[RETRO TEST] Sonic 3D Flickies Island (Test Gametronik)

Date de sortie française: 5 novembre 1996

Editeur: Sega

Genre: plate-forme

Support: Megadrive

Alors que je me baladais tranquillement dans un dépôt-vente de la région stéphanoise, voilà t’y pas (ça aussi c’est stéphanois) que je me retrouve nez-à-nez avec un de mes vieux jeux Megadrive. Celui-ci m’interpelle, il s’agit du premier Sonic en 3D, coincé sur une étagère entre Aladdin et Micro Machines! Je trifouille rapidement dans mes souvenirs, mais avouons que ce jeu ne m’avait pas laissé une très bonne impression à l’époque. Voulant tout de même satisfaire ma curiosité et ma nostalgie, je l’échange à la caisse pour quelques piécettes (par la même occasion j’emporte aussi ses 2 voisins smile.gif ), je me précipite sur ma Megadrive, toujours prête à l’emploi, et je lance le jeu. Nouvelle époque, nouvelle impression…

Pour fêter mon retour (mouais…) et pour éviter qu‘El Nino (qui, soit dit en passant, n’a dupé personne en changeant de pseudo) ne rédige à lui seul toutes les CR de chaque Sonic, je vous ai concocté, discrètement, une petite Chronique Retro sur ce premier Sonic en « 3D », Sonic 3D, Flickies’ Island (Sonic 3D Blast chez nos amis ricains).

Sonic 3D, Flickies’ Island

C’est en 1996 que Sega se sent obligé de se soumettre à la mode du moment : la 3D. Sega emploie alors les grands moyens et nous ressort leur héros-mascotte Sonic dans une cartouche pompeusement étiquetée 32Meg et rangée dans une bien belle boite où le terme 3D est consciemment mis en évidence. Mais je sens que certains s’impatientent déjà et se demandent si la Megadrive est réellement capable de faire de la 3D ? Eh bien tout dépend de quelle 3D on parle… Si l’on parle de « vraie 3D » avec des polygones et des textures dedans, non, la Megadrive seule, même avec tout l’enthousiasme débonnaire qu’on lui connaît, ne saurait afficher quelque chose de potable. Aidée du 32X ou d’une petite puce implantée directement dans la cartouche comme dans Virtua Racing, je ne dis pas… Mais comme les hérissons n’attrapent pas de ce genre de parasites sauteurs, que nenni, pas de « vraie 3D » dans Sonic 3D, seulement une très jolie 3D isométrique.

Viendez viendez mes petits Flickies…

… on retourne à la maison!


L’histoire, comme dans tous les Sonic, n’est pas très originale mais je me dois de vous la conter. Sonic et ses amis partent sur l’île mystérieuse de Flicky à la recherche des Chaos Emeralds. Mais bien sur le vilain méchant Robotnik les a devancés et a capturé les Flickies (les oiseaux habitants de l’île) pour faire fonctionner ses robots. A vous donc de libérer les Flickies, de les renvoyer dans leur dimension (oui je sais c’est space mais en fait ils ne vivent pas vraiment sur l’île mais dans une autre dimension…) et surtout de récupérer les émeraudes avant l’affreux Dr Robotnik. Un scénario simple et sans surprise donc mais les bases sont là : un méchant, des victimes et un héros.

Mais place au jeu ! La première constatation est d’ordre graphique : c’est beau ! Epuré, mais beau. Pour ma part je trouve que ça se rapproche énormément de Viewpoint graphiquement : une belle 3D isométrique, simple mais efficace, très propre. Un sol en damier permet de percevoir aisément la profondeur et le relief des décors. Les ennemis et les pièges sont de toute beauté, tout comme les décors aux thèmes classiques mais variés (7 niveaux en tout + le boss de fin). Esthétiquement le tout est très cohérent. Quant à la musique ça reste très classique : elle colle bien à l’ambiance ni plus ni moins.

Les ruines…. Classique…

Sonic Spinball, le retour!

Je vous assure, la glace c’était vraiment pas nécessaire…

Je vous conseille une bonne boule de protection contre le feu

Mais… Je vole!

