[LOOSE TEST] Mary-Kate and Ashley: Magical Mystery Mall

Éditeur : Acclaim

Année : 2000

Support : Playstation

Vous souvenez-vous de cette époque où « programme télévisuel pour filles de 8 à 13 ans » rimait avec « sœurs Olsen » ? Peut-être pas si vous êtes un garçon (quoi que, leurs séries polluaient les cases enfants de France 2 et 3), et sans doute si vous étiez une fille qui suivaient les modes (comme toutes les filles de cette tranche d’âge). Ces jumelles adolescentes, aujourd’hui devenues de véritables dames (qui ont fait parler d’elles pour diverses raisons qui ne nous regardent pas), étaient les stars des filles pré-ados ayant commencé très tôt à la télévision (dans La Fête à la Maison) et ont persévéré dans Les Jumelles S’en Mêlent puis Totalement Jumelles, sans oublier pas mal de films négligeables pour les cinéastes avertis.

 

Aujourd’hui, on ne les voit plus à l’écran, elles ont empoché les billets qu’elles ont gagné étant enfants et elles sont moins mignonnes qu’il y a quelques années. Mais force est de constater qu’avec un bon matraquage médiatique, Mary-Kate et Ashley ont réussi à rentrer dans le cœur des filles et à avoir un certain succès. Et comme toute chose ou presque qui a du succès, on en fait une sortie en jeu vidéo. Je vous passe les trois premiers jeux leur étant dédiés (deux sur Game Boy Color, un sur PC) pour vous proposer plutôt un jeu sur une console qui a prouvé à tous qu’on pouvait avoir d’excellents jeux comme les pires daubes, à savoir la Playstation. Dualstar Interactive et Acclaim ont sorti en octobre 2000 un jeu nommé Mary-Kate & Ashley : Magical Mystery Mall pour votre plus grand malheur !

Mary-Kate & Ashley : Magical Mystery Mall est un rassemblement de mini-jeux sorti en 2000 sur Playstation. Vous incarnez au choix l’un des deux sœurs jumelles Olsen et partez en vadrouille au centre commercial du coin pour faire un peu de shopping (bah voyons). Vous devrez entrez dans chaque magasin pour participer à un mini-jeu propre à chaque enseigne pour au final passer une journée parfaite entre sœurs.

Bon, je ne vais pas vous refaire un cours sur la 3D de la Playstation, on sait qu’elle a fait des merveilles (Metal Gear Solid ou Final Fantasy VIII pour ne citer qu’eux), mais elle était aussi capable du pire, la 3D n’étant pas encore aussi développée qu’aujourd’hui. Et je ne vous fais pas de dessin supplémentaire, Magical Mystery Mall se situe dans le deuxième cas. Ce n’est pas non plus illisible au point d’être une hécatombe, mais c’est quand même horrible pour les yeux. Les sœurs Olsen n’ont jamais été aussi vilaines même après quelques séances de chirurgie esthétique. Et pour ce qui est des graphismes du fameux centre commercial et des mini-jeux, on voit que les développeurs ont fait le strict minimum pour que ça tienne debout en un minimum de pixels, il suffit de voir la scène de défilé… Malgré tout, même si dans le mini-jeu de serveuse les clients et nos jumelles sont très médiocrement représentés, l’ambiance est correct, et c’est bien le seul (le mini-jeu de snowboard est à peine digne du début de la console, soit cinq ans avant). Les animations sont saccadées, on se demande si les personnages du jeu ne se baladent pas en serrant les fesses ou pire, avec quelque chose dans l’arrière-train. Même les petites scènes « cinématiques » sont un calvaire pour la pupille, puisqu’elles sont faites avec le moteur du jeu (sauf la cinématique d’intro, mais croyez moi, elle aurait mieux fait d’être avec le moteur du jeu).

 

Pour ce qui est du côté musical, c’est plus que moyen. Alors on a pas non plus le droit à des musiques digne d’un dessin animé pour enfants qui donnent juste envie de se suicider quand on a plus de 14 ans, mais on a quand même le droit à quelques musiques bien kitsch rappelant les sitcoms de la fin des années 90, ce qui colle parfaitement avec nos deux héroïnes stars du petit écran. Mais ça ne pardonne pas pour autant que ces musiques sont plutôt mauvaises, et qu’on coupera volontiers la musique de temps en temps, voir tout le temps. Pour ce qui est des voix, ne connaissant pas parfaitement le timbre de voix qu’elles avaient à cette époque, je ne saurais dire si ce sont bien elles qui se doublent pour le jeu, mais les voix ressemblent plutôt bien aux vraies. Enfin, pour les bruitages, le peu qu’on entendra nous confirmera dans l’idée de couper le son…

