Date de sortie française : novembre 1990
Éditeur : Sega
Genre : Course Arcade
Support : Megadrive
Pour faire simple, à la fin des années 80, Sega fait parti des rois du jeu sur bornes d’arcade. Un paquet de leurs titres sont devenus cultes (Outrun, Zaxxon, Shinobi, Scramble Spirits, After Burner… pour ne citer qu’eux) et l’éditeur touche à tous les genres, sans sourciller et apportant même parfois des éléments révolutionnaires dans le jeu vidéo au sens large, tout en proposant des jeux qui visuellement décollent la rétine, surtout comparer à ce qu’il se faisait sur consoles de salon à l’époque.
Et pourtant, avec la sortie de sa nouvelle console surpuissante, la Megadrive, Sega va prendre le pari osé de sortir la suite de Hang-On, un jeu de moto qui a eu une énorme succès en salles, sur sa console, afin de s’en servir de vitrine technique et montrer qu’elle peut apporter des portages de qualité à la maison. Le résultat donne un Super Hang-On aux petits oignons.
Super Hang-On est un jeu de course de motos arcade sorti en 1990 en Europe sur Megadrive (89 pour l’Amérique du Nord et le Japon) adapté du jeu du même titre sorti en 1987 dans les salles. Le joueur pourra choisir parmi le mode Arcade, qui comme son nom l’indique est celui que l’on trouvait en salle, ou le mode Original, exclusif à la version console qui propose un contenu plus riche. Le but étant toujours de terminer la course en passant par des checkpoints pour ne pas que notre compteur de temps tombe à zéro.
Graphismes :
Alors certes, la comparaison avec la version arcade est assez difficile à tenir, notamment en ce qui concerne la sensation de vitesse liée au défilement des éléments de décor situés sur les côtés de la piste. Mais il n’empêche que le portage est d’excellente facture, avec des graphismes qui donnent presque l’impression d’être plus fin par moment (par exemple, le décor de fond qui pixelise un peu moins), de gros sprites aussi bien pour son pilote que pour les autres, et des changements de décors assez sympa et fluides. Alors oui, ce n’est pas très touffu niveau agencement des niveaux, on ne trouve des obstacles que très proche sur le bord de route mais rien quand on va plus loin, mais vu qu’on ne peut guère aller plus loin que deux-trois mètres en hors piste, ce n’est pas bien grave. Les animations de notre pilote sont bonnes et permettent de vraiment rentrer dans la course, on pourrait parfois se prendre limite au jeu de se pencher en même temps que lui dans les virages ! On peut également parler de la diversité des décors, de Paris aux pyramides d’Egypte, en passant par les campagnes américaines ou les montagnes du Tibet, tout est bon pour qu’on ne se lasse pas rapidement des pistes, et qu’on nous donne envie de découvrir ce que va être la prochaine zone, qui apparaît tous les deux checkpoints. Si Sega voulait une vitrine graphique impressionnante pour le lancement de sa console, le pari est tenu.
Musiques / bande-son :
Alors certes, ce ne sont pas les musiques d’un Outrun qu’on retrouve dans ce Super Hang-On, mais force est de constater que les quatre musiques de ce titre sont tout de même très agréable et resteront dans la tête du joueur une fois la partie terminée, et dans le bon sens. Fraîche, rythmée, donnant une impression de liberté, elles collent parfaitement au jeu et aux différents univers traversés.
Pour ce qui est des bruitages, pour aujourd’hui les vrombissements des moteurs peuvent paraître ratés, mais ils n’étaient pas si mauvais que ça à l’aube des années 90. On a même le droit à des crissements de pneus qui démarrent au bon moment dans les virages, accompagnés d’un petit nuage de fumée. Pas de quoi mettre en valeur le côté sonore de la console, mais la copie rendue est propre.
