Éditeur : LJN
Année : 1992
Support : Nintendo NES
Sarah Connor ?! Tout adepte de films de science-fiction ou même d’adeptes de films des années 80 se souvient de cette phrase, et du film dont elle provient. Oui, Terminator, LE film (plus que Conan le Barbare) qui a révélé un certain Arnold Schwarzenegger au monde, ce Monsieur Muscle au visage froid typique des germaniques (oui, gros cliché) transformé en machine de guerre limite invincible qui part dans le passé (le présent à l’époque du film) pour éliminer la mère du futur chef de la rébellion humaine contre l’armée des machines qui domine la Terre après le Jugement Dernier, avant que celle-ci n’ait son enfant. Mais en faisant cela, SkyNet, l’entité informatique responsable de la prise de pouvoir des robots, va indirectement créer John Connor…
Le pitch, tout le monde le connaît. Et tout le monde sait également qu’il y a eu une suite qui a eu un énorme succès et qui, plus de 25 ans après sa sortie, est toujours aussi bluffant au niveau de sa réalisation. Je vous conseille donc fortement d’aller voir ces deux chefs-d’œuvre de James Cameron et du film américain de la fin des années 80 / début des années 90. Par contre, ce que je vous déconseille si vous les avez apprécié, c’est de jouer à Terminator 2 : Judgement Day sur NES !
Terminator 2 : Judgement Day est un jeu d’action sorti sur NES (et sur pas mal d’autres supports de l’époque). On y incarne le T-800, autrefois ennemi de Sarah, qui va devoir défendre John Connor, futur chef de la rébellion contre SkyNet, du T-1000, un nouveau Terminator fait en métal liquide. Il faudra donc retrouver l’adolescent et éviter de se faire terminer par les différents ennemis pour que l’espoir continue de vivre.
Graphiquement, Terminator 2 (que nous appellerons T2) est tout à fait honorable pour de la NES. Suffisamment détaillés pour qu’on reconnaisse bien les lieux et les personnages liés au film, le jeu est loin d’être une atrocité. Les décors sont variés, il n’y a pas de lassitude à ce niveau, on passe d’un niveau d’action à une course contre la mort en moto, à un niveau à étage avec de l’exploration. Même les passages avec des illustrations pixélisées avec les héros de T2 entre les niveaux sont assez réussies ! On peut juste lui reprocher, si vraiment on est tatillon, des couleurs bien souvent ternes ; mais ça va de pair avec l’ambiance du film, où finalement, seul le passage où le T-800 doit récupérer John à moto est clair (mais très gris)… comme dans le film.
Si graphiquement, on reste dans l’esprit du film, au niveau sonore, le jeu s’en sort moins bien. Les musiques ne rappellent pas vraiment la bonne bande-son du film, on se retrouve avec des boucles chiptunes de qualité moyenne à bof, sans être une plaie, on cherchera quand même à ne pas trop les entendre pour ne pas qu’elle prenne trop le cerveau ; elles ne resteront pas dans la tête car aucune n’est marquante, enfin sauf si pour vous un bourdonnement en fond peu devenir une musique et non pas un bruit énervant. Oubliez donc la célèbre musique d’intro du film qui vous en fait hérisser les poils des bras et des fesses : on peut éventuellement entendre quelque chose qui y ressemble lors de la cinématique d’intro de la partie par ses bruits de tambours, mais on est à des années-lumière de l’original, même avec un équipement aussi limité. Les bruitages sont dignes d’une NES, pas exceptionnels, mais faisant très bien le boulot.
T2 reprend la base de la plupart des jeux d’action de l’époque, à savoir la touche A pour sauter, et B pour attaquer au poing ou avec une arme si on a assez de munitions. La flèche du haut permet de passer une porte quand on se trouve à son niveau, mais également d’orienter son fusil vers l’arrière pour tirer lorsqu’on est sur la moto lors du deuxième niveau du jeu. Les sauts sont fluides, bon, il n’y a pas de précipices dans le jeu, donc ça aide à ne pas pester dessus !
