[LOOSE TEST] Lula Inside

Éditeur : Take 2 Interactive

Année : 1998

Support : PC

Les années 90 auraient été une décennie de disette pour le pervers de l’an 2000 et de l’an 2010 : pas ou très peu d’Internet, avec de trop rares sites à caractère pornographique et surtout un débit ultra lent, qui rendrait tout accroc au streaming dépressif et à fleur de peau. Et oui, à l’époque pour se toucher le zizi ou la foufoune, fallait avoir Canal+ et payé 160 francs par mois pour un film qui passe trois fois dans le mois à des heures pas possibles, attendre le dimanche soir sur M6 pour voir des tétons ou aller honteusement chez son marchand de journaux pour choper les magazines à 70 francs qui se trouvent un peu cachés en haut des étagères pour ne pas que les enfants les voient. Une chose impensable à l’ère du tout tout de suite, du haut débit et du HD !

Mais les choses commencent à changer. Tout d’abord, avec des consoles de jeu à accès libre pour ce qui est de la publication (je pense à 3DO qu’on considère un peu trop souvent comme la console de la fesse) ou à l’ordinateur, qui a déjà vu naître quelques jeux grivois mais encore trop gentils pour être vraiment… efficace.

Et les petits obsédés de l’époque se souviennent peut-être d’une série qui en montrait plus que Leisure Suit Larry, avec une blonde époumonée comme vedette, à savoir Lula. Et si un épisode a bien lancé cette série dans le grand n’importe quoi, pire que Pimperator Contre Attaque avec sa jaquette plus qu’osée, c’est Lula Inside, sur PC donc.

Lula Inside sorti sur PC en 1998 est une sorte de simulateur de vie /drague / sexe, où vous incarnez votre propre rôle et où vous allez avoir 28 jours pour prouver à Lula que vous êtes l’homme de sa vie. Mais tout ne tourne pas autour du sexe et de vos désirs, Lula a besoin d’attention, de cadeaux et de bien d’autres choses pour se sentir en forme et aimée. A vous de subvenir à ses besoins pour assouvir les vôtres.

Bienvenue dans le monde de l’animation pas chère des années 90 : on se retrouve avec de petites saynètes style bande dessinée coquine avec des couleurs qui sentent bon le Stabilo Boss. Les animations sont moyennes, presque saccadées par moment (même avec un bon ordi!). Les dessins ne sont pas non plus dignes des plus grands dessinateurs ou ni même d’un Milo Manara pour rester dans le thème. Et pour les petits filous et autres amateurs de masturbation sur des cartoons, sachez que vous ne verrez pas de zizi ou de foufoune, c’est (presque) comme un film érotique : il faut séduire Lula, pas en faire son objet sexuel non plus. Faudrait quand même être en manque ou ne pas avoir Internet pour tenter de se tirer le muscle sur ce jeu ; pour l’époque… pas loin aussi.

 

C’est chaud, c’est très chaud dans Lula Inside ! Et ça se sent dès le début, puisque la belle blonde nous accueille avec une voix plus qu’aguicheuse, qui aurait fait passer Tabata Cash pour une enfant de chœur. Et ça continue durant la partie, puisque quand elle veut nous faire savoir quelque chose à propos d’une de vos actions envers elle, elle le fera avec la même… sensualité. Je vous conseille de jouer avec un casque et avec le son presque au minimum, surtout si vous n’êtes pas seul(e) : ce serait bête de se faire chopper pour un simple jeu pour adolescents en manque et pas pour le compte Premium que vous avez pris avec la carte bleue du compte joint…

Pour en finir, pas de musique dans le jeu, que ces fameux « dialogues » avec Lula. C’est un peu dommage, une petite musique d’ascenseur pour combler les vides entre chaque action aurait permis d’avoir un jeu un peu plus vivant, n’ayant pas un silence d’enterrement entre chaque action.

Le but du jeu est de rendre Lula heureuse afin de la conquérir. Pour cela, il faudra lui faire plaisir, en lui offrant des bijoux, voitures et autres cadeaux hors de prix pour la rendre heureuse. Il faudra aussi subvenir à ses besoins, en la nourrissant, la faisant dormir si elle fatigue, la soigner en cas de petits soucis de la vie et s’amuser avec elle. On est devant une pure simulation de drague, où le seul but est de rendre une femme heureuse pour pouvoir à son tour profiter des joies d’un couple, et finir avec au bout de 28 jours. Ne cherchez pas plus loin en ce qui concerne une éventuelle histoire comme chez nos amis nippons, on est devant du brut de décoffrage, devant une fille presque aussi facile que dans un film pour adultes. C’est fort dommage d’ailleurs, car le challenge est réduit, et si vous gérez bien, votre seul hantise sera d’avoir une héroïne malade qui refuse de faire quoi que ce soit.

Le seul point pas trop mal du soft, c’est qu’il faut gérer l’heure de la journée pour avoir de nouveaux bonus à offrir et pour ne pas tomber sur une Lula qui dort et qui sera prête à vous sauter dessus (au mauvais sens du terme) si vous la réveillez. Bon, on peut toujours modifier l’heure de son ordinateur c’est vrai…

 

On parlera très brièvement de la prise en mai net du gameplay du jeu : le jeu se contrôle à la souris, quelques menus parfois austères pour les actions à effectuer. Souvent de simples mots, assez peu d’images pour illustrer et surtout rien ne décrivant ce que ça peut apporter en bien ou en néfaste pour la drague). Bref, les développeurs ne sont pas cassés pas la tête sur ce point non plus…

Le jeu demande un peu de réflexion, car chaque action aura des conséquences, et il faudra savoir faire la bonne au bon moment, car elle ne pourra plus être utilisé avant quelques temps (on offre pas des voitures toutes les vingt minutes !). Ainsi, votre copine pourrait être malade, et il y aurait assez peu de choses pour la rendre à nouveau heureuse et en forme si vous l’avez déjà fait juste avant. Idem si elle est en colère ou triste contre vous. Est-ce que le résultat vaut vraiment le coup de se tirer parfois les cheveux pour avoir le droit à quelques animations à moitié censurées ?

 

Pour ce qui est de la durée de vie du jeu… Vous trouverez le principe sympa pendant deux minutes, histoire de voir quelques fesses et quelques tétons bougés ça et là, et puis vous en aurez marre. Atteindre les vingt-huit jours sera plus qu’un exploit, tenir plus de dix minutes sans désinstaller le jeu tiendra du miracle.

Verdict : Lula Inside a raté son côté jeu vidéo, mais aussi son côté érotique. Qu’est-ce qu’il reste ? Un mec frustré devant son ordinateur.

bigvilo

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *