[LOOSE TEST] Earnest Evans

Éditeur: Renovation Products


Année: 1992


Support: Megadrive

A la fin des années 80, l’aventurier qui cartonne en France est peut-être Bob Morane dans la musique d’Indochine, mais surtout Indiana Jones interprété par Harrison Ford au cinéma, qui fait rêver petits et grands avec ses secrets oubliés de grandes civilisations passées. Tout le monde s’essaye à l’archéologie dans son jardin pour tenter de retrouver un artefact inca ou le tombeau d’un roi maudit sunnite, sait-on jamais qu’ils aient des prix des vacances dans le coin.


Sans doute inspiré de ces films à succès, la Wolf Team décide de sortir à partir de 1991 une série de jeux ayant pour héros un jeune aventurier du nom d’Earnest Evans, lui aussi archéologue et qui lui aussi part à la recherche de divers artefacts puissants dans des contrées lointaines. Sauf que quand on regarde le second jeu de cette trilogie sorti sur Megadrive, tout simplement nommé Earnest Evans, le menu n’est pas si alléchant…

Earnest Evans est un jeu d’action / plate-forme où vous incarnez Earnest Evans (cela va de soi), jeune archéologue vivant dans les années 30, qui va partir terminer le travail de son grand père qui consistait à rassembler trois idoles tellement puissantes qu’une fois réunie, elles pourraient détruire la population mondiale, afin qu’elles ne soient pas mises entre de mauvaises mains. Mais un certain Brady Tresidder a aussi eu vent de cette légende, et décide lui aussi de partir à leur recherche, mais pour les utiliser afin de dominer le monde.


A vous de partir au Mexique, au Pérou ou encore dans les Montagnes Rocheuses américaines pour trouver ces fameux artefacts.

 

Bienvenue en 1991, deux après la sortie de la Megadrive, où quelques bons titres commencent à pointer le bout de leur nez, comme par exemple Sonic the HedgeHog ou Quackshot, deux grosses pointures de la console, aussi bien dans leur intérêt, leur fun ou tout simplement leurs graphismes. Et bien par rapport à ces deux titres, Earnest Evans fait un pas en arrière, revenant aux débuts balbutiants de la 16-bits de SEGA. Et ça commence par notre personnage, modélisé avec les pieds, ressemblants plus à un amas de pixels comme on pouvait trouver sur certaines productions 8-bits, avec quelques pixels par-ci par-là pour dire que notre personnage s’anime un peu. Les décors donnent l’impression d’être peu travaillés, sans être infâmes, l’impression de bâcler est présente tant ils sont assez simplistes et manquant de détails pour donner de la vie au titre. Autre point surprenant : l’animation d’Earnest. Afin de proposer une expérience « unique » dans ses déplacements et autres mouvements, chaque partie du corps bouge indépendamment d’une autre, et visuellement, ce n’est pas toujours joli, notamment pour les attaques, donnant l’impression que notre héros va tourner son bras à 360°.


Enfin, il n’y a pas que du mauvais dans ce titre, il dispose également de cinématiques en style manga plutôt jolies, bien qu’inférieures à la version Mega CD, cela va de soi.


 


Les musiques sont assez bonnes pour le support, le thème du premier niveau restera un petit moment dans votre tête avec plaisir (sauf sur la fin, on en a toujours marre d’avoir une musique dans la tête!), les autres étant aussi agréables, même si on n’atteint pas le haut du tableau des musiques trouvables dans les différents jeux de la console. Les bruitages sont par contre médiocres, les bruits de fouet ne ressemblent pas du tout à ce qu’on pourrait attendre d’un fouet, pour les connaisseurs et possesseurs de Mega Games 6 sur Megadrive, ça ressemble surtout aux bruits que fait une frappe dans World Cup Italia 90… Ca donne pas envie !

A une époque où le scénario d’un jeu est souvent laissé au second plan, comme dans les jeux qu’on trouve en salle d’arcade, Earnest Evans propose un scénario assez sympa, mais très clairement repompé des aventures d’Indiana Jones. Un archéologue dans les années 30, des aventures dans des contrées perdues à la recherche de reliques aux pouvoirs occultes puissants, un fouet, une nana que vous trouvez sur votre chemin et qui vous suit tout au long de l’aventure… On ne peut pas faire plus copier-coller ! C’est bien dommage… On peut également regretter que l’histoire se s’invite pas assez entre les niveaux, avec quelques textes ou de belles petites cinématiques comme au début du jeu, qu’on ne voit presque jamais.


