[LOOSE TEST] Blues Brothers 2000

Éditeur : Titus

Année : 2000

Support : Nintendo 64

« Everybody ! Need somebody ! Everybody ! Need somebody to love !… » Ca y est vous, l’avez dans la tête cette mythique musique du premier film reprenant la vie fictive des Blues Brothers, un groupe de blues composé de comédien de la fin des années 70 – début 80, qu’on a pu voir dans le Saturday Night Live par exemple. Le film est resté culte, de par sa bande-son que sa qualité. Et comme tout succès d’antan, un retour (commercial) sur le devant de la scène se fait forcément au cinéma, avec un résultat plutôt moyen (le seul intérêt du film, c’est de voir un nombre de crashs de voitures bien au dessus de la moyenne des films d’action très visuels à gros budget).

 

Bon, je ne vous fais pas languir plus longtemps, encore un jeu issu d’un film, à croire qu’il n’y a eu que ça sur nos bonnes vieilles consoles. C’est pas vrai, mais la plupart sont des adaptations dont on se serait bien passé, comme Blues Brothers 2000 sur Nintendo 64.

Blues Brothers 2000 est un jeu d’action plate-forme en 3D sorti en 2000 sur Nintendo 64. On y incarne Elwood, un des membres des Blues Brothers… en prison. Il va devoir s’évader de la prison avec un ancien collègue pour reformer le groupe, en parcourant par la suite Chicago, puis au cimetière et enfin dans le marais du coin, afin de retrouver Mack et Buster.

Graphiquement, Blues Brothers 2000 n’est pas une hécatombe. On est dans la 3D typique de la Nintendo 64, avec certaines formes taillées à la hache mais un côté assez mignon et réussi « pour l’époque ». On ne se retrouve pas avec une bouillie de pixels, ni même avec des personnages ou des éléments du décor dont on ne pourrait donner de nom tant c’est laid et indéfini. Non, Blues Brothers 2000 s’en sort avec un minimum d’honneur, même si on pourrait parler de certaines animations de combats un peu raides et d’un manque d’inventivité en ce qui concerne les ennemis, qui se ressemblent tous ou presque dans chacun des niveaux (heureusement, ça change quand on passe d’une zone à l’autre, sinon on aurait des prisonniers en tenue orange même en centre-ville). Après, on peut se poser quelques questions quant à certains choix esthétiques dans les niveaux (comme par exemple ces immenses pierres bleues dans l’infirmerie de la prison que vous pouvez voir dans le screen juste au dessus, alors que le reste du bâtiment est fait de béton), mais dans l’ensemble, dire que le jeu est immonde à regarder serait purement démago. Ou alors il faut avoir connu le jeu vidéo avec les consoles de septième génération.

 

La bande-son est un des points forts du jeu : on a des musiques bien léchées, assez jazzy mais tout en gardant un peu de folie typique aux musiques des jeux de plate-forme de la fin des années 90, avec des bruitages loufoques en fonction des actions qu’on fait. La musique sait se faire discrète, ce qui fait que les boucles qu’on entend ne nous marqueront pas, mais ne resteront pas nos têtes avec de l’agacement comme c’est un peu trop souvent le cas avec certains jeux qu’on a pu voir dans les loose tests.

La prise en main de Blues Brothers 2000 est assez classique pour de la plate-forme : A pour sauter, B pour donner un coup de poing, L pour s’accroupir, Z pour faire un saut chargé (une fois qu’on est en l’air bien sûr), et le stick analogique (uniquement) pour se déplacer (les touches jaunes C permettent de gérer la position de la caméra). Pas de souci apparent du coup ; mais juste en surface, car la prise en main est capricieuse, imprécise avec des sauts qui ne sont pas dosés comme on le voudrait, des coups de poing qui ne partent pas là où on voudrait à cause de déplacements imprécis, le tout saupoudré par une caméra plus que capricieuse qu’elle soit en active ou en passive, gâchant une bonne partie de la zone d’action qu’on souhaite avoir… Bref, on devient très vite frustré voir même énervé quand on joue à ce jeu, tout simplement parce que l’un des points les plus importants du jeu de plate-forme, la fluidité (voir même la précision), est juste jeté en pâture dans les fameuses phases de plate-forme. Et puis le comble, c’est quand après une chute de plus de deux mètres, on se casse la figure (sans perdre de vie certes) et on perd un temps fou à se relever, nous rendant vulnérable surtout quand on est dans une zone où les ennemis sont nombreux.

