[LOOSE TEST] Shaq-Fu

Éditeur : Electronic Arts

Année : 1994

Support : Super NES

Le basketball dans les années 90, c’était quoi ? Michael Jordan forcément, les Bulls, la NBA, Scotty Pippen, David Robinson, Dennis Rodman avant qu’il parte en Corée du Nord ou encore George Eddy pour ceux qui avaient Canal+. La grande classe quoi ! Tous ont eu une grande carrière, rien à redire là dessus. Mais un joueur commençait à se faire un nom, un pivot impressionnant des Orlando Magic : Shaquille O’Neal. Sa carrière en pro de 1992 à 2011 a été couronné de pas mal de succès et de grands matchs.

Il ne s’est jamais caché de sa passion pour des thèmes plus « enfantins », comme les super-héros ou les jeux vidéo. Avec sa notoriété grandissante auprès du public et ce petit penchant pour les jeux vidéo, il devenait une évidence que son nom allait figurer dans un jeu vidéo de grande renommée. Et c’est en 1994 qu’Electronic Arts lui propose de devenir le héros d’un jeu, qui se nomme Shaq Fu. Nous allons nous intéresser à la version sortie sur Super NES, malheureusement trop connu, mais pas pour les bonnes raisons…

Shaq Fu est un jeu développé par Delphine Software (ceux qui ont fait Another World oui) en 1994 pour la Super NES (également sorti sur Amiga et Megadrive). Dans ce jeu de… combat (bah oui, Shaquille O’Neal, il fait quoi dans la vie ? De la trottinette?), Big Shaq va disputer un match de basket à Tokyo pour une association, et ne trouve rien de mieux que d’aller se balader plutôt que de s’entraîner. Il tombe dans un petit dojo perdu entre les gratte-ciels où un vieux sensei lui baragouine qu’il est un combattant très puissant et qu’il est le seul à pouvoir sauver un petit garçon nommé Nezu, retenu prisonnier dans le Deuxième Monde, dont le portail de passage se trouve à l’arrière du bâtiment. Bonne poire que vous êtes, vous décidez de partir chercher ce petit garçon.

Tout n’est pas à jeter dans les graphismes de Shaq Fu. Tout n’est pas bon non plus d’ailleurs, par exemple ces couleurs majoritairement trop sombres (même dans les stages plutôt clairs), ou ces animations raides et parfois surréalistes (faut voir notre héros faut des sauts en boule à la Samus sur plus de dix mètres, chapeau pour un gars dépassant le quintal). Shaq est d’ailleurs assez svelte dans ce jeu, tendant plus vers le physique d’un Michael Jordan en début de carrière que celui du pivot qu’il était ; pour les méchants du jeu, ils manquent cruellement de charisme car ils n’ont pas vraiment un physique ou une personnalité originale (sauf peut-être la momie, c’est rigolo de la voir se trémousser comme si elle était encore vivante!). Et pour en revenir aux couleurs du jeu et donc aux graphismes, et pour être encore plus précis : aux décors, le choix est malgré tout assez bien fait, puisqu’il y a toujours une dose d’alternatif, comme si on était dans un monde occupé par des morts et des damnés, ce qui est un peu le cas. On n’est clairement pas dans un jeu enfantin !

A noter qu’il y a deux phases de jeu dans l’aventure : bien entendu, les phases de combat en 2D dans des arènes limitées sans risque de chute, mais également quelques petits passages par une map pour se balader dans le Deuxième Monde ; alors se balader est un grand mot, vous avez accès à une zone en vue de dessus où se trouve trois zones de combat, à vous de choisir où aller, ce qui permet de choisir l’ordre de ses combats, une bonne chose, et également de ne pas enchaîner bêtement les combats monotones comme dans la plupart des jeux du genre.

Enfin, pour faire avancer l’histoire, quelques petites phases de dialogues seront là, avec des images fixes pour illustrer tout ça. Ce n’est pas excessivement moche, mais ce n’est pas non plus beau, à l’image de presque tout le jeu.

