Date de sortie: 1988
Editeur: FTL Games
Genre: RPG
Support: Atari ST
Alors, qu’est-ce donc ce jeu dont les plus jeunes n’ont certainement pas entendu parler ? Il s’agit d’un jeu de FTL qui est sorti en 1988. Ce jeu avait fait grand bruit à sa sortie, et tout le monde s’accordait à dire qu’il était exceptionnel.
Le principe de ce jeu était pourtant simple. Vous aurez à votre charge une équipe d’aventuriers qui aura pour tâche d’explorer un donjon très profond et de tuer un super vilain au bout de celui-ci. Principe, certes simple, mais dont la réalisation est vraiment géniale.
Si je fais cette Azerty Story, c’est parce que Dungeon Master est l’un des précurseurs du genre, et, en tant que bon vieux nostalgique que je suis, je le considère encore au top parmi les jeux du même genre.
Je vous invite donc, le temps de cette chronique, à visiter (ou revisiter) un jeu qui a marqué sa génération.
Un peu d’histoire
Commençons la visite en parlant du scénario.
Je dois admettre qu’il est assez basique, mais bon, on n’est pas là pour suivre une histoire palpitante non plus.
Vous incarnez Theron, l’apprenti d’un puissant mage, Grey Lord. Depuis des années, ce dernier cherche à s’emparer de la « gemme du pouvoir », source de toute vie. Un beau jour, il finit par mettre au point une formule magique capable d’invoquer la gemme. Hélas, au moment fatidique, il se trompe dans l’énonciation de la formule. L’effet est immédiat, sa personnalité se scinde en deux parties. La première moitié se nomme Librasulus, c’est le bon côté du personnage. L’autre moitié, le côté bestial, se fait appeler Lord Chaos. Celui-ci, plus prompt, s’empare de la baguette magique capable d’invoquer la gemme avec l’aide de la formule et va s’enfermer dans un profond donjon. Librasulus, prisonnier du néant, envoya tout d’abord une foule d’aventurier récupérer la baguette. Évidemment, comme vous vous en doutez, cela rate lamentablement et Librasulus fait appel à vos services et vous charge de retrouver le Firestaff (bâton de feu) afin de rétablir la paix et l’ordre.
Brrrr… ça donne vraiment envie d’entrer.
Le jeu commence donc ainsi avec votre entrée à l’étage 1 du donjon. Ce niveau est un peu particulier, car c’est ici que vous « recruterez » votre équipe. En effet, cet étage ce nomme le « hall des champions » et vous y trouverez 24 miroirs contenant chacun un être qui pourra être ramené à la vie. Chacune de ces personnes était un aventurier que le lord du Chaos a enfermé dans un tableau en guise d’avertissement à ceux qui oseraient pénétrer dans son donjon. Sachant que vous avez le pouvoir de faire revenir dans le monde réèl seulement 4 de ces « champions », vous devrez faire judicieusement votre sélection pour obtenir une équipe complémentaire afin de pouvoir évoluer sans trop de difficultés dans le donjon.
Le pauvre, enfermé par le grand méchant dans un miroir. Fera-t-il parti des veinards vous ferez renaître ?
Lorsque vous choisirez votre équipe, vous aurez trois choix pour chaque miroir:
- ne pas prendre le personnage: ça se passe de commentaire, non ?
- le ressusciter: vous le faites revenir à la vie tel qu’il était lorsque le Lord du Chaos l’a enfermé dans le miroir. Il possèdera donc toutes les compétences qu’il avait acquise de son vivant. Toutefois, son évolution sera plus longue du fait qu’il est déjà expérimenté.
- le réincarner: Vous ramenez à la vie un tout nouveau personnage qui sera novice en tout. Il ne saura donc rien faire du tout et vous devrez l’entraîner pour qu’il s’améliore. Son évolution se fera plus rapidement du fait de son inexpérience.