Maniabilité / gameplay :
Le jeu utilise très bien les trois boutons de la toute récente manette de Megadrive : B permet d’accélérer, C pour le turbo et A permet d’utiliser les freins. Attention, de base, la moto roule environ 80-90km/h même quand on ne touche à aucun bouton. L’accélération permet d’aller jusqu’à 280km/h, ce qui est déjà une belle vitesse, surtout dans les virages ! Mais le turbo permet de monter au delà de 300km/h (en combinant B et C en même temps une fois qu’on a atteint les 280km/h), idéal pour gagner un peu de temps en ligne droite et ainsi avoir une ou deux secondes de plus dans le total après un passage au checkpoint ; mais attention à ne pas être ralenti en touchant les bords de la route (ou en sortant carrément de piste) ou en touchant un adversaire, car le moindre changement de vitesse fait perdre le turbo.
Car oui, le jeu se joue avec des checkpoints (sauf pour le mode Original, voir plus bas), un après chaque passage de niveau dans un grand prix continental, rajoutant en général ce qu’il faut pour terminer une course plus une ou deux secondes de rabb’ en cas de décélération. Il faudra donc ruser et apprendre les tracés pour optimiser sa course et éviter les différents pièges, surtout que si vous avez toujours le même comportement lors d’une course, cette dernière ressemblera à la précédente, avec les adversaires qui seront au même endroit, vous provocant les mêmes difficultés. Donc oui, on est bien sur un jeu d’arcade avec de l’apprentissage de patterns par moment, et bien entendu du skill pour se sortir de certains virages qui n’ont pas été pris à la corde, et optimisation du turbo pour qu’on s’en serve aussi bien en ligne droite pour gagner du temps sur le chrono que dans les virages pour contrôler sa trajectoire grâce aux forces centrifuges et centripètes qu’il provoque.
Scénario :
Dans le mode Arcade, on a le choix entre quatre destinations pour faire notre Grand Prix : l’Afrique, l’Asie, le continent nord américain et l’Europe, chacun représentant un nombre de checkpoints à passer et une difficulté croissante du fait de la marge d’erreur de perte de temps qui s’amenuise au fur et à mesure des courses qu’on enchaîne. Le mode Original permet quant à lui d’enlever le minuteur qui diminue chaque seconde pour tenter de battre le record de temps de l’ordinateur sur des zones définies, et ainsi gagner de l’argent pour améliorer sa moto, la réparer et changer de staff pour avoir de meilleurs rendements. Attention toutefois : on commence avec une brêle qui a du mal à tenir la route, et qui a une accélération presque inexistante, mais également l’usure de la machine, notamment quand on se prend un élément du décor. Il faudra donc prendre en compte dans l’argent qu’on gagne les réparations et l’optimisation, car la remise en état n’est pas prise en compte entre chaque course. Ce mode là part d’un bon fond, mais on se lasse assez vite de ces courses qui changent assez peu et ne permettent pas de participer à un véritable championnat.
Replay value :
C’est assez facilement qu’on atteindra quelques checkpoints, même dans les modes les plus difficiles ; mais voir le bout d’une course nécessitera une certaine maîtrise. De ce côté là, Super Hang-On est fidèle à l’arcade, à savoir attirer le joueur lambda avec un début pas trop compliqué mais une suite infernale si on n’est pas préparé. Il faudra recommencer encore et encore avant d’arriver à la dernière zone qui elle même demande un certain doigté. Et une fois la ligne d’arrivée passée, on a une sensation de devoir accompli. Mais… il y a encore trois autres Grand Prix à gagner avec plus de passages de checkpoints donc plus de zones à connaître sur le bout des doigts avant de voir la coupe et vos fans qui vous attendent au bout de la route. Autant vous dire qu’il faudra passer un paquet d’heures pour voir le bout des quatre modes de difficulté du titre. Et si en plus, vous voulez vous essayer au mode Original, vous pouvez encore rajouter quelques heures, même si le fun sera un peu moins présent. A noter qu’il n’y a pas de mode deux joueurs.
Conclusion :
Super Hang-On réussi très bien son rôle de jeu de début de génération, proposant des graphismes très intéressant par rapport à la concurrence en place et portant assez fidèlement un jeu d’arcade. Il propose également du défi et une bonne durée de vie. Même s’il n’a pas traversé les âges comme certains, il reste un très bon titre de la ludothèque Sega.
bigvilo
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