 

Grossièrement, le jeu reprend l’histoire du film, sorti deux ans avant. On commence en prison, seul, et il va falloir s’en évader et reformer le groupe, qui a été éparpillé par des personnes mal intentionnées. Pour cela, il faudra se faufiler mais également participer à quelques mini-jeux incorporés directement au jeu de base, comme diriger un fou, actionner des buzzers dans l’ordre ou apprendre une chorégraphie à la Parrapa the Rapper, et bien entendu tout ce qui relève de la plate-forme classique (trouver son chemin, actionner des boutons pour ouvrir des portes, battre des boss…). Mais du film, on ne retiendra que l’évasion de la prison, Chicago et les personnages principaux, le jeu se limitant à quatre (mais gros) niveaux, pas mal de l’histoire du film est passé sous silence. Et surtout, c’est qu’on ne voit pas la Blues Mobile, un des « personnages » phares du film. Déception…

Une grande partie de la difficulté du jeu réside dans ses contrôles parfois approximatifs : c’est souvent qu’on se retrouve à côté d’un ennemi qui va nous frapper parce que le positionnement de notre personnage n’est pas nickel chrome en face de lui quand on veut lui donner un coup, ou parce que la caméra ne nous permet pas de centrer rapidement l’ennemi. Et pour les boss, il faudra savoir sacrifier de ses cœurs pour les battre, certains étant impossible à esquiver pour le commun des mortels, et sachant qu’ils ne sont vulnérables qu’une fois qu’ils ont essayé de nous attaquer… On perd souvent des vies, on ne peut sauvegarder qu’une fois une grande zone de niveau finie (on a des « checkpoints » au cours des niveaux, mais on ne peut pas y sauvegarder), mais ramasser 100 pièces (la monnaie est notre niveau de vie dans le jeu) en ramassant 100 centes, pour avoir un nouveau dollar. C’est d’ailleurs assez bête qu’une fois qu’on atteigne les 100 cts, on a notre nouveau dollar mais les cents continuent à grimper en 101, 102, 103… En tout cas, même sans changer de difficulté, le jeu demande une certaine rigueur dans les premières parties, et une maîtrise de cette prise en main fiévreuse et imparfaite.

 

Comme je l’ai dit il y a quelques lignes, le jeu dispose de quatre niveaux, divisés en plusieurs grandes parties avec des décors différents. Lorsqu’on est en phase de découverte de ces zones, il faut bien compter 30 minutes pour la finir (on passe sous la barre de la demi-heure quand on refait le sous-niveau), il faut donc compter plus d’une heure pour finir un niveau complet, et les deux derniers sont plus coriaces et exigeants. Comptez bien quatre heures de calvaire pour finir le jeu quand vous ne l’avez pas déjà terminé, et enlevez une heure une fois que vous le connaissez. Un mode deux joueurs est présent, mais ne permet que de jouer aux jeux de rythme qu’on croise dans le jeu, à savoir les phases à la Bust-a-Groove.

Verdict : quand on sait que Blues Brothers 2000 est sorti deux ans après la sortie du film à cause d’un développement chaotique, on ne pouvait pas s’attendre à un jeu digne de ce nom. Plus proche du film peut-être, mais il aurait fallu que les développeurs aillent au cinéma.

bigvilo


Retrouvez l’émulateur et la rom du jeu sur Nintendo 64 chez notre partenaire

 

Emulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/n64/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/n64/Blues%2520Brothers%25202000/

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