Une fois ce choix fait, vous pourrez continuer dans quelques salles de cet étage afin de vous familiariser avec le jeu et récupérer quelques objets qui pourront vous être très utiles. Vous y trouverez entre autre, un peu de nourriture et d’eau, quelques torches, un descriptif de votre premier sort et des vêtements… Vous y trouverez également un autel qui vous permettra de faire revenir à la vie l’un de vos aventurier (autel de Vi) si jamais l’un d’eux venait à avoir un accident fâcheux. Une fois tout cela fait, vous serez enfin prêt à vous lancer dans l’aventure en descendant les escaliers qui sont tout proche…
Un jeu réaliste
Une fois en bas, la première chose que vous constaterez, c’est qu’il fait très sombre, voire même très très sombre. Si vous n’aviez aucun problème de lumière au 1er étage, ce ne sera pas le cas durant le reste de l’aventure. Il vous faudra trouver un moyen d’éclairer votre chemin sous peine de ne pas avoir plus de 2m de visibilité. L’un des moyens évident est bien entendu l’utilisation des torches. Malheureusement, celles-ci se consumeront doucement et éclaireront de moins en moins bien pour finir par s’éteindre complètement. L’autre moyen est la magie (je vous laisse découvrir le sort par vous-même).
Je tiens quand même à vous dire que ce n’est pas non plus très contraignant. En faisant un minimum attention, vous vous en sortirez sans problème.
Vous aurez également à gérer votre repos en vous allongeant quelques minutes pour recouvrir votre vitalité et repartir à l’assaut du souterrain. Toutefois, il vous faudra prendre garde à ne pas dormir n’importe où. En effet, le jeu étant en temps réel, il se peut que des monstres vous tombent dessus pendant votre sommeil. A vous de trouver un coin calme pour ne pas être dérangé. N’oubliez pas non plus d’éteindre votre torche pour qu’elle ne se consume pas inutilement (eh oui, il faut vraiment penser au moindre détail).
Vous aurez aussi affaire à des aspects plus subtils lors de différents « tests » du jeu. Par exemple, à l’étage 3, vous aurez à faire une course de vitesse pour passer un mur avant que celui-ci ne se referme. Et votre vitesse de course sera déterminée par le poids que vous transportez sur vous. Et oui, quand on joue au mulet avec une grosse armure sur soi, on ne court pas vite. Il vous faudra donc déposer certains de vos effets les plus pesants pour arriver à passer.
En plus de vous occuper de leur estomac, vous aurez également à gérer leurs compétences. Chacun de vos personnages peut avoir ses spécialités et ils vous faudra les entraîner dans celles-ci pour qu’il s’améliore.
Les quatre spécialités sont:
- sorcier: il est plutôt spécialiste dans les sorts offensifs tel que la boule de feu, mais aussi dans la magie utilitaire tel que le sort de lumière.
- prêtre: il prépare toute sorte de potions (comme celle de vie ou d’anti-poison) et est plutôt spécialiste dans les sorts de protection.
- ninja: il est spécialiste dans le combat à distance: arc, shuriken, couteau…
- guerrier: dois-je vraiment vous expliquez dans quel domaine il excelle ?
Vos personnages s’amélioreront dans chacune de ces classes en la pratiquant. Par exemple, si vous n’arrêtez pas de lancer des sort de boule de feu, votre personnage gagnera des niveaux de sorcier et sera plus compétent dans cette classe.
Vous l’aurez donc compris, Dungeon Master est vraiment un jeu assez complet au niveau réalisme. ça fait beaucoup de choses pour un petit jeu qui tient sur quelques centaines de kilo-octets, non ?
Abra cada bra…
Que serait un jeu de ce genre sans magie ? Question assez philosophique que nous ne traiterons pas ici. En effet, Dungeon Master possède un système de magie assez original. Je suppose que vous connaissez tous le système où vous avez à disposition l’éternel livre de sort dans lequel vous puisez chacun de vos sortilèges. Et bien, ce ne sera pas le cas dans ce jeu.
Ici, les sorts seront lancés via un système de composition de mot magique.
Vous avez 4 lignes composées de 6 runes chacune. Ces quatre lignes correspondent à la puissance, l’élément, la forme et l’alignement du sort que vous voulez jeter.
La puissance ne sert qu’à définir la puissance (et la consommation en mana) de votre sort. Peut importe la rune de puissance que vous choisirez, elle n’entre pas dans la composition d’une formule. Bien sûr, ce n’est pas la peine d’attaquer avec la rune MON (la plus puissante), votre aventurier n’arrivera pas à la lancer avant un bon moment.
Voici le nom de chacune des runes du jeu (image ci-dessus):
- Puissance: LO UM ON EE PAL MON
- Influences élémentales: YAP VIM OH FUL DOS ZO
- Forme: VEN EV KATH IR BRO GOR
- Classe / alignement: KI ROS DAIN NETA RA SAR
Les trois autres lignes de runes permettent, elles, de composer la formule de vos sorts. Il vous « suffit » de sélectionner les runes entrant dans la composition de la formule du sort que vous voulez lancer. Il est à noter que seules quelques combinaisons donneront un résultat, les autres ne seront que du charabia incompréhensible qui ne servira qu’à épuiser votre réserve de mana (la mana est dépensée au moment de la composition de la formule).
