[LOOSE TEST] Star Wars: Masters of Teräs Käsi

Éditeur : LucasArt

Année : 1998

Support : Playstation

Star Wars, quel univers magnifique quand même… George Lucas a réussi en quelques films a créé un monde quasi infini de mythologies, de technologies et de noms qui sortent plus que de l’ordinaire. Rendez-vous compte : on peut s’appeler Lango sans se faire martyriser dans la cours de récré ! Et puis le scénario, les effets spéciaux avant-gardistes pour l’époque, les décors… Je ne vais pas enfoncer des portes ouvertes, Star Wars est une pure réussite, et pour prouver qu’on peut toujours aller plus loin avec cette licence, une nouvelle trilogie est en train de sortir…

Mais ne parlons pas de choses qui fâchent. Enfin si, on y viendra, car Star Wars est tellement vaste que des films, des séries ou des dessins animés ne suffisent pas pour combler de nombreux points importants de l’histoire de cette galaxie lointaine, très lointaine. Un an avant la prélogie, cette nouvelle trilogie aux superbes effets spéciaux mais au scénario et aux attaques spatiales assez creux, un nouveau jeu inspiré de la première trilogie arrive sur Playstation. Encore un c’est vrai, car même si les films datent d’une décennie, les jeux sur la licence sont légions dans les années 90 et sur la console de Sony. Mais cette fois, on abandonne les attaques de vaisseaux pour détruire l’Etoile Noire ou mettre fin à la domination de Palpatine ; non, cette fois, on se retrousse les manches, on pose les sabres lasers et autres blasters et on va se taper à la régulière avec Star Wars : Masters of Teräs Käsi.

Star Wars : Masters of Teräs Käsi est un jeu de combat en 3D sorti sur Playstation en 1998. Dans ce jeu, on pourra incarner un des huit personnages (plus deux à débloquer) issus de l’univers de la Guerre des Etoiles. L’Etoile Noire a été détruire (on se situe donc juste après l’épisode IV, le premier film, suivez donc un peu), et l’Empereur exige des représailles contre Luke Skywalker qui l’a détruite. Palpatine engage Arden Lynn, une mystérieuse assassine, pour éliminer le Jedi. Le groupe de rebelles découvre ce plan, et décide d’affronter l’assassin selon la règle du Teräs Käsi, un style de combat sans arme.

1998, c’est un peu la période que beaucoup de programmeurs 3D voudraient oublier. Pourquoi ? Parce qu’à cette époque, il y a eu de très bons jeux réussis graphiquement (Resident Evil 2, Xenogears, Radiant Silvergun ou encore Ocarina of Time), mais également une pléthore de jeux faits avec une 3D bancale au mieux, vomitive au pire. Teräs Käsi se situe dans la deuxième catégorie : animations sommaires et peu fluides (alors que tout a été capturé via le motion capture!), décors bien souvent trop vides (bien que nombreux et avec quelques références aux films) et couleurs bien trop sombres, même lorsque l’on se bat sur Hoth. Les personnages sont modélisés avec 1200 polygones chacun, afin que les attaques et les comportements soient plus détaillées, mais il n’en est rien, on a plus l’impression de revenir 3-4 ans en arrière quand les jeux de combat 3D étaient encore incertains dans leur manière de faire, et avec une modélisation très bancale. Et ce ne sont pas les attaques qui donnent l’impression d’être exécutées en slow motion avec un petit pétard mouillé comme effet visuel. Et quand on rajoute les armes au milieu du combat, ça ne donne pas plus d’envergure au perso. Bref, c’est moche, c’est très peu charismatique (un comble pour la licence!), ça ne donne pas envie et ça donne surtout l’impression que le jeu a été fait à la va-vite.

 

Même si la patte Star Wars, et notamment la patte de John Williams, est extrêmement présente par des musiques présentes également dans les films (le générique d’introduction, la marche de l’Empereur…), les musiques spécialement créées pour le jeu sont parfois inégales, et au mieux, n’arrivent pas à égaler certaines musiques déjà existantes. On peut trouver des thèmes qui ressemblent à certains présents dans les précédents films (voir qui arriveront dans les trois films suivants, comme une musique faisant penser à un éventuel thème de Coruscant), mais la plupart sont bien souvent mal construits ou mal pensés. C’est bien dommage, car c’est bien souvent la bande-son des jeux Star Wars qui sauvent les épisodes moyens, là c’est limite.

La prise en main de ce jeu de combat est tout à fait classique ou presque pour un jeu du genre : deux boutons alloués aux coups de poing (carré et triangle), deux aux coups de pied (X et O) et bien entendu le stick analogique pour bouger. Ou peut également faire des déplacements sur les côtés en appuyant sur L1 et L2, alors que R2 sert à dégainer ou ranger son arme. Des attaques plus puissantes peuvent être utilisées en remplissant sa jauge de Force, présente en bas de l’écran. Alors on n’utilise pas vraiment la Force, c’est juste un prétexte pour une barre de super pour sortir un finish move puissant.

