Éditeur : THQ
Année : 1999
Support : Gameboy Color
L’univers de Star Wars est pratiquement infini. Ce monde qu’à créer George Lucas il y a maintenant plus de trente ans passionne encore des millions d’adeptes, avec toutes sortes d’artefacts, comme des sabres laser, des Jedis, des Stormtroopers ou encore des midi-chloriens. Les films ont été des triomphes (à tel point que Disney a racheté tous les droits et qu’un film devrait pas tarder à sortir au cinéma), les produits dérivés ont été sortis par légions et sont collectionné comme des reliques, et même les expositions cartonnent (preuve en est avec Star Wars Identities).
Comme presque tous films et séries de films de science-fiction, l’univers de Star Wars se prête très bien au jeu vidéo, et on l’a vu depuis les années 80 (avec des adaptations sur NES, Atari 2600, Amiga, Colecovision…), avec plus ou moins de réussites : X-Wing vs TIE Fighter sur PC est un excellent shoot, Star Wars Episode I : Racer n’est pas le titre le plus joli mais dispose d’un gameplay nerveux et pêchu, alors qu’un titre comme Star Wars : Yoda Stories sur Gameboy Color, qu’on va voir aujourd’hui, est un très joli raté.
Il y a bien longtemps (en 1999), dans une galaxie lointaine (au Score Game du coin) sortait le jeu Star Wars : Yoda Stories sur Gameboy Color (également jouable sur Gameboy Classic). Dans ce jeu, vous incarnez le jeune padawan Luke Skywalker qui, durant son entraînement auprès de Maître Yoda, va devoir accomplir certaines missions périlleuses pour s’endurcir et arranger Yoda qui ne veut pas sortir de sa tanière de Dagobah. Vous devrez donc partir sur plusieurs planètes du système de l’Empire et même au delà pour porter secours aux malheureux.
Pour paraphraser le précédent paragraphe, il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, on jouait à la Gameboy Color. Et il faut le dire, même si la portable de Nintendo a fait des prouesses jusqu’au début du nouveau millénaire, le hardware se fait un peu vieux. Preuve en est avec cet opus portable Star Wars qui tente le pari de la vue de dessus, limite 3D isométrique, afin de s’approcher d’un véritable jeu d’aventure et d’exploration. Et du coup, même si tout est reconnaissable (les Stormtroopers, les vaisseaux…), tout n’est pas très joli, et ça ressemble plus à une potée pour ne pas dire une bouillie de pixels. L’affichage est très chargé à certains endroits, il aurait fallu tenter quelque chose d’un peu moins fourre-tout, quitte à faire moins de fan-service mais d’être plus lisible. Heureusement, tous les plans ne sont pas comme ça, certains sont particulièrement vides, et on peut se perdre car on arrive plus à trouver de repères pour s’orienter, point important quand on fait un jeu qui fonctionne plan par plan à la Zelda (même si ici, un plan est plus grand que la taille de l’écran).
Je disais quelques lignes plus haut que tout est reconnaissable ; certes, sans faire trop d’efforts, on arrive à savoir au premier coup d’œil quels sont les personnages et éléments charismatiques de la licence, mais certains persos importants, ne serait-ce Luke ou Obi-Wan dans le premier niveau, ne ressemblent absolument à rien ! De plus, pas mal de PNJ se ressemblent, c’est bien dommage même s’il est vrai qu’une cartouche de Gameboy est assez limitée en espace de stockage.
Enfin, parce qu’il fallait absolument que j’en parle tellement c’est ridicule : les affrontements. Tout d’abord, Luke se bat au sabre-laser la plupart du temps, ce qui ne lui offre une portée d’attaque très faible devant lui, et une animation qui peut laisser pendant à des choses plus coquines, alors faire ça devant un robot… Ensuite, aucune animation lorsqu’on est au corps-à-corps avec un ennemi et qu’on l’attaque, on sait qu’on se prend des coups en regardant sa barre de vie en bas de l’écran, mais on ne sait pas si nos coups infligent des dégâts aux ennemis, car il ne clignote pas, ne change pas de couleur, il n’y a aucun moyen de le deviner. Et lorsque l’ennemi, il disparaît tout simplement. Bref, vraiment ridicule.
