faire, ça ne sort pas, on se
fait avoir et on perd plus d’un quart de sa vie ; alors que
quand on s’y attend pas, un truc imprévu arrive… Bref, si vous
arrivez à comprendre ce que vous avez fait pour pouvoir le noter et
le retenir pour de futures parties, vous êtes un héros. Et si vous
arrivez à maîtriser la prise en main spéciale pour gagner
plusieurs combats d’affilés, vous êtes une légende.

Street Combat n’est
clairement pas un jeu facile. Pourquoi ? Déjà, par rapport à
la maniabilité comme vous l’aurez compris, mais aussi parce que l’IA
est assez robuste. On bute au bout du deuxième combat après de
l’entraînement ! Il faudra donc vraiment insister, tenter de
maîtriser cette prise en main (vous deviendrez un héros je vous le
rappelle) et surtout arriver à anticiper les attaques, notamment
celles à distance, de vos adversaires. Street Combat se
mérite, et on ne peut pas lui enlever ça.




Le jeu est jouable seul ou
à deux. Sachez que seul, vous ne pourrez faire de duel contre un
combattant quelconque, vous serez obligé de faire le mode arcade, en
battant vos ennemis dans le même ordre à chaque fois. Ce mode là
est assez long, sans doute à cause de la difficulté (lire plus haut
pour ceux qui sautent des paragraphes entiers), mais aussi parce que
les combats sont d’une lenteur et d’une longueur incroyable. Du fait
des déplacements et des animations d’affrontement lents, les combats
sont interminables, on a l’impression de rester cinq minutes au bas
mot sur un round. Alors on ne prie que pour une chose : ne pas
avoir à faire le troisième round décisif, histoire de ne pas
rester un quart d’heure au même endroit. Et si vous êtes mauvais,
ou que tous les points négatifs que j’ai cité précédemment vous
ont fait cracher toute votre haine sur votre manette, vous pourrez
changer le nombre de continue attribué (de base 3, vous pouvez aller
à 5). Mais dites vous qu’en rajoutant ces continues, vous resterez
plus longtemps sur ce jeu avant de voir le Game Over libérateur,
vous donnant une excuse valable pour enlever la cartouche de votre
console avec rage.

Verdict :
si cet ersatz d’un mauvais Ranma ½ sur Super Famicom
qu’est Street Combat ne serait pas sorti, je pense que tous
les fans de jeu de combat auraient vécu des joueurs meilleurs par la
suite.

bigvilo

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Emulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/snes/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/snes/Street%2520Combat/

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