Il vous faudra donc composer manuellement chaque sort. Il est à noter qu’une fois le sort composé, il restera dans la mémoire du personnage tant que vous ne l’aurez pas lancé. Il est donc très conseillé de préparer ses sorts à l’avance. Cela vous permettra de régénérer votre mana tout en ayant les sorts déjà prêt à l’emploi. De plus, cela diminuera les risques d’erreur lors de la composition de la formule (les risques de se tromper étant plus important pendant les combats). Heureusement, dans ce cas, la petite flèche sert à annuler la dernière rune utilisée (mais pas de regagner le mana dépensé). D’où l’intérêt de bien se préparer aux rencontres du donjon.
La formule FUL IR permet de jeter des boules de feu.
Il est à savoir que tous les sorts sont disponibles dès le début du jeu, mais ce n’est que lors de votre avancée que vous découvrirez les différentes formules qui pourront vous servir. Les joueurs ayant le manuel du jeu pourront également tenter de trouver certains sorts en tentant certaines combinaisons « logiques » (chaque rune a un descriptif dans le manuel).
On pourra, entre autre, noter parmi les sorts les plus utiles ceux de la potion de santé, de la potion anti-poison, du sort de lumière, du sort de destruction des immatériels (les spectres et fantômes), du sort de boule de feu…
A l’aventure, compagnons…
Mais qu’allez-vous rencontrer dans ce fameux donjon ? Quelle est la profondeur de celui-ci ? Tout ceci, seuls les aventuriers les plus fous pour relever le défi le sauront un jour.
Toutefois, dans ma grande générosité, voici un aperçu de ce qui vous attend. Parlons tout d’abord des monstres. Vous rencontrerez dans le donjon toute sorte de monstres allant de la simple momie aux abeilles géantes, tout en passant par de gros vers pas sympas du tout. Et encore, ce n’est qu’un aperçu du bestiaire que vous rencontrerez. Chacun de ses monstres aura ses propres caractéristiques. Certains seront lents et très résistants, d’autres très rapides, d’autres vous empoisonneront, d’autres encore vous enverront des sorts dans la figure… Bref, vous allez en bavez. A vous de faire preuve d’astuce pour vous débarrasser de ceux-ci le plus simplement possible (par exemple, faites les tomber dans un trou en ouvrant une trappe sous eux).
Oh le vilain pas beau. Allez, pas de pitié, massacrez moi ça !!!
Il n’aura pas que les monstres qui vous poseront problème. Vous serez confrontés, lors de votre descente dans les profondeurs du donjon, à de nombreuses énigmes plus ou moins tordues. De quoi satisfaire vos méninges…
Bon, ok, on fait mieux comme cachette, mais ce n’est que le début…
Les clés peuvent être cachées n’importe où. Et sans elles, dites adieu à la suite du donjon
L’ambiance sonore…
Et la bande-son dans tout ça ? C’est très simple, il n’y a pas de musique. D’ailleurs, vous en connaissez beaucoup des donjons qui diffusent de la musique d’ambiance pour les valeureux aventuriers qui les parcourent ?
Tout ce que vous entendrez en fond sonore, ce seront des trappes qui s’activent quand vous passerez dessus, des portes qui s’ouvrent au loin,… et les monstres qui vous attaqueront fourbement dans votre dos.
Ainsi s’achève cette visite…
Et oui, c’est déjà fini. La suite, c’est vous qui la ferez, si jamais l’envie vous prenait d’essayer ce jeu. Encore une fois (on ne le répètera jamais assez), Dungeon Master est un très vieux jeu, mais je vous assure qu’il est vraiment excellent. A connaître, au moins pour sa culture vidéo ludique. Ceux qui arriveront à passer outre la poussière qui recouvre ce jeu découvriront un précurseur du genre. Et je peux garantir que ceux-là ne le regretteront pas.
J’espère que vous aurez pris plaisir à lire cette petite chronique dédiée à un jeu qui le mérite vraiment. Et j’espère que la petite visite que avez effectué en ma compagnie vous donnera envie de l’essayer.
Test posté à l’origine sur le 03/01/06 par Wiegraf.
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