Éditeur : Global Star Software
Année : 2004
Support : Gameboy Advance
S’il y a bien un genre de jeux qui s’est démocratisé depuis le début des années 2000, au point que chaque nouvel épisode des dernières grosses licences est un événement même pour ceux qui ne jouent pas aux jeux vidéo, c’est bien le FPS, le jeu de tir à la première personne. Débarqué comme un cheveu sur la soupe en 1992, Wolfenstein 3D vient poser les bases de ce nouveau genre, où le héros c’est le joueur, puisqu’on ne voit pas le personnage du jeu, juste ses mains et son arme, et il va falloir aller casser du nazi. Bon nombre de jeux du genre sortiront dans les années 90, comme DooM, Quake, GoldenEye 007 (le premier vrai FPS pour console de salon, une réussite qui plus est), Half-Life, Medal of Honor… jusqu’à l’arrivée dans les années 2000 des deux nouvelles références du genre que sont Call of Duty et Battlefield, sans oublier Team Fortress et Counter Strike pour le jeu en ligne. Bref, des monstres, des nazis, des zombies, parfois les trois en même temps, et bien entendu plus récemment des armées de soldats utilisant des technologies avancées.
Mais au milieu de tout ça, il y a un héros musclé aux allures de personnage de bande-dessinée, qui ne cherche pas à faire dans le scénario fidèlement historique, ni dans l’ultra-sanglant, mais qui a envie de dézinguer des monstres en traversant le temps : Sam Stone, dit « Serious« Sam. Il commence ses aventures en 2001 sur ordinateur avec Serious Sam : Premier Contact, puis s’exportera sur console de salon… et également sur la console portable de la première partie des années 2000, la Gameboy Advance. Oui, un FPS sur une console qui a du mal avec la 3D, ça nous donne un truc pas très sexy comme Serious Sam Advance.
Serious Sam Advance est un jeu de tir à la première personne sorti en 2004 sur Gameboy Advance. Dans ce jeu, on incarne Sam « Serious » Stone, qui va devoir voyager dans le passé et plus précisément dans l’Egypte Ancienne et la Rome Antique pour mettre fin aux plans de Mental, un scientifique qui a réussi à contrôler le temps mais également des créatures avides de sang. Il faudra voyager au travers des douze niveaux pour contre-carrer ses plans et faire en sort e que l’Histoire reste telle qu’elle est.
Proposer de la full 3D qui ne soit pas isométrique sur une console comme la Gameboy Advance est un tour de force. Malheureusement, ça ne paie que très rarement, le rendu est souvent catastrophique, surtout quand on regarde ce qu’il se passe sur les consoles de salon en même temps. Serious Sam Advance ne déroge pas à la règle, on a l’impression de revenir plus d’une décennie en arrière avec un certain Wolfenstein 3D. Certes, à l’époque ce titre proposait quelque chose de nouveau, mais au milieu des années 2000, c’est juste infecte et illisible (surtout compte tenu de la taille de l’écran). Des décors flous et moches, des ennemis aux contours indéfinis qui ne sont qu’un amas de pixels colorisés avec une palette mal choisie, tout comme celle des niveaux, beaucoup trop flashy pour un FPS. Comble de l’absurdité, le jeu saccade très régulièrement dès qu’il y a deux ennemis en même temps sur l’écran et que les tirs commencent à fuser, au point d’avoir des chutes de framerate très importante, alors qu’il faut qu’il reste constant pour ce genre de jeu, afin de rester constamment dans l’action. Même les items nos armes sont hideux, absolument rien n’est bon à sauver graphiquement dans ce jeu, à part peut-être la carte des niveaux en attendant de passer au briefing suivant, et encore, c’est vraiment pour trouver quelque chose à sortir de cette débandade.
Ecouter les musiques de ce jeu est à peu près aussi agréable que de se mettre un kilo de poil à gratter dans le caleçon : ça démange les oreilles, ça ne devient plus drôle très rapidement et c’est très désagréable. Et en plus de ça, on a l’impression d’entendre toujours la même au fur et à mesure des niveaux, tant elles se ressemblent dans leur médiocrité. Les bruitages s’en sortent à peu près, sans être très réalistes. Après, il faudra s’y faire, entendre les suicidaires sans tête hurler à la mort en vous fonçant dessus deviendra vite lassant.
