Date de sortie: 1989
Editeur: Sega
Genre: sport
Support: Megadrive
Il y a des jeux qui nous marquent, des jeux auxquels on a joué enfant et qui, pour telle ou telle raison, restent gravés dans notre mémoire de joueur. Ces jeux ne sont pas forcément d’excellents jeux, ont peut-être mal vieilli, mais malgré tout, l’expérience qu’ils nous ont proposé reste présente. La plupart citeront A Link to the Past sur SNES, Sonic the HedgeHog 2 sur MegaDrive ou encore Final Fantasy VII sur Playstation, qui ont été (et qui le sont toujours) des références sur leur support ou dans leur catégorie de jeux. Bon, y’a aussi Mission Impossible sur N64 ou encore Dragonball Final Bout sur Playstation, mais ce n’est sans doute pas pour les mêmes raisons…
J’ai été marqué par pas mal de jeux durant mon enfance et mon adolescence, et des jeux de cette époque que je découvre en tant qu’adulte me mettent des claques, même s’ils ne possèdent pas les graphismes ou l’immersion d’un FPS actuel : je pourrais citer Shinobi sur arcade ou Twinkle Star Sprites sur NeoGeo. Je vous ai déjà parlé de Pop Up (que je vous conseille) dans un coup de cœur précédent, et maintenant j’aimerais vous parler durant les quelques lignes qui vont suivre du premier jeu auquel j’ai joué sur 16-bits, et également le premier jeu de foot dont je me souvienne: World Cup Italia 90 sur MegaDrive.
Bienvenue dans mon monde.
J’ai connu ce jeu chez mon cousin, ma référence niveau jeu vidéo à l’époque, car il avait toutes les consoles grand public qui sortaient dans les années 90 (il m’avait même refilé une de ses NES et une MegaDrive II quand c’était plus trop la mode de jouer aux jeux en 2D). J’ai connu ce jeu sur une des fameuses cartouches MegaGames, et ce fut la 6 en 1 avec également Streets of Rage, Columns et consorts (trouvable dans le coin). Je trouvais ça génial à l’époque d’avoir pleins de jeux sur une même cartouche, ça évitait de se lasser trop vite et on pouvait jouer à des jeux différents sans avoir plein de cartouches chez soi. Pensez ce que vous voulez, mais à l’époque on ne se foutait pas des joueurs : 6 jeux pour le prix d’un, alors qu’aujourd’hui on a du mal à trouver un jeu sans DLC…
Les italiens pour une coupe italienne…
World Cup Italia 90 est l’un des premiers jeux de sport sur le tout nouveau support de SEGA sorti en 1989, la MegaDrive, et est le premier jeu de football sur le support (sorti en 1989 pour ceux qui n’ont pas lu le tout début). Comme tout bon jeu du genre, vous allez jouer au foot avec une équipe que vous aurez choisi parmi les 24 sélections nationales que propose le jeu (dont la France, l’URSS, la Yougoslavie ou le Pérou. Pourquoi j’ai choisi de citer ces pays ? Parce que nous sommes en France, pour montrer que le jeu ne date pas d’hier, et le Pérou… Pour le fun !
Le jeu est en vue de dessus totale, avec impossibilité de changer la caméra (il faudra attendre quelques années avant d’avoir ce privilège sur console), vous disposez d’une équipe de 11 joueurs (tout à fait normal) et vous pourrez jouer seul contre l’ordinateur ou contre un ami qui ne pense pas que seul PES existe. Important à signaler également : vous pourrez choisir en début de match quels seront les membres de votre équipe, mais ne pourrez pas changer en cours de route ; de plus, une formation vous est imposée (un 4-4-2 à l’ancienne). Il faut également signaler que le jeu ne comprend pas de faute ni de hors-jeu, donc allez-y de bon cœur ; seuls les sorties de terrain et les buts sont sifflés. Le jeu se joue simplement, avec A pour les tirs et les tacles, B pour les dégagements et les lobs et C pour les passes plus ou moins courtes (selon la position de votre coéquipier).
Admirez le détail : on a des pubs !
Voilà pour tout ce qui est aspect technique et banalités sur le jeu. Mais vu que nous sommes dans une chronique rétro, on va parler un peu de vécu sur la cartouche. Avant de retoucher WC Italia pour les besoins du test, je n’avais que mes souvenirs de gosse de 8-9 ans en tête, c’est-à-dire des joueurs raides comme des bâtonnets de surimi, une prise en main rigide et une difficulté à marquer assez importante. Je ne vous cache pas que ça a été un peu le cas lors de ma première partie depuis des années il y a peu, quand j’ai redémarré le jeu sur l’ordinateur (car il faut bien faire des captures), mais après une mi-temps, les automatismes reviennent, les joueurs commencent à reprendre leurs marques et font bien circuler le ballon. Didier Deschamps, sors de ce corps !
