Éditeur : Universal Gamex
Année : 1983
Support : Atari VCS 2600
Les plus anciens (enfin, pas forcément anciens, ceux qui ont la trentaine quoi) doivent se remémorer de manière nostalgique les dimanche soir en deuxième voir troisième partie de soirée des films érotiques de M6. Il faut se remettre dans le contexte : à la fin des années 90 – début 2000, Internet est lent comme un mulet bien chargé, les sites avec des vidéos se comptent sur les doigts d’une main et sont bourrés de virus bien filous et pour avoir une certaine qualité dans ce qu’on regarde pour se rayer le casque, il faut avoir un décodeur Canal+ et être au garde-à-vous le premier samedi du mois après l’émission de Philippe Vandel. Après, il y avait toujours les magazines en haut des gondoles des presses, mais ça laisse des preuves qu’on ne peut que difficilement jeter dans les toilettes sans appeler le plombier. Mais bon, maintenant avec l’ADSL voir la fibre, c’est la foire à la saucisse, je ne vous fais pas de dessin quant à tout ce qu’on peut trouver facilement sans avoir à débourser un seul centime.
Alors pourquoi je vous parle de tout ça ? Non pas parce que j’essaye de faire de la publicité pour quelques sites de streaming, pour Familles de France ou pour une boite de production de films pour adultes, mais pour vous parler d’une époque où c’était encore plus difficile que ça : le début des années 80. A cette période, pas de chaîne cryptée, encore moins d’Internet, quelques brides de chats coquins avec le Minitel, quelques magazines et des cinémas spécialisés avec des sièges un peu collants de la veille. Mais un support permet également de voir des phallus en érection, et est l’un des plus inattendus : le jeu vidéo. HOP HOP HOP ! Pas de jeux de chez Mystique, je vous ai vu venir, je l’ai promis (même s’il y a eu une légère entorse) et je ne ferai plus d’article sur un jeu de cet éditeur. Par contre, je n’ai pas dit que je ne ferai plus de tests sur un jeu pour adulte sur Atari VCS, édité par Universal Gamex, comme par exemple X-Man.
X-Man est un jeu d’Atari VCS 2600 sorti en 1983 (l’année du fameux crash), qui n’a rien à voir avec les X-Men. Dans ce jeu où l’on incarne un homme nu en érection, il va falloir parcourir un labyrinthe pour accéder à la chambre d’une femme de petite vertu et lui donner du plaisir avec votre engin. A chaque niveau, une nouvelle position. Mais attention aux ciseaux, aux crabes et aux dentiers qui en veulent à votre bout !
Bon… Encore une fois, je me trouve bien embêté, car parler des graphismes d’un jeu d’Atari 2600… J’ai vraiment l’impression de me répéter. Couleurs criardes, parfois mal choisies (enfin, pas pour les moments d’intimités) et animations simplistes. Mais… Quelques efforts ont été faits pour que les adolescents en mal de films de Vanessa Del Rio puissent tout de même avoir envie de continuer à jouer. Tout d’abord, cette petite scène lors du démarrage du jeu où l’on peut voir une femme nue suivie d’un homme en érection attire l’œil (un peu moins l’arrivée de la paire de ciseaux pour couper zézette). Mais X-Man ne s’arrête pas là, et propose un personnage constamment en érection dans ses labyrinthes tortueux ; ce qui est d’ailleurs étonnant, c’est que son phallus est aussi long que son bras une fois vu de dessus, bravo monsieur. Il faudra d’ailleurs y faire attention, car votre engin peut heurter les murs avant vos jambes, heureusement sans conséquence sur vos vies.
J’ai clairement passé le côté simpliste des graphismes de la phase du jeu en labyrinthes (simples sur le papier, mais avec un ennemi aux trousses, les zones pour se cacher sont assez réduites) pour parler plus du côté sexuel vous l’aurez compris. Mais ce que je ne vous ai pas encore parlé, ce sont des graphismes assez détaillés des phases à caractère pornographique une fois que vous avez atteint la porte d’entrée de votre promise. Détaillées pour l’époque hein, ça reste très moche et loin du standard de l’arcade, même si en arcade on ne trouvait pas vraiment ce genre de jeu ! Vous verrez un peu plus tard que vous serez récompensé par des phases de missionnaire, de levrette et de fellation (avec creampie). Ca pourrait prêter à rire pour aujourd’hui, surtout quand on compare à ce qu’on a pu voir dans le jeu vidéo depuis la Playstation 2, mais imaginez pour l’époque, un jeu où l’on peut voir un rapport sexuel virtuel, ça se rapproche de ce qu’on peut faire avec une casque de réalité virtuel aujourd’hui ! Oh, ne me dites pas le contraire, on sait tous que ça ne sert qu’à ça !
