[RETRO TEST] The Secret of Monkey Island (Test Gametronik)

Date de sortie: 1990

Editeur: LucasArts

Genre: aventure

Support: Atari ST

Bonjour à tous et à toutes,

bienvenue dans notre émission culinaire « Anciennes Saveurs » (ou AS pour les intimes). Comme vous le savez, cette émission consiste à vous faire découvrir ou re-découvrir des hits vidéo ludiques. Vous savez, ces petits jeux qui, une fois mis entre vos petits doigts de joueurs, vous titilleront les papilles sensitives, vous donneront le petit frisson que seuls les grands hits peuvent vous donner… Bref, je m’emporte un peu. Mais comment ne pas être un peu excité quand on va parler d’un hit qui a marqué toute une génération de joueurs: j’ai nommé le fameux « Secret Of Monkey Island ».

Malheureusement, la recette de sa préparation est gardée très soigneusement et nous n’avons pu l’obtenir (perte d’une cinquantaine d’agents infiltrés dans les locaux de LucasArts). Toutefois, après plus de 15 longues années de recherches parallèles, nous avons pu arriver à déterminer la composition de cette bombe vidéo ludique. Nous vous présenterons donc aujourd’hui les différents ingrédients composant ce magnifique jeu.


Mais avant de commencer…

Un peu d’histoire. En quelle année a été pendu ce pirate sur Antigua ? Alors, vous trouvez ? Ah… Attendez, on me souffle quelque chose à l’oreille… Aaaah, Cela n’a rien à voir avec l’histoire du jeu ? Ce serait juste la protection anti-copie du jeu ? Moi qui pensais que ce pirate était important pour le jeu… Euh… bon, bref, je m’égare un peu.

Reprenons… Comme je disais donc, « un peu d’histoire »,… Ce jeu a vu le jour en 1990 sous la direction de Ron Gilbert qui travaillait pour LucasArts (LucasFilms à l’époque du jeu). Ce Mr Gilbert nous a concocté là un fameux jeu qui impose ses bases à un grand nombre de jeux. Il est également à noter que c’est alors le 5ème jeu de LucasArts.

Voila pour la petite histoire. Décortiquons maintenant ce jeu pour savoir ce qui fait de lui un hit. Quels sont les ingrédients secrets qui font que ce jeu est une légende ? Oui, je vous vois saliver, alors, je vais vous laisser le temps d’aller chercher un mouchoir (histoire d’enlever la bave qui coule sur vos lèvres) et j’attaque.

C’est bon ? Vous êtes tout propre ? Bien bien, alors, allons-y.


Un casting de rêve

Alors, tout d’abord, pour faire un jeu de ce calibre, il nous faut un héros, un vrai, un dur, … Il faut qu’il soit hors du commun, plus fort que Superman, plus rapide que Flash, plus cher que l’homme qui valait 3 milliards (d’euros ?), plus … Bref, il nous faut THE héros. Il est donc tout naturel que les développeurs se soient tourné vers l’un des plus célèbre héros au monde… j’ai noooooooomméééééé… Guybrush Threepwood !!!! *silence pesant de la salle*

Un grand héros souffrant d’un grave problème patronymique


Ah, euh…, il n’est pas si célèbre que ça ? Je vous assure pourtant qu’il est hors du commun. Par exemple, il sait retenir sa respiration pendant 10 minutes. Cela vous en bouche un coin, non ? Je pourrais encore parler des heures sur lui, mais étant donné que notre temps est compté, je préfère faire court en vous parlant maintenant de l’adversaire de Guybrush.

En effet, un héros, c’est bien, mais il lui faut absolument un adversaire à la hauteur pour qu’il puisse être mis en avant. Ici, les concepteurs ont donc fait appel à un terrible pirate mort-vivant: le capitaine Lechuck. Celui-ci est tellement terrifiant que les pirates de l’île de la mêlée n’osent même plus se laver tellement ils ont peur de l’eau (il est vrai aussi qu’ils ne se lavaient pas souvent…). C’est donc ce qu’on peut appeler un rival de poids (enfin, façon de parler, parce qu’il n’a même plus la peau sur ses os…).

Le redoutable capitaine Lechuck (à gauche) et un matelot inconnu (à droite)


A coté de nos deux protagonistes viendront se greffer tout un tas de personnages secondaires qui vous seconderont durant votre aventure. On pourra noter la présence de Stan, le vendeur de bateau d’occasion tout neuf ou encore de la célèbre Carla, la reine de l’épée…

En résumé, nous avons également des seconds rôles de choix qui seront la pour mettre en valeur nos deux adversaires non-héréditaires (et qui ne se connaissent même pas).

Un décor…

Maintenant que nous tenons nos principaux acteurs (et les secondaires), il faut bien les faire évoluer quelque part. Donc, posons le décor de Monkey Island.