La difficulté n’est pas très présente dans ce jeu, hormis peut-être un gardien qui sait défendre ses cages (et des défenseurs qui aiment squatter à 5 dans leur surface), car même si les équipes ont des caractéristiques propres, une fois le pad en main et quelques anti-douleurs, vous ferez des matchs aux scores fleuves. Pourquoi des anti-douleurs ? Parce que la maniabilité du jeu est vraiment rigide, ça n’a pas changé depuis le temps, il faudra faire de l’exercice aux articulations de vos pouces (notamment le pouce gauche) si vous voulez prétendre à faire une coupe du monde (car il n’y a pas de sauvegarde et les matchs durent une dizaine de minutes environ). Surtout que vous allez vous balader (et vous faire balader à tout le temps aller chercher le ballon que vous venez de perdre)…
Le public exulte, un sosie de Ginola vient de marquer.
Pour en revenir à l’IA du jeu, le gardien n’est pas trop mauvais quel que soit l’équipe, mais ensuite l’ordinateur ne sait pas très bien gérer les autres joueurs : la défense est très basse, au point d’avoir la moitié de l’équipe adversaire dans ses 20 mètres, la plupart de leurs attaques ne dépasseront pas le milieu de terrain et niveau tacle, ils sont assez limités. Par contre, vous vous rendrez compte que ce bloc qui se masse devant la cage fera énormément baisser votre ratio tirs/buts, ne comptez pas faire du 100%, ou même du 50%, ce serait juste un fantasme !
Pour ce qui est des graphismes, je vous vois venir: vous allez crier au scandale, me demander pourquoi on offre si peu de belles choses sur une 16-bits qui pourtant a accueilli FIFA et nombre de jeux aux graphismes n’ayant rien à envier à la concurrente de chez Nintendo. Remettons-nous dans le contexte : on est en 1989, au niveau des consoles de salon ou même des micro-ordinateurs, le jeu de sport est encore très brut de pomme et limite injouable, encore plus pour maintenant (par exemple : regardez des jeux comme Kick Off sur NES ou encore Microprose Pro Soccer sur DOS). Le jeu ne casse certes pas des briques, mais il est coloré, pas trop mal animé (différentes animations selon les tacles, têtes, arrêts…) et ne ralentit pas. Mais c’est clair que maintenant, c’est un poil désuet.
Sacrée mêlée !
Mais ce qui m’a personnellement marqué dans ce jeu, c’est la bande-son. La MegaDrive n’est pas la console avec les plus belles musiques, mais elle a réussi à en supporter une qui reste dans la tête et file la pêche pendant qu’on joue (vous la découvrirez dans la vidéo in-game que je vous propose en fin de chronique). Il y en a également d’autres, dont la musique du menu principal qui a elle aussi une sonorité dansante, mais elles sont d’une qualité un peu moindre, et même parfois morne (choix de l’équipe, les deux autres musiques de matchs). Mais je m’en fous moi, quand je joue, je veux juste MA musique, celle qui me donne l’impression de danser la samba devant ma télé 40cm ! Et pour ce qui est des bruitages, c’est tout simplement… spécial, ils ne sont ni axés arcade, ni axés réalistes, ce sont juste des bruits pris comme ça. Le seul à peu près bon est le coup de sifflet, c’est dire ! En fait, on a l’impression d’être devant un jeu où un pote a modifié les sons pour vous faire flipper et vous faire croire que votre jeu est bugué !
Le jeu n’est pas dénué de défauts, comme je l’ai dit plus haut, et si vous le squattez pas mal, vous découvrirez même quelques bugs qui peuvent tourner à votre avantage ! Je vous en donne un que j’avais découvert il y a de cela plus d’une décennie.
Ce petit bug n’arrive pas souvent, donc ne le prenez pas pour argent comptant. Pour le voir se réaliser, et ainsi marquer un but assez facilement, il faut faire une passe lobée (avec B) en étant proche de la surface de réparation adverse avec votre joueur, en direction de la cage, mais en diagonale. Si vous voyez que votre joueur, le gardien et un défenseur sont à la réception de la balle, appuyez plein de fois sur A. Le gardien tiendra la balle tremblante, mais les deux joueurs ne s’éloigneront pas comme à l’habitude : il faut donc continuer à taper sur A jusqu’à ce qu’il tente un dégagement et vous marquerez un but car la balle vous aura rebondi dessus ! J’ai été assez clair ?!
Un score fleuve… Vous y arriverez vous aussi !
Dernier point qui m’a marqué avec ce jeu quand j’étais gosse : je n’arrivais presque jamais à mettre de but. Pourquoi ? Parce qu’à l’époque, mon cousin n’avait qu’une manette avec le bouton A qui fonctionnait une fois sur 20, donc je prenais ça comme un bouton HS (et quand on joue à Streets of Rage quand on est jeune, c’est un handicap qu’on se met directement). Du coup, j’essayais à chaque fois de lober le gardien avec B, ça ne marchait pas souvent, ou j’essayais avec C mais la balle était tellement lente que c’était inutile. Malgré tout, j’adorais jouer à ce jeu !
Verdict:
Graphismes : 5,5/10
Son : 6/10
Prise en main : 3,5/10
Durée de vie : 7,5/10
Malgré ces notes peu glorieuses, je ne trouve pas que World Cup Italia 90 sur MegaDrive est un mauvais jeu de sport : il est un précurseur dans les jeux de sport 16-bits, apporte du nouveau (des tirs au but après prolongations) et est assez amusant. J’en garde un bon souvenir, j’espère que j’ai réussi à le faire comprendre.
Test posté à l’origine sur par bigvilo le 18/03/12.
bigvilo