Sauf que ces prises puissantes seront assez rares car difficiles à exécuter, les seules que j’ai réussi à sortir étaient le fruit du hasard total. Les attaques sont répétitives et assez semblables d’une personnage à l’autre, à se demander si seuls les armes diffèrent selon la sélection du héros. Les déplacements sont ultra-lents, ne donnant aucun rythme au combat, comme si Jabba s’était mis à attaquer lui-même (alors qu’on se retrouve essentiellement avec la fine crème des personnages athlétiques de la série). Même les sauts sont d’une lenteur incroyable!Au final, on se retrouve à ne faire qu’une alternance de coups de poing et de pied, d’attaques au sol pour continuer à drainer l’énergie de l’ennemi après l’avoir fait tomber, voir de l’amener vers les bordures de la zone de combat pour le faire tomber si le combat tourne en sa faveur. Pas de quoi sauter de son canapé après une manche épique (puisqu’il n’y en aura pas).

 

La licence dispose d’un univers vaste et de possibilités infinies comme je vous l’ai dit plus tôt dans ce test, mais Masters of Teräs Käsi en a décidé autrement. Alors on a une position temporelle (après la destruction de la première Etoile, donc entre l’épisode IV et V), un nouveau personnage (Arden Lynn, chasseuse de primes), mais finalement un scénario très simple et limite incompréhensible (dans le sens où ce n’est pas possible d’avoir ça avec un tel passif) : l’Empire engage une chasseuse de primes pour se venger de la destruction de l’Etoile Noire (ou Etoile de la Mort si vous n’avez pas vu le premier doublage de SW) par l’Alliance Rebelle. Bon, connaissant Palpatine et son bras droit Vador, pas vraiment besoin d’utiliser une personne extérieure pour faire pression sur les Rebelles, la mainmise sur le Sénat et une éventuelle attaque d’une planète pacifique suffit pour se venger pépère. Et en plus de ça, les affrontements se feront via l’art martial Teräs Käsi, qui consiste à s’attaquer sans utilisation de sabre laser ou de pouvoirs liées à la Force. Autant dire : du foutage de gueule quand on voit que l’Empereur n’hésite pas à utiliser des coups pas très réglo pour piquer les alliés de la liberté.

Les premières parties seront assez difficiles du fait de la lourdeur, de la lenteur et du manque de coups puissants sortables. On priera souvent pour arriver à faire sortir son adversaire de l’aire de combat, ou pour jouer la montre. Mais les parties passent et on comprend qu’il faut bien bourriner les touches d’attaques standards en évitant de tomber, car l’adversaire réussi chacun des coups vers le sol qu’il porte. Alors on peut bien entendu modifier la difficulté de l’ordinateur, mais passer en mode facile ne facilitera pas l’exécution des coups puissants et donnera une impression de rigidité jamais vue vu que l’ennemi n’est plus souvent enclin à se déplacer pour vous attaquer. Quant au mode difficile… Si vous aviez du mal au début, vous en aurez encore plus, même en maîtrisant certaines attaques ! Malgré tout, voir les fins en FMV de certains persos sera possible pour qui est assez patient.

 

Plusieurs modes de jeu sont proposés pour une durée de vie importante : tout d’abord le mode arcade, pour se taper contre une série de personnages définie, afin d’avoir la fameuse cinématique de fin. Il est également possible de jouer en Versus contre l’ordinateur ou contre un ami en match simple, pour des parties loin d’être endiablées. Un mode Survival est également présent, pour voir à combien d’ennemis vous pourrez survivre en regagnant peu de vie entre chaque combat, un mode en équipe où vous pouvez choisir quatre combattants pour en affronter quatre autres sur le principe de l’élimination en regagnant un peu de vie comme en Survival, et un mode Practice pour vous entraîner à sortir certains coups (ça peut servir si vous voulez avoir un meilleur niveau que moi). Les modes de jeu sont donc classiques mais bien présents pour proposer une approche un peu différente de chaque partie, et proposer un peu de replay value. Mais la durée de vie était déjà faite avec un titre aussi lent dans sa façon de jouer !

 

Pour finir, petite note sympa : durant les temps de chargement entre les combats, un décompte apparaît pour vous dire dans combien de temps il finit, c’est plutôt sympa !

Verdict : Star Wars : Masters of Teräs Käsi est l’exemple même du jeu où introduire Star Wars dans le nom n’en fait pas un bon jeu.

bigvilo

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