Monkey Island… L’île aux singes dans notre belle langue. Oui, vous avez devinez, le jeu prend place sur une île et, plus précisément, une île paradisiaque perdue au fin fond des caraïbes à l’époque des pirates. Hmmmm, les cocotiers, la plage, le soleil, … Et qu’est-ce qu’il y a de mieux qu’une île paradisiaque pour une aventure ? Eh bien, deux îles paradisiaques !!! Je sais, ce n’est pas drôle, mais on fait comme on peut avec les moyens du bord. La cuisine artisanale n’est vraiment plus ce qu’elle était.

Comme vous l’aurez compris votre aventure se déroulera sous un fond d’histoire de pirate. Votre aventure débute donc sur l’île de la mêlée où vous aurez diverses petites choses à faire et puis, à cause de certains évènements (que je ne communiquerai pas ici), vous aurez à trouver un moyen de rejoindre l’île aux singes qui est le repère de Lechuck (vous remarquerez que c’est encore une fois le héros qui doit pourchasser le vilain…).

Une île perdue au fin fond des caraïbes… et son vieil ermite


Techniquement parlant, les décors sont magnifiques (pour un jeu de cette époque). Chacun des lieux que vous visiterez sera bien détaillé et très coloré. Il est sûr qu’aujourd’hui, ces graphismes peuvent paraître « pixélisés », mais ce n’était pas du tout le cas le cas à l’époque (enfin si, mais ça se remarquait moins).

De toute façon, il faut bien le reconnaître, si on joue encore à ces jeux là aujourd’hui, ce n’est certainement pas pour leurs graphismes.

Une histoire palpitante

Continuons avec l’étude des ingrédients composant Monkey Island. Nous avons un héros et un décor. Élément suivant: le pourquoi du comment de l’aventure.

Donc, reprenons l’histoire depuis le début: nous voyons le héros débarquer depuis le fond de l’écran et adresser la parole au veilleur de l’île. Guybrush lui dit alors qu’il veut devenir pirate… Jusqu’ici, rien de bien original. Là où est le hic, c’est qu’on ne devient pas aussi facilement un écumeur des mers. Pour devenir pirate, il ne suffit pas de se présenter devant le conseil des pirates qui est tenu dans l’arrière salle du Scumm Bar et qui est composé par trois « ivrognes ». Non non non, mon bon monsieur.

La sélection est rigoureuse et il faut faire preuve de beaucoup de courage et d’astuce pour passer les TROIS épreuves !!!

Le conseil des ivr… euh… pirates vous demandera d’accomplir les TROIS ÉPREUVES avant de vous accepter en tant qu’ivr… euh… pirate

Ces épreuves consisteront en:

  • maîtriser l’art de la chasse (au trésor): il vous faudra retrouver LE trésor « légendaire » de l’île de mêlée.
  • maîtriser le combat à l’épée: il vous faudra battre la reine de l’épée (en gros, devenir le meilleur escrimeur de l’île).
  • maîtriser l’art du vol: mais non… pas comme un oiseau… *long soupir* tsss, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre… Ici, il vous faudra cambrioler la maison du gouverneur.
Note: Quand on voit ces épreuves, on comprend pourquoi il y a un manque flagrant de pirates en ce moment.

Un trésor se trouve ici. Un X marque l’emplacement…

Bien heureusement, le jeu ne s’arrêtera pas à la réalisation de ces trois « épreuves » et vous serez bien vite entraîné (à cause du capitaine Lechuck) dans une aventure palpitante sur l’île aux singes. Ces trois épreuves sont en fait une diversion assez réussie car la suite intéressante de l’histoire nous tombe dessus quand on s’y attend le moins.
En effet, l’histoire est très bien rythmée avec quelques rebondissements très bien situés, un minimum d’intrigues pour laisser le joueur se poser certaines questions. Au début du jeu, celles-ci seront très certainement plus nombreuses que les réponses que vous obtiendrez. Cela fait qu’on est entraîné dans le flot de l’histoire sans s’en rendre compte, preuve que le sujet est bien maîtrisé par LucasArt.
Guybrush en plein entraînement pour devenir un redoutable pirate…

Je ne développerai pas plus ce point pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte à ceux qui n’y auraient jamais joué.

Un gameplay exemplaire…

Que serait un jeu sans un bon gameplay ? Question hautement philosophique dont la réponse n’est certainement pas Monkey Island. Aussi, je ne répondrai pas à cette question ici.
Ce jeu fait parti des ancêtres du genre point and click. On retrouve ici la célèbre interface SCUMM (Script Creation Utility from Maniac Mansion) qui sera reprise par la suite dans pas mal de jeu.
Petit clin d’oeil au système SCUMM

Son principe est très simple: on clique sur l’un des verbes en bas de l’écran (parler, prendre, tirer, pousser…) puis on clique sur l’écran du jeu lui-même. Pour donner un exemple tout bête: on clique sur le verbe « ouvrir » puis on clique (par exemple) sur une porte. J’imagine que vous avez deviné le résultat de cette combinaison. Si ça n’est pas le cas, je ne sais pas trop quoi faire pour vous…
Comme vous l’aurez constaté, l’interface est donc très intuitive. Pas besoin d’une combinaison de 36 touches à la suite pour arriver à un quelconque résultat. Ici, tout se fait avec la souris par des menus en 2-3 clics. C’est simple et efficace, par conséquent, accessible au plus grand nombre.
Un large choix d’action (à gauche) que vous pourrez combiner avec le décor et/ou votre inventaire (à droite)