 


Le jeu se joue avec deux boutons : A pour utiliser le fouet, B pour sauter, et les flèches pour bouger / se baisser / se redresser. Les attaques avec notre fouet peuvent être placées presque où l’on veut, car une fois qu’on attaque et qu’on maintient la touche, on peut déplacer son fouet de haut en bas. Sympa pour balayer une zone pleine d’ennemis, mais pas toujours ergonomique. Le fouet permet également de se balancer comme à une liane lorsque vous voyez des crochets au plafond. Bien souvent, ça ne sera pas indispensable d’utiliser ces crochets, ça reste très souvent dans l’esthétique et pour vous donner une allure de badass. Enfin, un badass qui rate souvent sa cible, car il est assez dur de bien envoyer son fouet et qu’il reste sur le crochet, mais si vous insistez vraiment, vous passer à deux réussites sur trois. Si l’on veut se baisser, il y a trois positions (debout, accroupi, allongé). Ca part aussi d’une bonne idée, mais ce sera souvent handicapant lors des déplacements où il faut se baisser, notre héros se retrouvant souvent au sol et au ralenti ; on a à peu près pareil avec les sauts, notre héros s’accroupissant à la réception presque automatiquement après un saut, mais ne se relève pas et reste en position des toilettes turcs.


Autre point qui m’a tout simplement fait halluciner : notre cher Earnest peut grimper au mur ! C’est assez peu courant pour l’époque, surtout que rien ne le signale. Et surtout aux vues de l’animation, on se demande si ça ne vient pas plutôt d’un défaut de programmation tant c’est moche, surréaliste et pas si prévu que ça. Quand il monte, on a l’impression qu’il se prend le mur de plein fouet continuellement, et surtout, la chute peut arriver à n’importe quelle moment.

Le jeu est assez difficile, les ennemis ne sont pas forcément coriaces ni très intelligents (ils suivent un chemin prédéfini et ne cherchons pas forcément à vous toucher), mais leurs apparitions sur plusieurs plans (par exemple avec les chauves-souris) peuvent vous surprendre et faire baisser votre barre de vie. L’utilisation pas aisée du fouet rend la tâche un peu plus difficile également, un petit temps d’adaptation pour son utilisation vous fera paraître le premier niveau comme assez difficile. Attention aussi aux contacts avec certains ennemis, qui vous feront sauter sur place sans pouvoir bouger par vous même ni attaquer, vous faisant perdre une bonne partie de votre conséquente énergie : il n’y a donc pas de phase d’invulnérabilité après s’est fait touché, comme dans un Turrican. Enfin, quelques passages avec les pièges qui vous lancent en pagaille flèches, couteaux, cailloux ou autres tartelettes au citron sont assez mal codés, puisqu’il est très souvent impossible de passer ces obstacles sans se faire toucher, même en connaissant les patterns, tant la cadence de tirs est élevée.


 


Le jeu reste dans la lignée des jeux d’action de l’époque, à savoir une bonne douzaine de niveaux, qui deviennent de plus en plus long. Après avoir fait quelques parties et en maîtrisant un peu la prise en main spéciale (pour ne pas dire pas très adaptée), vous devriez pouvoir le finir en une heure et demie. On crierait au scandale aujourd’hui, mais je n’ai pas parlé de toutes les vies que vous allez perdre entre-temps (vous en avez cinq par partie, et vous reprenez exactement au même endroit à chaque continue), ni des game over.


Verdict : n’étant pas non plus le plus mauvais jeu de la console, Earnest Evans aurait quand même dû faire comme nous : continuer à jouer aux aventuriers dans le bois derrière chez nous.

bigvilo

Retrouvez l’émulateur et la rom du jeu sur Megadrive chez notre partenaire

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/megadrive/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nimd/Earnest%2520Evans%2520%2528USA%2529/

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