Éditeur : Acclaim

Année : 1990

Support : Nintendo NES

Les adeptes de films de science-fiction des années 80-90 savent qu’Arnold Schwarzenegger n’est pas seulement Terminator ou un vieux de 60 balais qui fait encore des films d’action où ils ne meurent jamais, même s’il est vrai qu’il meurt très rarement dans ses films. Ces aficionados savent qu’il a fait également un film avant-gardiste, nous posant quelques questions et mettant notre limite entre réel et irréel à rude épreuve, avec un certain Total Recall. Dans ce film futuriste, Douglas Quaid vit une vie tranquille, loin de Mars, colonisée par les Hommes et notamment un tyran nommé Cohaagen. Mais il en a marre de sa vie monotone et trop parfaite et rêve d’aventure sur cette planète. Il fait alors appelle à la société Rekall, qui propose de vivre virtuellement la vie qu’on aurait souhaité. Mais l’implantation de ces souvenirs pose souci et révèle des éléments enfouis dans sa mémoire, suite à un lavage de cerveau, et se rend compte qu’il est finalement un agent spécial. Sa vie va radicalement changer, lui qui sera poursuivi par d’autres agents voulant sa peau.

 

Le film est plutôt bon et bien joué, je vous le conseille si vous ne l’avez encore jamais ; par contre, je vous conseille un peu moins le reboot avec Colin Farell qui reprend presque point pour point le film original. Le film ayant eu un succès critique et public, il fallait forcément s’attendre à une adaptation en jeu vidéo. Nous allons nous intéresser à la seule version sortie sur console de salon (les autres adaptations ayant été faites pour les micro-ordinateurs d’époque), la version NES, de Total Recall.

Total Recall est un jeu d’action sorti en 1990 sur NES. Il reprend les grandes lignes du film, à savoir aider Douglas Quaid à survivre au milieu de toutes les personnes qui veulent sa mort (et il y en a un paquet) pour découvrir la vérité sur son passé et contrecarrer les plans de Cohaagen, de la Terre jusqu’à Mars.

Douglas est bien moins reluisant et bodybuildé dans la version NES de Total Recall que dans le film. Et c’est peu dire : lui qui doit être normalement si puissant et filou dans le film pour échapper à la mort et distribuer les pains dans la gueule, mais là Quaid est raide comme un manche à balai en frêne. Et puis cette tenue verte… ou comment enlever tout le charisme d’un personnage avec une tenue d’employé municipal. Mais ce n’est pas mieux pour les ennemis : des gnomes sauteurs, des soldats qui aiment eux aussi sauter (mais par les fenêtres), des gars vêtus d’un violet du plus bel effet et même des… noms, je ne peux pas dire ça. Sachez en tout cas c’est suffisamment fin et long pour sortir d’un trou dans un palissade. Les décors ne font absolument pas futuriste et font clairement penser à la plupart des jeux d’action commun de cette époque, et c’est bien dommage, car même s’ils font kitsch pour aujourd’hui, on était totalement dans l’esprit à l’époque, et les retranscrire à l’écran n’aurait pas été si difficile. Alors il est vrai que certains passages ne sont pas si mauvais, notamment le design du deuxième niveau, peut-être le niveau le plus futuriste du jeu, mais quand on voit par exemple la phase de course-poursuite en vue du dessus dans les ruelles de la station terrienne de Mars qui est aussi avant-gardiste qu’une course sur une lunette de toilettes dans un Micromachines sur Gameboy

Et pour illustrer tout ça, quelques petites images entre les niveaux qui auraient sans doute rendu Schwarzy furieux de voir sa tête autrichienne si chérie par tant de fans défigurée à ce point.

 

Les musiques, de qualité moyenne dans ce titre, donneront l’impression d’entendre toujours la même musique. Et c’est même totalement vrai entre deux niveaux qui ont exactement la même bande-son, alors qu’ils se passent dans des milieux différents graphiquement ! Certains niveaux n’ont carrément pas de bande-son, et ce sont peut-être ceux là les plus bons musicalement parlant. J’ai bien dit peut-être car du coup on entend ces bruitages pas toujours bons, parfois proches du bug, et qui nous collent comme des morpions à travers les niveaux. L’un des seuls passages plutôt réussi du côté du son dans le jeu est la musique lors de la cinématique de fin, qui est plutôt sympathique à entendre. Sinon, pour le reste, ça joue avec nos nerfs.