 

Pour ce qui est des musiques, rien de marquant : certaines sont pas mauvaises mais mal choisies pour un jeu de combat, d’autres extrêmement anecdotiques. En tout cas, on reste tout le temps dans une atmosphère sonore très mollassonne pour un jeu de combat où normalement il doit y avoir du rythme même quand il ne se passe rien. Pour ce qui est des bruitages, on peut entendre quelques bribes d’une voix digitalisée pour certains combos, et pour les coups on entendra deux nuances en fonction de la puissance des coups portés, et surtout les fameux coups et sauts dans le vent avec un effet qui va vous cauchemarder pendant longtemps tellement vous allez l’entendre. C’est peut-être pour ça que la bande-son est si quelconque, on a toujours ce bruit sourd dans les oreilles à longueur de partie…

La manette de la Super NES est réputée pour les jeux de combat de l’époque, puisque ses gâchettes lui permet d’avoir six boutons pour les attaques ; mais Shaq Fu décide de ne pas faire comme les autres et propose une approche à quatre boutons d’attaque, les gâchettes servant pour des options secondaires (courir avec L et faire une provocation avec R). Ainsi, A et B servent à donner des coups de pied en puissance ou rapide, et de même avec les poings pour X et Y. Cette disposition n’est pas une tare, de bons jeux de combat à quatre boutons sont sortis à cette époque. Non, c’est ce qui en découle qui est une véritable tare : tout d’abord parce qu’il n’y a pas de différence visuel entre le coup puissant et le coup rapide (même animation, même rapidité, sauf quand on est accroupi), seule change les dégâts infligés quand les coups passent. De plus, la gestion du saut (avec la flèche du haut) est absolument anarchique, on fait des sauts de quinze mètres de long alors qu’on voulait en faire un petit, on ne peut attaquer que difficilement quand on est en l’air (il faut activer son attaque uniquement au pied au bon moment) et ça ne passe pas souvent. Et si je vous parle de la garde ? Sachez que la flèche arrière ne suffit pas, il faut également appuyer sur L en même temps, quelque chose d’absolument pas intuitif…

Sans oublier une gestion des collisions aussi très mauvaise. Par exemple, pour en revenir aux coups de pied lors des sauts, il faut que votre pied soit à peu près au niveau bassin pour que le coup passe, en espérant que votre adversaire ne fasse pas une attaque lui aussi, sans quoi vous avez presque une chance sur une de vous le prendre. Cela marche également au lorsque vous êtes au sol. Enfin, pour ce qui est de la technique, oubliez les combos, insortables, et oubliez également les coups de poings, ayant une portée bien trop réduite quel que soit le personnage. Bloquez votre adversaire dans un coin et faites là à l’ancienne en lui assénant des coups de pied.

 

Les jeux de combat ont toujours un bout d’histoire pour justifier tant de violence. Shaq Fu a poussé le vice plus loin en incluant des petites scènes avec du texte pour illustrer et faire avancer l’histoire, en plus des petites punchlines habituelles une fois qu’un combattant a gagné son affrontement, qui sont au passage vraiment nulles pour qui comprend l’anglais. Et Shaq Fu va jusqu’à avoir une histoire poussée, limite barbante, avec un fond de trahison dans une famille de pharaon, de deux mondes dont le nôtre et d’être élu jouant avec une balle orange. C’est assez rasoir pour être franc, surtout dans ce genre de jeu.

Bref, vous arrivez dans le Deuxième Monde, où se trouvent face à vous six combats (accessible de en deux parties de trois), avec une troisième partie pour les courageux qui ont bien voulu rester jusque là. Bien entendu, chaque zone où vous trouverez des combats auront le droit à leur propre arène, donnant un peu d’ambiance et vraiment un minimum de caractère et d’histoire aux personnes que l’on croise.

Du fait de son gameplay, de ses hitbox et de pas mal de choses déjà citées plus haut, le jeu n’est pas si facile que ça. On recommencera souvent les combats après s’être fait royalement humilier en jouant la montre et en perdant sur un coup de pied bien placé dans les deux dernières secondes. Ou alors parce qu’aucune de nos techniques ne passent face à un adversaire qui lui arrive à faire des combos. Mais il est possible de passer par le mode Tournament pour s’entraîner à maîtriser une technique d’approche, car le mode Duel ne permet pas de jouer contre l’IA.

 

Neuf combats en tout pour atteindre le Graal, à savoir le combat contre Sett Ra, et retrouver le petit Nezu dans le Deuxième Monde. Comptez une heure – une heure et demie pour arriver au bout de l’aventure et voir la magnifique cinématique de fin. Pour la rejouabilité, il faut avoir envie de revenir dans le jeu, car dès la première défaite, on a envie d’éteindre la console. Vous pouvez toujours essayer le mode Tournament pour vous faire la main en choisissant le personnage que vous souhaitez, mais aussi le mode Duel. Par contre, ce dernier implique forcément de jouer contre un autre joueur (ou d’avoir une manette de brancher pour valider la sélection et se battre contre un ennemi amorphe), mais qui viendra jouer avec vous ? Essayez de voir du côté du Deuxième Monde

Verdict : Shaq Fu a peut-être une réputation exagérée, mais une grosse partie est méritée. Essayez le une fois, vous comprendrez.

bigvilo

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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/snes/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nisnes/Shaq%2520Fu%2520%2528Europe%2529/

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