Date de sortie française: 29 septembre 1995
Editeur: Sony
Genre: plate-forme
Support: Playstation
Pom pom pom…
Des fois je me demande bien comment je choisis les sujets de mes chroniques. Allez savoir pourquoi j’ai eu une envie subite de rejouer à Jumping Flash ! dernièrement et de vous faire partager mes souvenirs. Peut-être est-ce la sortie de la PS3 qui m’a fait réaliser que finalement la Playstation c’est « rétro »? C’est une toute jeune grand-mère mais rejouer à ce jeu m’a prouvé que ses rides se creusaient bel et bien de plus en plus. Ou alors est-ce Pâques, ses chocolats, ses œufs cachés au fond du jardin en train de fondre au soleil et ses petits lapinous en chocolat qu’on croque avant qu’ils aient pu faire un bond?
En tout cas je me souviens encore très bien dans quelles conditions je jouais à ce jeu. En 95 un pote avait eu la chance de se faire offrir une Playstation dès sa sortie. Jumping Flash ! avait accompagné la sortie de la machine et donc tout naturellement il faisait partie des premiers jeux Playstation auxquels il nous ait été donné de jouer avec entre autres Ridge Racer, Loaded ou encore Battle Arena Toshinden sur le CD de démo. C’était l’époque bénie des mercredi après-midi libres de toutes contraintes dont on ressortait les yeux explosés, les pouces fatigués et l’estomac rempli de Crunch noyé au Joker ou au Coca.
Oh I love you Flash but we only have fourteen hours to save the Earth !
Bref j’en avais un excellent souvenir mais par contre les détails me manquaient … Jusqu’à ce que j’y rejoue. Je n’avais pas oublié la voix enthousiaste qui crie « Jumping Flash ! » à l’écran titre, ça non, ça fait partie des choses qui marquent au même titre que le « Yahoo » de Toad dans Mario Kart 64. Je n’avais pas non plus oublié ce nom, hommage appuyé aux Rolling Stones mais finalement sans grand rapport avec le jeu qui n’a rien de très « rock n’ roll », mais bon, allez savoir… Par contre j’avais bien oublié le scénario et, franchement, le redécouvrir m’a fait sourire. La Terre a été attaquée par de méchants robots dirigés par un vilain Baron Aloha. Ces pas-beaux ont volé des morceaux de notre chère planète, la transformant en une boule d’emmental sans saveur.
Mais heureusement la Terre possède l’arme absolue pour venir à bout du diabolique projet du baron : un super robot lapin tout mimi, Robbit!
Y a pas à dire celui qui nous a pondu ça ne manquait pas d’audace ! On retrouve d’ailleurs cette touche d’autodérision tout au long des petites cinématiques qui parsèment le déroulement du jeu. Ce jeu ne se prend pas au sérieux et moi j’aime ça. Place au fun donc!
L’ambiance graphique est posée dès le premier niveau. On évolue dans une 3D très sommaire, voire très dépassée aujourd’hui, assez proche d’un Starfox sur SNES. Pourtant je ne me souviens pas avoir été choqué à l’époque, ça paraissait alors largement acceptable. Et puis l’ambiance très colorée du titre (prenez une carte d’invincibilité vous allez être surpris) et le design très mimi des ennemis (parfois à la limite du kitch) fait vite oublier ces considérations bassement graphiques. Tout comme l’ambiance visuelle, les musiques sont très « gentilles » mais n’en deviennent pas chiantes pour autant. Les sons et bruitages viennent parfaire cette atmosphère acidulée à la limite du cartoon.
Je vous déconseille quand même de regarder quelqu’un jouer à Jumping Flash! si vous n’êtes pas à jeun… Avec le recul, je me demande encore comment on a pu passé de la 2D ultra léchée d’un Donkey Kong Country à cette 3D assez primaire sans broncher. A croire qu’on avait une admiration sans borne pour le troisième D qu’on ne connaissait encore que très peu.
Et avec JF (ne pas confondre avec un certain JF fabricant d’humanoïdes, hein, on parle toujours de Jumping Flash là), ce D là on l’a vraiment découvert en profondeur…enfin en hauteur. Outre un arsenal d’armes aussi puissantes que surprenantes, l’atout majeur de notre robot lapin est de pouvoir défier la gravité. Tenez-vous bien il peut sauter non pas une, ni deux mais trois fois dans le même saut! Devait y avoir des promos sur les propulseurs antigravitationnels, du stock à écouler… On peut ainsi atteindre des hauteurs qui donneraient le vertige aux parachutistes les plus endurcis.
Et c’est bien là tout l’attrait de ce jeu : on redécouvre la liberté de se déplacer où bon nous semble, de sauter sauter sauter de plates-formes en plates-formes à la recherche de carottes géantes, o se sent pousser des oreilles/ailes. Le but du jeu et le design très aérien des niveaux s’y prêtent d’ailleurs très bien : il s’agit en fait de retrouver 4 carottes disséminées sur la carte puis de rejoindre la sortie dans un temps limité. Bien sûr des ennemis sont là pour vous en empêcher mais il faut bien avouer qu’ils ne sont qu’accessoires. Finir un niveau sans tuer un seul ennemi est tout à fait envisageable. Il s’agit plus ici d’un labyrinthe que d’un FPS. Mais si l’idée vous prends de les terrasser vous disposerez pour cela d’un arsenal assez sympathique avec des armes assez marrantes comme les serpentins ou les jets du jus de carottes, mon préféré. Pour faire le plein d’armes, un monde bonus est accessible dans chaque monde parfois un peu caché.
Le gameplay est presque exclusivement basé sur le triple saut. Difficile dans un premier temps d’évaluer les capacités du lapin en hauteur et en longueur mais heureusement l’ombre de vos grandes oreilles vous aidera à bien viser. Par contre, côté déplacements terrestres il aurait peut-être fallu mettre un petit peu d’huile dans les articulations de notre ami Robbit! Sa démarche n’est pas des plus fluides mais ça fait aussi son charme. Les pas de côtés auraient été les bienvenus dans les combats. Du coup on compense en sautant dans tous les sens: on voit plus clair avec un peu de hauteur. Mais bon pour un lapin, il n’est pas très docile (paraîtrait que les lapines le sont encore moins selon les experts GT JCF). Finir le jeu n’est pas un challenge insurmontable. Il se compose en tout de 6 mondes avec 3 niveaux chacun dont un boss. Chaque monde a son thème graphique : Egypte des pharaons, fête foraine, ville à gratte-ciels… Certains niveaux souterrains sont beaucoup moins intéressants mais diversifient les plaisirs.
Tiens, il est passé du côté obscur lui…
JF finalement, c’est un peu le genre de jeu qu’on sait plein de défauts mais qu’on aime quand même… Un peu comme ces bonbons si acides qu’on fait la grimace quand on les mange mais dont on raffole. Oui les graphismes sont dépassés, oui le gameplay est un peu sec, mais l’ambiance légère, les petits clins d’œil et l’utilisation intelligente de la 3D font de ce titre un inoubliable des premiers temps de la Playstation. Et puis cette impression de liberté, ça n’a pas de prix!
Il est libre Robbit, y en a même qui disent qu’ils l’ont vu voler. (x3)
Test posté à l’origine sur par Bebop le 09/04/07.
bigvilo