Date de sortie : 1994 [JAP/US/PAL]
Éditeur : Sega
Genre : Course
Support : MegaDrive
En 1992, SEGA et Namco, les 2 géants de l’arcade se livre une guerre technologie sans merci. Les innovations se succedent, l’une après les autre, c’est bien les salles d’arcade qui porte le jeu vidéo au début des années 90. Alors que la 3D a déjà fait son entrée dans les salles enfumées avec Winning Run [1988] de Namco et Hard Drivin de Atari [1989], SEGA lache sa pièce maitresse, le MODEL1. Le premier jeu utilisant ce système est Virtua Racing, jeu de Formule 1 en 3D polygonal epoustouflant et écrasant la concurrence sans aucune contestation possible, SEGA venait de franchir un cap tout simplement. Vu le succés rencontré, SEGA voit l’opportunité de faire l’impensable, l’impossible portage d’un jeu MODEL1 sur sa console de salon de l’époque, la MegaDrive avec ses 16 bits, ses 16 couleurs sur 512 et son incapacité à produire de la 3D nativement, du coup on y ajoute un peu de sorcellerie et on croise les doigts … pari réussi ?
Les jeux en 3D sur MegaDrive sont peu nombreux, Hard Drivin, Race Drivin, Corporation et quelques jeux d’avion / hélicoptère, le tout avec un niveau relativement faible, on peut le dire sans détour. La MegaDrive n’est donc pas faite pour la 3D, rien d’étonnant pour une console de 1988 avec une base de 68000 … Du coup, SEGA présenta à l’E3 de 1993 une puce additionnelle pour sa console 16 bits permettant l’affichage en « full 3D » sur ce support, ainsi débarqua le SVP [Sega Virtua Processor]. Un peu comme Nintendo et son Super FX, la puce sera intégrée à la cartouche de jeu, mais là où Nintendo s’arrête à 1000 polygon/seconde, SEGA en envoie 6500 ! Mais concrétement,en1994, au delà de cette guerre marketechnologique, que cela vaut il manette en main et les yeux sur l’écran cathodique de jouer au seul et unique jeu employant cette technologie : Virtua Racing.
Graphismes :
Je ne vais pas reprendre les chiffres plus haut, mais oui, c’est bien plus fluide en terme d’experience 3D que dans Star Fox par exemple, c’est donc un tour de force technique réussi par SEGA, tout simplement. Maintenant le manque de couleur est cruel et renvoie la MegaDrive à son age, en 1994, elle es dépassée techniquement sur ce plan et l’on le ressent un peu. Mais la complexité des décors, la vitesse d’affichage, de l’animation, les 4 vues jouables et interchangeable à tout moment, c’était un peu l’arcade à la maison, et on parle pas de NeoGeo là mais de borne qu’il est tout simplement impossible d’avoir chez soi à l’époque. Plein de détail comme l’herbe qui est découpé lors de notre passage sur le bas côté, les flammes qui sortent des pots d’échappement, la fumée qui apparait derrière les pneus en cas de freinage, dérapage, il y a même des dégats sur les éléments de notre Formule 1 en cas d’accident.
Alors cela manque d’éclat, de couleur, certes, mais remis dans le contexte, c’est exploit est juste incroyable de beauté. Quelle dommage de ne pas avoir vu d’autres titres se frotter à ce SVP [Sega Virtua Processor] … Puis vint la 32X et la Saturn, tout cela la même année que ce pauvre Virtua Racing version MegaDrive, mais cela n’entache pas sa réussite et la qualité du portage du point de vue graphique comme mentionné sur le paragraphe au dessus.
Musiques :
Pas de bande son à proprement parlé puisque les seuls morceaux que l’on peut entendre sont ceux entendus lors des arrêts au stand, pendant différent moment de la course ou pendant les menus, ce sont évidemment les même que dans la version Arcade [Merci Mr Takenobu Mitsuyoshi]. Pour le reste, on est sur du jeu de course, le son du moteur, des autres moteurs lorsque l’on dépasse les adversaires, les chocs, crashes. Tout cela est très fidèle à la version d’origine mais nous sommes sur MegaDrive, ne pas l’oublier, le processeur SVP n’ajoutant rien à cette partie, on reconnait ce bon vieux processeur MegaDrive. On retrouve aussi bien entendu les voix digitalisées bien connues de la version Arcade lors des passages aux Checkpoint ou encore sur la ligne d’arrivée. Encore une petite touche d’arcade à la maison en quelque sorte, contrat largement rempli donc.