Les dialogues, quant à eux, se font par des choix de phrases pré-déterminées qui parfois tournent en rond mais qui concourent à les rendre plus attrayants et interactifs. Et ne vous inquiétez pas quand vous hésitez entre plusieurs réponses car vous ne pourrez pas vous trompez. Quoiqu’il arrive, vous arriverez à répondre ce qui doit être dit.

Ce genre de jeu a aussi introduit un concept assez particulier. Rappelez vous tous ces jeux où il fallait sauter de plateforme en plateforme en ayant un compas dans l’œil pour ne pas rater son saut d’un poil de singe à trois têtes, tous ces jeux où il vous fallait recommencer le niveau tout entier parce que vous avez eu le malheur de battre des paupières une fois de trop lors des derniers mètres à parcourir…
Eh bien, Secret of Monkey Island va à l’encontre de cette tendance. Dans Monkey Island, quoi que vous fassiez, vous ne serez jamais bloqué par le jeu, vous ne pouvez pas mourir… Aucune action ne sera irrémédiable car il y aura toujours un moyen de continuer le jeu. C’est un concept qui est vraiment propre à ce genre de jeu, et, à l’époque, c’était assez révolutionnaire.
Note: En réalité, ce n’est pas tout à fait exact dans ce cas précis. En effet, vous pouvez mourir à deux reprises durant le jeu, mais dans ce cas, c’est que vous l’avez vraiment fait exprès. C’est un peu du genre: « ce bouton fait exploser la bombe nucléaire qui est à 1m de vous. Voulez-vous appuyer sur le bouton ? Êtes-vous réellement sûr de vouloir appuyer dessus ? »
Et le cinquième élément…
(toute référence à un film connu ne serait que pure coïncidence)
… Est l’humour. Aujourd’hui, quand on pense à Monkey Island, on pense aussitôt à une série délirante et pas prise de tête (à part peut être pour les énigmes parfois tordues). Donc, comme vous l’aurez certainement compris en lisant le début de cette CR, l’humour est omniprésent dans Monkey Island. Je dirais même que c’est le principal ingrédient qui fait tout le charme du jeu.
Ayant la tête à l’envers, il est « logique » que les dialogues le soit aussi…
Le héros, sous ses airs de personne très sérieuse ne fait qu’enchaîner les actions grotesques et les commentaires plus débiles les uns que les autres. Mais il ne sera pas le seul à vous faire rire. Tout au long du jeu, vous rencontrerez différents personnages plus ou moins loufoques (surtout plus que moins) qui amèneront eux aussi leur lot de rigolade. Pour vous donner un exemple, à un moment du jeu, vous rencontrerez les seuls cannibales végétariens au monde.
Stan, le vendeur de « bateaux » d’occase tout « neuf »

Les dialogues, quant à eux, sont géniaux. La répartie du héros est exceptionnelle et, bien qu’en total décalage par rapport au bon sens, colle parfaitement à la situation. D’ailleurs, au niveau répartie, je pense que les combats à l’épée représente parfaitement ce qu’il se fait de mieux. En effet, le meilleur escrimeur n’est pas celui qui sait le mieux manier son épée, mais celui qui sait le mieux « insulter » l’autre. Je dois avouer que c’est assez original. Il vous faudra, pendant les combats, trouver la réplique idéale aux insultes de l’opposant.
Et ta mère, elle… ?

Notre héros se trouvera donc souvent confronter à des situations très cocasses dont il se sortira avec des actions tout aussi loufoques. On peut alors dire que le jeu n’est pas du tout sérieux. Tout est basé sur une excellente sauce parfumée d’humour, et, je peux vous dire que ça fonctionne à merveille. Pour moi, c’est cet ingrédient qui donne toute sa saveur à ce hit.

Un jeu à déguster chaud
Il ne vous reste plus qu’à mélanger énergiquement tout cela, mettre dans le résultat dans l’ordinateur, laisser reposer le temps du chargement et déguster tranquillement ce jeu savoureux.
Nous voici à la fin de notre petite émission. J’espère que le programme vous aura plu. J’aimerais vous rappelez, avant que l’on se quitte que ce jeu est intemporel. Donc, si vous ne l’avez jamais essayé, laissez-vous tenter par l’aventure car vous ne le regretterez pas. Il est en principe disponible sur tout bon site de rétrogaming.
Et pour fêter la fin de cette petite AS, je vous paye une tournée de Grog fait maison au Scumm bar. Dépêchez-vous de le boire avant que le verre ne se dissolve…
Test posté à l’origine sur  par Wiegraf le 04/04/06.
bigvilo

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