Notre ami Douglas aime les choses simples, et c’est pourquoi la prise en main du jeu dont il est la vedette se doit d’être simple, mais également efficace comme le coup de coude qu’il ira mettre dans le nez de celle qu’il pensait sa femme (et je ne fais aucune allusion à de la maltraitance envers les femmes dans cette phrase, juste un constat de ce qui se passe dans le jeu et dans le film, faut suivre). B permet d’attaquer (donner un coup de poing dans le premier niveau, car on n’a pas encore d’arme) et A permet de sauter, ça peut s’avérer utile. Doug (on est intime maintenant) peut attaquer vers la gauche et la droite, même en étant accroupi, mais ne peut le faire en diagonal quand il est armé, ni en sautant. Et même si le personnage est un peu lourd dans ses déplacements (oui, il se traîne le petit) et dans ses sauts, il faut dire qu’on ne peut pas lui reprocher grand chose sur ce point. A moins que…

… sa détente d’attaque est plus limité qu’un ultra-culturiste des biceps qui ne peut pas levé ses bras à plus de 90°. Et oui, alors que les ennemis nous tirent dessus et sautent un peu partout, on ne peut pas donner de coups de poing plus loin que quelques pixels devant vous, soit environ moitié moins que la détente d’un des gnomes qui nous surprend dans les ruelles sombres. C’est un gros problème quand on voit que nos ennemis ont presque la même détente mais arrivent à nous avoir d’un peu plus loin. Alors, l’obtention d’une arme change tout, même si les tirs ne sont pas très rapides et oblige à tirer uniquement à l’horizontal, le tir est un peu corrigé, mais demandera toujours de l’anticipation dans les actions, surtout que quand on vous dit que tout le monde en a après vous, c’est tout le monde, même les clochards et les alarmes. Un déplacement safe et pas mal de die & retry sont conseillés, sinon on fonce droit vers l’échec de mission

Pour ce qui est de l’histoire, chaque niveau reprend des passages du film et vous propose d’essayer de les suivre. De la découverte de la vérité avec des attaques venant de partout en rentrant chez vous, votre femme qui essayent de vous éliminer, la course à votre arrivée sur Mars jusqu’à l’affrontement final, on a le droit à une version accélérée du film, coupée par quelques cutscenes pour développer un peu l’histoire et nous faire comprendre pourquoi on se tape (et se fait taper par) tout le monde. Bon, on peut quand même se poser la questions de ses membres qui dépassent des glory holes ou des nains vengeurs dans le premier niveau, et c’est légitime, je me pose exactement les mêmes questions que vous à ce sujet.

Les premières parties de Total Recall ne seront clairement pas une partie de plaisir. On ne comprendra pas comment ça se fait qu’à peine depuis 5 secondes dans le jeu, on se fasse déjà prendre par surprise dans une ruelle sombre contre un petit être en tenue rose, puis en sortant qu’on se fasse tirer dessus depuis une voiture qui passait dans le coin sans avoir pu réagir. Et la détente d’attaque de notre héros n’aide pas, on perdra ses deux vies dès le début du jeu sans avoir réellement pu se défendre. Mais en étant un véritable mouton sauteur durant tout le premier niveau, on peut se frayer un chemin jusqu’à son appartement sans avoir trop souffert, en gérant les quelques phases de combat obligatoires. Les autres niveaux sont du même acabit, il faudra mourir plusieurs fois pour comprendre comment ça se passe dans le niveau et anticiper les pièges et autres éléments à savoir pour les finir (par exemple, ne comptez pas finir le premier niveau sans avoir assommer votre ex et pris son arme).

 

Du fait de sa difficulté, le jeu vous paraîtra très long. Et quand je dis très long, si vous ne connaissez pas le jeu et que vous ne connaissez aucune astuce piochée ça et là sur le Net pour progresser, vous ne passerez pas le premier niveau avant au moins une heure de jeu ! Chaque niveau demandant un certain skill, ne comptez pas les finir sans y être durement préparer avant, ce qui demande pas mal de tentatives et d’échec. Malgré tout, pour qui essayera et arrivera à aller au bout, comptez trois bons quarts d’heure pour arrivez à la fin, comme bon nombre de jeux d’action sur NES.

 

Enfin, quelques petites précisions pour les développeurs du jeu : on est d’accord qu’il y a Arnold Schwarzenegger dans le jeu, mais le jeu s’appelle Total Recall. Alors pourquoi donner tant de référence à Terminator dans le jeu ? I’ll be back quand on perd une vie, Your mission has been terminated quand on arrive au game over… Arrêtez de vivre dans le passé chez Interplay, le film dont est issu le jeu a suffisamment de charisme et de punchlines pour se suffire à lui même !

Verdict : un véritable effort esthétique a été fait par Acclaim pour ce jeu… Attendez, je me suis trompé de test : Total Recall est vraiment mauvais !

bigvilo

Retrouvez l’émulateur et la rom du jeu sur Nintendo NES chez notre partenaire 

Émulateur: http://www.gametronik.com/site/emulation/nes_famicom/

Rom: http://www.gametronik.com/site/fiche/nines/Total%2520Recall%2520%2528Europe%2529/

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