Date de sortie française : février 2002
Éditeur : Konami
Genre : sport
Support : Playstation
Les jeux de football font parti des derniers jeux fédérateurs lors des soirées entre amis autour d’une console actuelle, tout simplement parce que le mode multi en local avec beaucoup de joueurs est toujours supportés, ce qui se fait de plus en plus rare dans les autres jeux qui faisaient autrefois la part belle à ce mode. Et ça ne date pas d’hier, si certains préféraient FIFA ou ISS à l’époque 2D ou aux débuts de la 3D sur consoles de salon, un jeu allait tous les mettre d’accord, et allait enfanter une série qui dominerait son sujet pendant des années : Pro Evolution Soccer.
Pro Evolution Soccer est un jeu de football axé simulation édité et développé par Konami. Le jeu est aussi connu en Asie sous le nom de Winning Eleven. A vous les parties de foot seul ou à plusieurs, en face-à-face ou en équipe, en match amical ou en Ligue des Masters, voir même en coupe !
Graphismes :
Certes, depuis ISS Pro Evolution premier du nom, les graphismes ont guère changé en deux ans. Mais la Playstation a déjà montré ses limites depuis quelques temps et l’arrivée de sa petite sœur, la Playstation 2, a poussé les développeurs à surtout se concentrer sur le rendu de cette mouture sur la nouvelle console surpuissante de Sony. Ce qui fait que de près (comme par exemple dans les phases de coups de pied arrêtés, les célébrations de buts…), les joueurs sont assez cubiques, et les visages inexpressifs (mais il y a des visages!), sans oublier des supporters qui ne sont que des tâches. Mais faut arrêter de se plaindre, chez la concurrence, c’est pas mieux. Reste que les animations des joueurs, les coupes de cheveux, la modélisation des sportifs, plusieurs stades différents, la possibilité de rejouer chaque but en replay (et de les sauvegarder), des changements de caméra pour jouer comme on préfère (caméra latérale, caméra virage, caméra télé, du dessus…), bref, on en a pour son argent. Alors oui, il arrive qu’il y ait quelques bugs de collisions, des textures qui ne suivent pas parfaitement, mais il faut vraiment y prêter attention et ne pas suivre l’action pour s’en rendre compte.
Musiques / bande-son :
PES n’a pas encore la même renommée que FIFA ou certains jeux de foot (genre Actua Soccer 3 qui a réussi à attirer Robbie Williams pour la musique de son menu), et ça se sent. Les musiques du jeu sont très anodines, sans véritable âme et font penser aux musiques de fond qu’on peut trouver dans des salons d’expositions ou dans le Téléshopping. Et les commentaires ne sont pas mieux : on peut certes avoir les voix françaises, mais les deux commentateurs sont tellement blasés et à l’ouest qu’on regrette finalement de les avoir sélectionné. Sans oublier des choix de phrases pas toujours bien pensés (on entend souvent « joueur extrêmement vif »après un but, ou « oui, les attaquants ne sont pas encore rentrés dans la partie » alors qu’il y a 4-2) qui font rager. La légende est née… Heureusement, les bruitages de ballon et le public sont corrects, même s’il est vrai que le public aurait pu être plus vivant (notamment lors des possessions adverses).
Maniabilité / gameplay :
Le point fort du jeu. Si les graphismes ont leur importance dans un jeu de foot, la prise en main, le fun et le réalisme passe encore devant. Et là, c’est carton plein : là où la concurrence propose encore des frappes à 50m qui finissent cadrées, des dribbles qu’on enchaîne avec une facilité déconcertante et des scores fleuves même en difficile, Pro Evolution Soccer propose une approche clairement plus réaliste et tactique. Impossible de dribbler tout le terrain avec le gardien, si on joue trop vite et trop seul, on peut perdre la balle très rapidement devant un bloc compacte qui s’est regroupé en défense suite aux choix tactiques en temps réel de l’adversaire. En effet, avant le match, il est possibilité de paramétrer pas mal de détails de son équipe, comme le placement sur le terrain, l’attitude, le type de défense, les tactiques d’attaques et de défense, le niveau du bloc sur le gazon, sans oublier les traditionnels changements de tireur de coups de pied arrêtés et l’état de forme des joueurs.
Alors les ballons collent toujours un peu trop aux pieds des joueurs, mais les passes demandent plus de précision (sans avoir besoin d’être jaugées), notamment pour celles en profondeur, et les tirs varient en fonction de votre vitesse de course, votre bon pied et bien entendu des statistiques de vote joueur (et ça se ressent sur le terrain quand un joueur est moins rapide, moins fort physiquement ou possède une frappe moins puissante). Seul vrai bémol pour le jeu : peu de gestes techniques à effectuer en dehors des feintes de frappe (en appuyant sur la touche de passe après avoir chargé son tir) et les balles piquées (en appuyant sur la touche de changement de joueur après avoir chargé son tir), mais certaines bases sont là et on peut avoir un rendu sur le terrain proche de ce que l’on peut voir en vrai. A noter aussi que les tirs disposent de très peu d’effets, les frappes partent souvent droit devant soi si elles ne sont pas dévissées, il faut donc anticiper ce petit problème. Transversale, petit pont, centre en retrait, sortie du gardien, frappe en pleine lucarne, tout est là pour qu’on se prenne facilement au jeu.
Scénario :
Le jeu dispose des modes de jeu classique des jeux de foot : matchs amicaux contre l’ordinateur et jusqu’à 4 joueurs, avec possibilité de mettre des prolongations / tirs aux buts (possible de les faire seuls) / but en or, le mode coupe et le mode Ligue (qui est en fait un championnat entre nations). On peut également, vu que le jeu n’est pas licencié FIFA et qu’il ne dispose que d’une liste FIFpro finalement assez limité en terme de noms officiels de joueurs (oui, vous pourrez toujours croiser Nadvid, R. Larcos et Revon), un mode d’édition pour changer le nom des joueurs (et pourquoi se mettre dans l’équipe de son choix). Mais le mode le plus intéressant dans ce jeu c’est la Ligue des Masters, qui propose de prendre en main une équipe composée d’inconnus en deuxième division d’un championnat formé par 24 clubs européens, et de recruter des joueurs plus forts et plus prestigieux en fonction des points que l’on gagne après une victoire ou un match nul (pas de notion d’argent dans ce mode). Et c’est clairement le plus intéressant pour qui veut jouer en solo sur ce jeu, même si une fois son équipe de rêve créée et tous les meilleurs joueurs (All-Stars et Classic compris) du jeu, l’intérêt diminue un peu. A noter qu’on peut sauvegarder son équipe pour l’utiliser en match amical… contre des sélections nationales. Le souci du contenu du jeu, c’est que seuls les sélections sont jouables en amical, et les clubs uniquement dans la ligue des masters ; déjà que le nombre de clubs est très restreints quand on regarde la concurrence (pas forcément la superstar d’EA), c’est un peu light.
Replay value :
LA base du jeu. Qu’on joue seul pour s’entraîner à devenir meilleur, qu’on fasse les différents modes de jeu, qu’on modifie et paramètre le jeu pour qu’il soit le plus proche de ce qu’on attend, et surtout qu’on invite ses potes pour des parties endiablées, la seule chose qui vous fera arrêter de jouer à ce jeu, c’est la sortie du suivant ! Sortez les multitaps, les nuits vont être longues !
Conclusion :
Pro Evolution Soccer amène l’essence du jeu de football moderne : de la précision, de la rigueur, des graphismes intéressants et une bonne dose de fun malgré tout. Un peu plus de contenu aurait fait de PES le jeu de foot ultime de la console.
bigvilo