On commence sans arme dans le jeu, et on peut-être amené à le redevenir si on utilise toutes ses munitions dans un niveau sans retrouver de recharges. Et à vrai dire, lorsque l’on doit se taper à main nue, l’allonge de notre machine est assez faiblarde, et les coups ne permettent pas d’attaquer plusieurs ennemis en même temps, comme dans certains beat’em all (ou même jeux d’action en général), et on perd de la vie facilement (notamment dans le premier niveau, où on ne peut pas trouver d’item de vie). Mais bon, au niveau de la perte de vie, on ne peut pas faire mieux que le niveau en moto, où là par contre la précision au millimètre est importante ! En effet, si vous ratez ne serait-ce d’une petite soudure de robot le passage parfait des grillages avec votre moto, vous êtes bon pour perdre toute votre vie et recommencer le niveau depuis le début. Si en plus vous n’arrivez pas à gérer le tir vers l’arrière tout en vous dirigeant pour éviter de vous prendre une épave de voiture, votre sort sera identique. La prise en main sera rageante sur ce niveau comme pas possible, mais pour le reste du jeu, c’est honorable avec une manette simpliste comme celle de la console.
Le jeu reprend les grandes lignes de l’histoire du film, à savoir incarner le T-800 envoyé du futur pour sauver John Connor du T-1000 qui cherche à tout prix à l’éliminer. On passera par le célèbre passage du bar et des bikers, la course poursuite moto contre 3,5T, le passage dans l’hôpital psychiatrique, les locaux de Cyberdine et la fonderie, pour un affrontement final contre le Terminator en métal liquide. Le jeu est entrecoupé de petites cinématiques fixes sous-titrées pas trop mal, histoire que l’histoire suivent bien son cours malgré les ellipses faites par le jeu. Du jeu à licence classique, même si là on est au dessus du lot pour l’histoire, car on ne fait pas tout une salade sur un passage qui dure quelques secondes dans le film, mais plutôt sur les points importants et réellement adaptables en phase jouable.
Alors en lisant ce test, vous êtes en droit de vous demander pour le moment « pourquoi ce jeu serait un loose test » ? C’est légitime, et voici enfin le point noir du jeu, qui vous fera rager pendant des heures et des heures, des jours et des jours, et même année après année : la difficulté. On nous aguiche d’abord avec un premier niveau d’action classique, avec un boss en fin, et puis on nous donne un deuxième niveau qui change de façon de jouer, et qui en plus s’avère extrêmement punitif. On perdra les quelques vies qu’on a à notre disposition sur la première porte grillagée, sans trop comprendre pourquoi on meurt (surtout avec une machine de guerre très difficile à terminer). En fait, ça passe au pixel près, il faudra donc recommencer encore et encore avant d’avoir le petit coup de chance qui vous fera hurler de joie. Sauf que, sauf que… un semi-remorque arrive juste après, et que vous avez l’impression que la moto ralentit… jusqu’à toucher le camion, synonyme également de perte d’une vie. Et hop, on recommence ! Oui, bienvenue dans ce qui va être votre enfer pendant de longues heures, ce passage plutôt cool dans le film qui est un véritable calvaire bien long (par rapport à la difficulté) pour ceux qui iront jusqu’au bout. Et donc pour info, une fois que le camion apparaît en bas à gauche de l’écran, il faut appuyer sur la flèche du bas, tirer en continue jusqu’à ce que la moto reparte ; mais parfois ça ne suffira pas si vous n’êtes pas bien face de la cabine du camion. Et pour les niveaux suivants, la difficulté diminue grandement, mais l’exploration sera de mise, surtout que le T-1000 est de la partie, qu’il est puissant et très rapide, en plus des ennemis maintenant armés et des tourelles avec leurs tirs qui rebondissent au sol. Et bien entendu, vous avez quatre vies, et impossible d’en récupérer…
Le jeu se compose de cinq niveaux, assez rapides à faire si on les connaît bien entendu, mais qui peuvent durer sur la longueur, notamment quand on doit chercher des cartes d’accès ou des objets à éliminer. Du fait de la difficulté du deuxième niveau, vous ne finirez pas le jeu du premier coup, ni du deuxième d’ailleurs. Et encore moins du troisième, mais éventuellement qu’au quatrième vous irez légèrement plus loin. Bref, ce jeu vous demandera de longues et répétitives sessions de jeu avant de voir des niveaux différents, ce qui fait que la durée de vie n’est pas reflétée par le nombre de niveaux un peu juste. Mais le jeu peut se finir en une heure… pour les plus hardcores et les plus déterminés des joueurs.
Verdict : Terminator 2 : Judgement Day n’est clairement pas le pire des jeux adaptés d’un film à succès, mais c’est sans doute celui qui apporte le plus de crises de nerf.
bigvilo
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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/nes_famicom/