Pour jouer à Magical Mystery Mall, pas besoin d’avoir une maîtrise de la manette Playstation depuis quatre ou cinq ans. Tout d’abord, parce que si vous connaissez cette manette sur le bout des doigts, vous aurez uniquement envie de la jeter contre votre télévision. Ensemble de mini-jeux oblige, l’attribution des touches changera en fonction des épreuves que vous avez à faire. Le stick (ou le pavé numérique) sert presque toujours à se déplacer, sauf dans le cas de la chorégraphie où on peut changer la caméra avec. Ensuite, on se sert assez peu des boutons : O sert à prendre des photos à la plage par exemple, et X permet de sauter lors des descentes en snowboard. Et avec aussi peu d’interactions avec le jeu, on peut se dire que le minimum syndical est assuré en terme de qualité ; loin de là, les déplacements dans la galerie marchande ou en snowboard sont raides et horribles, à se demander s’il n’y a pas quelque chose dans le derrière de Mary-Kate et Ashley, et pour tout ce qui est du reste (prendre des photos, sauter, orchestrer un clip, prendre un hot-dog…), on a l’impression de demander aux jumelles de faire un effort surhumain, au point qu’on est parfois tenter d’appuyer comme un porc sur les boutons pour être sûr qu’elles aient bien compris. Au final, on stoppera assez vite de tenir la manette car on reste trop crisper dessus pour essayer de faire comprendre aux héroïnes ce qu’on leur demande de faire.

 

Pour ce qui est de l’histoire, les deux sœurs jumelles Olsen vont faire les boutiques au centre commercial le samedi après midi. Ensuite, il y a une histoire avec un pendentif acheté 5$, mais on ne comprend pas trop à quoi sert cette séquence (à part à faire buguer le jeu et commencer coincé au plafond si on la regarde jusqu’à la fin, si si!). Et pour faire plus concret, il faudra faire cinq magasins ayant chacun un mini-jeu avec objectif qu’il faut bien entendu remplir, pour gagner une gemme, qui permettra d’aller dans le dernier magasin bonus. On se retrouve dans un pseudo scénario typique des sitcoms pour adolescentes bien gentilles, avec des zones à thème pour justifier les jeux. Mais si on passe outre cette fameuse histoire qui tient dans le coin d’une serviette sale de fast-food, on peut chercher la cohérence entre les mini-jeux, et pour ne pas changer il n’y en pas vraiment vraiment. On peut servir des gens dans un dinner, faire un défilé de mode ou encore descendre des pentes de poudreuse, en rappelant bien entendu qu’à l’origine, on passe un samedi après midi avec sa sœur dans un centre commercial. Heureusement que dans le titre du jeu il y a « magical » pour justifier d’aller faire des trucs un peu partout, sinon on aurait pu se demander ce que les deux petites blondes (ou les développeurs aussi) avaient fumé avant de commencer ces péripéties digne d’une production hollywoodienne.

Avec cette ambiance mièvre, on pourrait croire qu’on finirait le jeu sans souci d’une traite le temps d’une page publicitaire sur D8 (qui dure longtemps d’ailleurs), mais que nenni ! Le jeu est difficile la plupart du temps, soit parce que vous n’aurez rien compris au système de notation de vos photos (c’est pas comme dans Pokémon Snap ici, c’est pas parce que vous êtes centrés que vous allez avoir 100 points) qui vous fera échouer à deux points du minimum à obtenir à chaque fois, soit parce que votre clip n’est pas rentré dans les critères de MTV (à part rajouter des scènes avec Miley Cyrus, je ne savais pas quoi faire pour qu’ils acceptent ma maquette qui aurait donné envie aux Spice Girls de faire affaire avec moi) ou soit parce que votre adversaire fait du snow depuis sa plus tendre enfance et qu’elle vous met 200 mètres dans la vue en 30 secondes. Il n’y a pas de mode de difficulté dans ce jeu, ce qui fait qu’il faudra recommencer encore et encore, ce qui veut dire également se retaper à chaque fois une prise en main archaïque qu’un jeu sur Philips CD-i n’aurait même pas voulu.

 

Le jeu peut se finir rapidement une fois que vous avez compris toutes les astuces du jeu (et pour ça, il faut passer du temps dessus, ce qui implique le paragraphe précédent, donc est-ce que vous le ferez?), en moins d’une heure. Mais si comme 99,99% des personnes ayant joué à ce jeu vous n’avez compris aucune des subtilités des épreuves pour les passer haut la main, une heure sera le temps qu’il vous faudra pour vous sortir du plafond du entre commercial ou pour comprendre que vous n’avez aucune chance dans le domaine du showbiz, du sport ou de la photographie. De plus, les mini-jeux de snowboard et de service dans un restaurant auraient mérité un mode deux joueurs (les autres aussi, mais il n’y aurait vraiment eu aucun intérêt) pour tenter de relancer quelques parties si votre disque de Coolboarders était trop rayé, mais même pas, le jeu se joue seul un point c’est tout, et au final tant mieux si vous ne vouliez vous attirer les foudres de vos amis et/ou de votre famille.

Verdict : tout n’est pas à jeter dans Mary-Kate & Ashley : Magical Mystery Mall… attendez, j’ai vraiment écrit ça ?!

bigvilo

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