Maniabilité / gameplay :
Très jouable, très fun, Virtua Racing, bien qu’approximatif, dispose de la même jouabilité [le volant en moins] que la version Arcade. C’est technique sans l’être … on s’amuse vraiment. La difficulté est croissante, sur les 3 circuits [seulement] disponibles, allant de facile à difficile en passant par le circuit intermédiaire. Comme la version d’origine donc, le contenu est réduit, très réduit dirons certains même. Oui 3 courses, c’est peu, SEGA a eu la bonne idée d’ajouter des modes de jeux à cette version 16 bits, on retrouve donc un mode « Time Trial » bien venu vu le type de jeu mais également un surprenant mode 2 joueurs en écran splitté.
La 3D reste fluide malgré l’affichage restreint, cela permet de se mesurer à un ou une amie sur l’un des 3 circuits. Ce mode est assez complet car l’on peut changer l’handicap des joueurs, le type de maniabilité. De quoi augmenter la durée de vie donc, même si cela n’explose pas les compteurs, nous sommes d’accord. SEGA visait avant tout le défi technique d’un tel portage et reste également une démonstration technologique, le contenu n’était donc pas la priorité. A noter également la présence de ralenti / replay en fin de course, avec des angles de vue pour mieux profiter de la 3D.
Scénario :
No comment.
Replay value :
Virtua Racing a forcément vieilli, la jouabilité et la technique datant du début de l’ère 3D moderne, mais on y prend du plaisir, clairement nostalgique mais le jeu est fun, même s’il est brouillon visuellement aujourd’hui. Ensuite le simple fait de brancher cette enorme cartouche dans sa MegaDrive, de voir le logo SEGA arriver en 3D, cette introduction tirée de l’Arcade … que du bonheur. Après ceux qui n’y ont jamais joué ne pourront peut être pas comprendre, il faudra alors juste resituer le contexte de l’époque, la guerre des 16 bits, l’arrivée de la 3D …
Anecdotes :
- Virtua Racing est le jeu le plus cher de la ludothèque MegaDrive, le surcoût lié au processeur SVP fait que l’on passe des 400 francs [60e] moyen à 600 francs [90e] … difficile donc pour une MegaDrive en fin de vie, malgré cela, le titre c’est bien vendu et sa cartouche à la taille et au format atypique laisse encore de bons souvenirs à ces acheteurs. En import c’était la folie, car aucun adaptateur ne le faisaient passé à l’époque, il fallu attendre une version mise à jour du MegaKey pour en profiter [et ajouter cela à la facture, de mémoire, dans les 1000 francs [150e] en tout …].
- Virtua Racing fonctionne sur la MegaDrive et la MegaDrive 2, mais pas sur la troisième version officielle, la Genesis 3 par Majesco en 1998. La version étant « low cost », il semblerait que le hardware ne supporte plus le processeur SVP …
- Comme indiqué plus haut, il n’y a qu’un jeu bénificiant de la puissance du SVP, et c’est Virtua Racing. Des rumeurs parlent bien sûr de Virtua Fighter, que l’on retrouvera sur 32X et Saturn mais aussi de Daytona USA, suite spirituelle de Virtua Racing dans les salles d’Arcade. Compréhensible vu le succès en déclin et le coût de production de cet prouesse technique.
- SEGA avait planifié la sortie du casque SEGA VR pour MegaDrive et bien entendu, Virtua Racing était compatible avec l’accessoire. En avance sur son temps comme bien souvent, SEGA a annulé la sortie du périphérique.
Conclusion :
Virtua Racing marqua un tournant [pour ne pas dire virage] dans le monde de l’Arcade 3D, il en est de même sur MegaDrive. Malheureusement il sera le seul représentant de sa race sur la console 16 bits de SEGA, c’est aussi pour cela qu’il faut l’aimer, c’est un cas unique, faisant cracher les tripes de notre MegaDrive à coup de steroide et écrasant techniquement la Super Nintendo. En plus c’est un excellent jeu, rapide, rythmé, l’impression de vitesse, l’Arcade à la maison [ou presque … je vous l’accorde] c’était quelque chose, cela avait un prix à l’époque également. Pour résumer, nostalgique ou non, ce morceau d’histoire vidéoludique est à posséder mais à jouer aussi.
Lenny
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