Lorsqu’on démarre le jeu, et bien entendu qu’on ait mis le son de sa console, vous vous dites : « Génial ! Le générique de Star Wars ! Ca part super bien ! » et vous avez tout à fait raison, surtout que l’ensemble est assez bien retranscrit. Ce qui est un peu plus énervant, c’est qu’en fait tout le jeu est basé sur la boucle du générique du film, et croyez moi, après 10-15 minutes de jeu, vous aurez envie que cette musique ne soit jamais sorti (sauf si vraiment vous n’avez que cette musique sur votre baladeur MP3 et que vous l’écoutez en boucle), et irez même jusqu’à maudire la personne qui l’a faite (voir la personne qui l’a introduite dans le jeu). Heureusement, comme bien souvent, la gestion du volume de la console vous permettra de le mettre à zéro, et enfin de ne plus être stressé. Pour ce qui est des bruitages, c’est tout juste moyen au final, car même si les bruits de tirs de blaster ennemis sont plutôt réalistes pour une si petite console, celui du sabre laser laisse clairement à désirer. Mis à part ces deux là, vous entendrez assez peu d’effets sonores dans ce jeu.
Comme tout bon jeu d’action/aventure sur Gameboy, il faut faire des prouesses pour proposer un gameplay et une prise en main intéressants avec aussi peu de boutons. Yoda Stories reprend le très bon principe des Zelda ou presque, puisque les objets et armes trouvés sont stockés dans un inventaire accessible avec Start et utilisables une fois sélectionnés avec B ; A sert à faire toute sorte d’action, comme parler, ouvrir une porte… Même si l’impossibilité d’avoir deux armes ou un objet et une arme est un petit manque qui aurait pu être bon pour l’accessibilité et la rapidité d’action, on fait avec (et bien souvent, ça nous joue des tours).
Cependant, le gameplay n’est pas au niveau du hit dont s’inspire cet opus Star Wars. En effet, le jeu est un peu mou du genou, notre Luke donne l’air d’être assez lent et très peu doué avec un sabre laser, même après plusieurs niveaux (alors que son entraînement avec Yoda devrait avancer). La progression de zone en zone n’est pas assez dynamique, malgré une volonté de ne pas nous poser de piège grâce à cet indicateur qui nous donne des informations sur les prochaines zones où l’on peut aller (les quatre flèches en bas de l’écran). Enfin, les combats sont aussi lents et ridicules qu’ils ne sont visibles à l’écran : lent, peu animé et aussi peu engageant pour s’amuser.
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine… Ca commence vraiment à me gonfler de devoir citer cette référence pour faire un paragraphe digne de ce nom. Mais comment ne pas parler de cette phrase culte pour ne pas parler du scénario ? Le jeu se déroule durant l’entraînement de Luke Skywalker auprès de Yoda, après la bataille de Hoth dans L’Empire Contre-Attaque. Le maître Jedi lui ordonne plusieurs fois d’interrompre son entraînement sur la planète marécageuse pour aller aider ses amis aux quatre coins de l’Empire Galactique (et même au delà), comme Han Solo et son Faucon Millenium bloqués sur Tatooine, Leia retenue en otage, retarder des attaques de Dark Vador… Tant d’excuses pour aller se balader de niveaux en niveaux et perfectionner son entraînement, en vue d’être prêt pour affronter… son père à la fin du film, mais pas à la fin du jeu.
Le jeu est assez difficile, tout d’abord pour les anglophobes car le jeu n’est pas traduit. Ensuite, parce que les indications qu’on nous donne sont assez vagues, qu’il n’y a pas de carte pour les niveaux et qu’on se perd assez facilement en cherchant un endroit précis qu’on a déjà croisé. Enfin, il l’est aussi car les ennemis savent plutôt bien viser et que notre petit Luke est très mauvais en combat au corps-à-corps (ou alors parce que le jeu a programmé des affrontements avec les pieds). Passer le premier niveau relève de l’exploit avec ces trois points négatifs, et les autres n’en parlons pas ; alors si je vous dis qu’en cas de mort, c’est le game over direct…
Du fait de sa difficulté, le jeu est plutôt long pour un jeu de Gameboy, comptez bien une dizaine d’heures la première fois que vous vous lancez dedans pour le finir, réduisez ce temps par deux voir plus une fois que vous connaissez les niveaux par cœur. Heureusement, pour passer outre les quinze niveaux du jeu, vous pourrez utiliser des mots de passe. Oui, c’est archaïque, mais sur Gameboy c’est monnaie courante, et ça permet quand même de ne pas avoir à tout recommencer à chaque fois. Accrochez vous si vous voulez voir le bout du jeu et sa « superbe » cinématique de fin.
Verdict : Star Wars : Yoda Stories aurait mieux fait de se perdre dans une galaxie lointaine plutôt que d’atterrir sur Gameboy Color… Oui, j’avais dit que j’arrêtais, mais c’est la fin, je me lâche.
bigvilo
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