Un ptit dernier pour la route…


Mais le deuxième constat est beaucoup moins élogieux et concerne la maniabilité. Difficile de déplacer notre hérisson bleu préféré (perso j’en connais qu’un de cette couleur…) et ce pour 2 raisons principalement. La 3D isométrique d’abord nous oblige à utiliser les diagonales du pad et rend la réception des sauts incertaine (même si l’ombre de Sonic aide bien). Mais on a surtout l’impression de contrôler un Sonic pas très coopératif, très lourd dans ses déplacements, qui a troqué ses baskets rouges contre les semelles de plomb de son ami Zelda. Même avec de l’entraînement, on peine à prendre en main le personnage et on s’énerve rapidement. Une lourdeur qui entache sérieusement la vitesse du hérisson supersonique, un comble pour un Sonic ! Le jeu relève parfois plus du Marble Madness que du jeu de plates-formes traditionnel.

Le principe du jeu a lui aussi été remanié. Pour pouvoir passer à la zone suivante il faudra tuer TOUS les ennemis de cette zone. Les flickies ainsi libérés vous suivront pour que vous les meniez jusqu’à un anneau de téléportation dans leur dimension d’origine. Mais attention, si vous ou un de ces imbéciles de flickies se fait toucher par un ennemi, ceux-ci ne vous suivront plus et vous devrez les récupérer à nouveau. Ces nouvelles règles du jeu impliquent donc un nombre très limité d’ennemis, ce que l’ont peut très justement regretter. Heureusement de nombreux pièges seront là pour vous barrer la route, et avec la maniabilité « paquebot » de Sonic les éviter relèvera parfois du calvaire.

Photo de famille: « ça vous dirait de m’aider les gars? Non? Ben tant pis…


On regrettera amèrement que Tails et Knuckles ne soient pas jouables mais simplement là pour vous montrer le chemin des émeraudes. Ceux-ci ne sont pas toujours faciles à trouver d’ailleurs. Ils vous donneront accès aux « Special Stages » moyennant un minimum de 50 anneaux. Ces stages, qui permettent d’acquérir les émeraudes, sont assez décevants : sur un chemin parsemé d’obstacles on doit récupérer 150 anneaux minimum pour obtenir l’émeraude. Pas toujours évident… On a connu des Special stages plus inspirés…

Une fois les 7 émeraudes en poche, gardez-les bien au chaud, de toute façon elle ne vous serviront à rien ! (ou alors j’ai loupé quelque chose… peut-être simplement pour accéder au vrai boss de fin en fait)

La route est longue…

… mais tout vient à temps à qui sait attendre

La classe!Cool

Et maintenant j’en fais quoi?


Tant qu’on est dans le registre des regrets, je crois que le jeu aurait mérité un système de sauvegarde. La maniabilité exécrable en fait un jeu pénible et difficile à finir. Et je ne vous parle pas du boss final… Vive les savestates !

Moralité : faites pas chier les potes de Sonic !


En résumé on ne peut pas qualifier ce passage à la 3D de totale réussite. Que l’on veuille s’attaquer graphiquement à un mythe tel que Sonic et le moderniser en introduisant la mode 3D passe encore. Sur ce point la réalisation est irréprochable. Mais que l’on ose toucher à ce qu’il y a de plus sacré chez le hérisson aux baskets magiques, c’est-à-dire une prise en main immédiate et précise et une vitesse de déplacement impressionnante, est tout simplement inadmissible. Le jeu est finalement plus à appréhender comme un labyrinthe où le but est de retrouver les flickies et les émeraudes. L’esthétique soignée et l’aspect labyrinthe compensent la maniabilité détestable et sauvent le jeu au final. Mais rien de comparable avec un époustouflant Sonic 3!

Mais ne vous étonnez pas si ce Sonic n’est pas vraiment à la hauteur des opus précédents. En fait celui-ci n’a pas été réalisé par la fameuse Sonic Team mais par Traveller’s Tales, un studio de développement anglais.

A noter que le jeu sera aussi adapté pour la Saturn avec quelques améliorations graphiques (forcément…) et des niveaux légèrement différents.

Test posté à l’origine sur  par Bebop le 14/09/05.

bigvilo

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