Pas de musique dans le jeu, il faut dire que la console arrive difficilement à sortir quelques bips de temps en temps quand on heurte un mur ou quand on arrive à jouir à la fin d’un mini-jeu. A noter, bien qu’absolument monstrueuse pour les joueurs de notre époque, cette sonorité qui monte crescendo en fonction de la barre de va-et-vient, jusqu’à l’apothéose, identique au bruit de la destruction du véhicule dans Pole Position…
Le jeu se joue uniquement avec le stick de la manette, le bouton étant inutile. Attention à bien arriver au bout du chemin ou de l’intersection avant de changer de trajectoire, le jeu n’étant pas très permissif au niveau du placement, auquel cas vous resterez bloqué dans le coin que vous occupez. Et ça peut vous coûter une vie, car les ennemis sont rapides et plutôt intelligents (contrairement à ce qu’on pourrait penser dans un tel genre de jeu). Donc, tant que l’ennemi est loin, n’hésitez pas à prendre un peu votre temps pour marquer un arrêt propre à un angle et repartir de plus belle, vous pourriez gagner du temps. Par contre, il faudra faire preuve de plus de dextérité une fois qu’il sera à vos trousses et que vous ne serez plus très loin de la porte d’entrée.
La seconde phase de jeu utilise également uniquement le stick, et se limite même aux mouvements gauche-droite. Après, il faut garder le timing pour faire monter la barre et finir avant qu’il n’y ait plus de points à gagner. Pas forcément simple au stick, si vous avez une « manette » sortie plus tard, ça peut se faire un peu plus aisément.
Principe du jeu simple et assez loufoque : aller au bout du labyrinthe où se trouve la porte d’une jeune femme en manque d’amour pour la combler. Mais il y a forcément un « mais », et il est représenté par trois types d’ennemis que sont les ciseaux, un dentier et un crabe (qui ressemble plus à une paire de menottes) et qui seront la pour couper votre appareil génital. Il faudra donc les esquiver en vous cachant dans une zone du dédale et foncer vers l’arrivée. Et bien sûr, comme vous l’avez compris, la récompense est une phase de coït avec une jeune femme nue. Imaginez si on sortait un pitch du genre de celui de X-Man aujourd’hui… D’ailleurs, sa sortie assez confidentielle et le crash du jeu vidéo de 1983 lui a sans doute permis de ne pas se prendre une tannée par pas mal d’organisations de familles.
La difficulté est réglable comme tous les jeux de la console, et même en difficulté classique, le jeu n’est pas évident lors des premières parties. Même à la première marche de difficulté, il faudra apprendre rapidement où se mettre pour semer l’ennemi et y atteindre suffisamment rapidement pour ne pas perdre une vie (en sachant que les déplacements ne sont pas forcément aisés, voir plus haut). Après, les patterns sont simples comme bien souvent sur les jeux de la console, et en recommençant les mêmes cartes plusieurs fois, on devine où il faut aller ; reste que l’ennemi est plus rapide que notre membré, donc un trajet presque parfait sera de rigueur, notamment sur les derniers niveaux.
Quant à la durée de vie, une fois les patterns assimilés, on peut le faire en moins de dix minutes. Honnêtement, pour un jeu de la console, ce serait presque un exploit ! Mais c’est essentiellement dû aux phases sexuelles du jeu, qui durent une trentaine de secondes environ ; les niveaux assez tortueux bien que lisibles aident également. On dénombre un total de quatre positions, ou plutôt trois plus un mix des trois à la fois, donc quatre niveaux pour terminer un loop. Après, mis à part une recherche de la performance et d’un excellent score sur un jeu qui ne le mérite pas, il y a peu d’intérêt à continuer, les niveaux étant les mêmes…
Conclusion : X-Man, c’est un peu comme si on vous pinçait les glaouïs : au début, la vue d’une main qui s’approche de notre entrejambe peut nous exciter, puis quand on a compris que c’était pour notre mal, on a que nos yeux pour pleurer.
bigvilo
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Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/atari_2600/