Malgré un nombre de boutons limité sur la console, Serious Sam Advance s’en sort pour ce qui est répartition : on bouge avec les flèches avant et arrière, celles de droite et de gauche permettent de tourner sa visée, L et R pour faire des pas de côté, A pour tirer et B pour changer d’arme. On ne s’occupe pas de recharger ou de sauter, ce qui est d’ailleurs très dommage pour ce dernier point, même si les niveaux sont faits de telle sorte qu’il ne soit pas nécessaire de la faire pour ne pas se sentir frustrer de ne pas pouvoir faire un cut dans le niveau. Dit comme ça, on pourrait croire que tout se passe bien, mais en fait absolument pas. Le personnage est assez lourd à déplacer, on se prend beaucoup d’éléments du décor, et la visée manuelle est ultra perfectible, au point qu’on abandonne l’idée de visée précisément un ennemi et qu’on attende simplement qu’il vienne devant notre viseur. A peine appuie-t-on sur une flèche directionnelle que le viseur change de direction comme si on avait fait un quart de tour sur soi-même, ce qui nous fait tirer dans le vent pendant que la bête s’approche et attaque. Même en utilisant les pas de côté, on reste très peu précis, donc à partir du moment où le réticule de l’arme change pour nous montrer que l’ennemi est à portée et dans le viseur, on ne bouge plus et on tire comme un bourrin. Enfin, comme un bourrin… Les armes qui ne sont pas automatiques ont une cadence de tir qui donne l’impression que même pour ça il y a une importante chute de framerate, on préférera bien souvent, à partir du moment où on possède suffisamment de munitions (qu’on peut ramasser dans les niveaux, et qui sont dédiées à chaque arme), les armes automatiques pour attaquer en mêlée. Mais attention à l’importante perte de balles à chaque fois…
Pour ce qui est de l’histoire, on n’est pas sur un scénario de blockbuster : Sam doit retourner à l’Antiquité pour arrêter les plans du machiavélique Mental qui a voyagé dans le temps avec des bestioles qui veulent éradiquer les humains. Accompagné de quelque touche d’humour lors des briefings, il suffit à faire en sorte qu’on comprenne pourquoi un FPS avec des armes contemporaines au temps des Pharaons. Sans se poser de question sur le pourquoi Sam a pu lui aussi voyager dans le temps, alors que c’est son ennemi qui a la machine qui permet de le faire.
Serious Sam Advance propose trois modes de difficulté : Touriste, Sérieux ! et Ca rigole plus ! Si le premier mode est presque une promenade de santé (si on enlève le côté visée catastrophique), les autres modes donneront un peu plus de fil à retordre, au point qu’une connaissance assez pointu de l’aventure soit nécessaire pour que le mode difficile ne soit pas une torture dès le premier niveau. Il est possible que le jeu ait pu gagner en accessibilité si… oui, la visée.
Le jeu dispose de douze niveaux : six en Egypte et six à Rome. Si les niveaux égyptiens peuvent se finir à chaque fois entre cinq et dix minutes, les niveaux romains sont souvent un peu plus longs. Et c’est amplement suffisant tant on est en face d’une purge. Le mode Touriste se finit en un peu plus d’une heure et demi normalement, en tenant compte du retry (on ne dispose que de trois vies, mais le jeu dispose d’un système de mot de passe). Pour les difficultés supérieures, il faudra s’accrocher une demi voir une heure en plus pour voir le bout de l’aventure. Mais en attendant, un mode multijoueur jusqu’à quatre avec le câble Link est disponible pour faire des Deathmatchs, en admettant qu’une autre personne que soi ait osé acheté le jeu.
Verdict : on dit bien souvent que le FPS est un genre qui doit se jouer sur ordinateur et pas sur console. Serious Sam Advance va dans ce sens, en soulignant qu’il faut encore moins y jouer sur console portable.
bigvilo
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